« Bouteille vénérée d’un délicieux breuvage » (poésie)

-I – Toi ! Bouteille vénérée d’un délicieux breuvage, objet prédestiné à de si nobles tâches, tu présides nos fêtes et dissipe nos peines, tu nous fait voyager du Maine à l’Aquitaine.

-II- Dans la terre ancestrale, le cep, qui t’a nourrit, s’enracine et nous parle de la longue oppression que subirent nos aïeuls par la perfide Albion.

-III- Pour toi, des mains se glacent dans les matins d’hiver. Malgré le mistral, malgré les giboulées, arrachent leurs pas à la glaise trempée les hommes, pour toi penchés, épamprent chaque bois.

-IV- Lorsque la vigne fleurit avec le printemps, tous les jours nous guettons sa lente maturation. Pour toi les insomnies à chaque intempérie, et les dures vendanges au soleil de septembre, que sont les longues nuits du pressoir à la tonne ! Encore pour toi que sonne, sans fin le téléphone.

-V- Ton vin, Dieu l’a choisi pour son Eucharistie. Lorsque l’eau s’y mêle en signe de l’alliance. Objet de tant de soin, de tant de mains unies, tu es signe témoin de notre confrérie.

Marguerite de La Bretesche

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