« Bien sûr, comme tout le monde, j’avais été choqué et ému dimanche, en entendant à la radio qu’une jeune étudiante en journalisme avait été retrouvée en fin de matinée, agonisante, dans une rame du RER D en gare de Creil, après avoir été frappée de nombreux coups de couteau. Et relativement soulagé d’apprendre, dès le lendemain, que son assassin, blessé au cours de l’agression, avait été arrêté avant de passer aux aveux. Mais le pire, pour moi, restait à venir. Le pire, je l’ai appris hier après-midi. Le pire, c’est que je connaissais cette jeune fille… »
Un hommage à Anne-Lorraine Schmitt sur le blog de Gérard Gachet
Cet article est super, il me laisse sans commentaire et plein de respect. Cela mérite de la part de l’épiscopat français une demande de béatification pour ce courage et cet exemplarité.
Maintenant, la récupération politique de la part de SARKO est bien triste car comme ministre de l’intérieur pendant l’ère CHIRAC, il avait le devoir d’agir pour la sécurité de manière efficace et non en faisant des promesses assimilables à de la poudre aux yeux.
Veuillez trouver ci-dessous un message de M. SCHMITT, envoyé par Philippe COUVRAT.
"A tous nos amis
La fête de Noël a été particulièrement éprouvante. Alors que l’assistance reprenait en coeur les chants lors de la messe de la nuit de la nativité dans la cathédrale de Senlis, nous étions partagés entre une grande espérance – celle de savoir notre Anne – Lorraine dans l’intimité du Seigneur – et une infinie tristesse : C’est dans ces jours marqués par les rendez-vous familiaux qu’on ressent le plus les absences et les places vides.Anne – Lorraine est si présente dans la maison familiale par une multitude de détails …
Comme je m’y suis engagé auprès de son cercueil, je me suis activé pendant ce mois de décembre en commençant à rencontrer des associations de victimes, des parlementaires, des politiques.Je remercie dès à présent ceux d’entre vous qui m’apportent leur soutien en interpellant leur député et/ou leur sénateur.Vous pouvez continuer à le faire , merci d’avance.
Le dialogue est poli mais difficile. Je leur parle de protection des jeune filles et femmes, de prévention à l’encontre de récidivistes potentiels mais repérés, on me répond réinsertion, libération conditionnelle étant entendu que ceux-ci ne conçoivent plus de conserver à perpétuité des détenus condamnés même très dangereux. D’ailleurs la discussion en commission du projet de loi dont le parlement débattra début janvier est édifiant.
Par ailleurs deux questions soulèvent une réaction de gêne alors que je suis certain de la réponse si ces questions étaient posées directement à l’opinion publique :
1/ Les "experts" ne doivent -ils pas être responsables de leur diagnostics comme les autres médecins et les juges d’application des peines de décisions mettant autrui en danger?
2/ Ne peut-on pas remettre en cause le principe des réductions de peine ou des mesures de libération conditionnelle pour les récidivistes. C’est cela , à mon avis, le principe de précaution : donc un meurtrier condamné à 25 ans de détention par une cour d’assises doit effectuer vraiment 25 ans.
Au delà des mots convenus et de l’émotion, je suis très moyennement optimiste et je vais bientôt agacer. Je ne suis pas sûr qu’il existe une volonté et le courage pour prendre cette question à bras le corps :
Les délinquants sexuels récidivistes peuvent être tranquilles, ils ont encore de beaux jours en perspective : ce n’est plus le cas d’ANNE – LORRAINE.
Vous pouvez diffuser ce texte"
Compte rendu du débat sur le centre de sureté. Intervention de Jean-Paul GARRAUD député de la Gironde.
*M. le président.* Dans les explications de vote sur l’exception
d’irrecevabilité, la parole est à M. Jean-Paul Garraud, pour le groupe
de l’Union pour un mouvement populaire.
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Au nom
du groupe UMP, je m’élève bien entendu contre l’exception
d’irrecevabilité déposée par le groupe socialiste. Et je tiens à dire
les choses telles qu’elles sont. Quand on nous dit que ce texte est une
sorte de monstruosité juridique, je réponds d’abord et avant tout : mais
où sont les monstres ? Les monstres, ce sont ces grands prédateurs
contre lesquels il n’existe pas encore assez d’outils juridiques. Nous
savons tous, tous les professionnels de la justice et tous ceux qui
travaillent au sein de l’institution judiciaire savent qu’il y a un vide
juridique dans le traitement de ces individus particulièrement
dangereux, qui, lorsqu’ils sortent de la maison centrale ou de la maison
d’arrêt à l’issue de leur peine, sont toujours très dangereux, et le
sont parfois même plus que lorsqu’ils y sont entrés.
*M. Serge Blisko
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/542.asp>.* Quel aveu !
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Je
voudrais resituer la problématique, parce que le discours de notre
collègue, Dominique Raimbourg a entretenu une sorte de confusion.
Je tiens à dire, tout d’abord, que ce projet de loi constitue une très
sérieuse avancée pour les droits des victimes. Il rééquilibre même la
place de la victime dans le procès pénal. Quand on parle de la
déclaration d’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental,
c’est une grande avancée, parce que toute une série de conséquences
seront entraînées par ce texte.
Quand vous nous faites la leçon à propos des droits de l’homme, par une
sorte de perversion de la théorie des droits de l’homme, je vous réponds
que les droits de l’homme, ce sont aussi les droits des victimes. Il ne
faut pas les oublier. Nous sommes là aussi pour en parler, et pour
trouver des solutions. /(Applaudissements sur les bancs du groupe de
l’Union pour un mouvement populaire.)/
En second lieu, nous avons tous bien compris que ce qui vous gêne
d’abord et avant tout, c’est ce fameux centre de sûreté, qui est un
centre fermé.
Sur ce point, il faut d’abord vous rappeler l’existence d’un vide
juridique. Car enfin, que proposez-vous ?
*M. Lionnel Luca
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/2011.asp>.* Rien !
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Nous
devrions attendre ?
*M. Lionnel Luca
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/2011.asp>.* Bien
sûr ! Attendre, toujours attendre !
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Vous
nous avez dit tout à l’heure qu’il était surtout urgent de ne rien
faire, et qu’il fallait attendre. /(Protestations sur les bancs du
groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)/ Or, nous ne
vivons pas dans un monde parfait. Je voudrais bien, mais ce n’est pas le
cas. Alors, la prochaine fois qu’un crime affreux sera commis, quand on
vous tendra le micro, vous le saisirez, et vous direz que oui, oui, vous
soutenez les victimes.
*M. Serge Blisko
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/542.asp>.* Quelle
caricature !
*M. Jean-Yves Le Bouillonnec
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267835.asp>.* On
connaît la méthode !
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Vous
vous draperez dans une sorte d’angélisme béat, mais par contre, rien ne
se fera.
*M. Serge Blisko
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/542.asp>.* Nous ne
sommes pas à la télévision, ici !
*M. Jean-Marie Le Guen
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/1880.asp>.* Et vous,
vous êtes majoritaires depuis cinq ans : qu’avez-vous fait ? Démagogue !
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Mais
moi, mesdames et messieurs les membres de l’opposition, je peux vous
dire que j’ai connu dans ma carrière professionnelle des individus qui
avaient été condamnés à des peines lourdes, et notamment un qui avait
été condamné trois fois à perpétuité. Ne pensez-vous pas que c’était
deux fois de trop ?
Cet individu-là a bien entendu manifesté une exceptionnelle dangerosité.
*M. Jean-Yves Le Bouillonnec
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267835.asp>.* Non,
justement ! La dangerosité, ce n’est pas le passage à l’acte.
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Et le
texte qui nous est soumis a justement pour but, non pas d’ajouter une
peine à une autre peine, mais d’instaurer une mesure de sûreté.
Nous sommes ici à l’Assemblée nationale, il nous arrive quand même de
faire un peu de droit. La mesure de sûreté, ça existe, et ça existe
depuis plusieurs années maintenant. Il existe des mesures de sûreté en
milieu ouvert, et il en existe en milieu fermé. Le projet de loi propose
une mesure de sûreté en milieu fermé. Et toutes les caractéristiques de
la mesure de sûreté sont réunies par toute une série de dispositions.
Vous avez évoqué la Convention européenne des droits de l’homme, et vous
avez eu tout à fait raison. Mais je vous ferai remarquer que des pays
comme les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique ont mis en place des
systèmes similaires.
*M. Jean-Yves Le Bouillonnec
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267835.asp>.* Non,
pas similaires ! Parce que chez eux, ce sont des peines !
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Ces
pays sont membres de l’Union européenne. Leurs systèmes n’ont jamais été
jugés contraires à la Convention européenne des droits de l’homme.
Pourquoi seule la France serait-elle condamnée alors que les autres pays
ne l’ont pas été ?
On nous fait une sorte de procès en sorcellerie en nous disant que nous
légiférons sous le coup de l’émotion. L’émotion, ce sont plutôt les
victimes qui la ressentent, et avec beaucoup de dignité. Elles
réagissent en faisant confiance en la justice de leur pays et en la loi.
Il n’est donc pas vrai que nous légiférions sous le coup de l’émotion.
*M. Jean-Marie Le Guen
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/1880.asp>.* Vous
n’avez pas le monopole des victimes ! Vous avez même plutôt une tête de
coupable ! /(Exclamations sur les bancs du groupe de l’Union pour un
mouvement populaire.)/
*M. le président.* Monsieur Le Guen, je vous en prie !
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Ce qui
est dit m’importe peu, monsieur le président.
Ce texte est l’aboutissement d’un travail auquel nous nous consacrons
depuis des années. Les dispositions qu’il comporte ne datent pas
d’aujourd’hui, et ne sont pas du tout proposées sous le coup de l’émotion.
On a cité d’excellents rapports réalisés dans le passé, qui ont formulé
un certain nombre de préconisations très importantes…
*M. le président.* Merci de conclure, monsieur Garrraud.
*M. Jean-Paul Garraud
<http://www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/267424.asp>.* Le
groupe UMP s’élève contre cette exception d’irrecevabilité. Il y a,
derrière toute règle de droit, des règles de bon sens. Nous savons que
des gens très dangereux vont être relâchés, et vont récidiver. Le
dispositif proposé par le texte est encadré par toute une série de
conditions très limitatives. C’est notre responsabilité d’élus de
prendre cette décision. Le débat qui va s’instaurer est très important,
mais les responsabilités, nous, nous les prendrons. /(Applaudissements
sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire et du
groupe Nouveau Centre.)
(Voici un message reçu par e-mail de la Famille Schmitt)
Chers amis,
Grâce à votre formidable mobilisation et à vos interventions auprès de vos parlementaires, l’assemblée nationale a adopté un projet de loi qui devrait entraver la possibilité pour les prédateurs sexuels de récidiver. =ous avez contribué à ce que le texte initial qui limitait la portée des mesures aux agresseurs de mineurs de moins de 15 ans soit généralisés à =ous les agresseurs.
MERCI
Maintenant le texte va être discuté au Sénat et je porte maintenant mon effort de sensibilisation sur les membres de la Haute – assemblée. Ceux qui le désirent peuvent m’accompagner en contactant les sénateurs de leur département. Le débat sera difficile car des personnalités influentes – dont un ancien garde des sceaux – espèrent faire reculer le Gouvernement.
Nous espérons néanmoins que le texte sera voté et que le conseil constitutionnel ne le remettra pas en cause.Alors le sacrifice d’Anne – Lorraine n’aura pas été vain.
Certes, ce texte est sûrement perfectible, mais il va dans le bon sens.
Sans haine, ni esprit de vengeance, mais avec la conviction qu’il sauvera des vies, nous souhaitons son adoption.
Où il y a une volonté, il y a un chemin !
Amicalement
Elisabeth & Philippe SCHMITT
La décision du Conseil Constitutionnel, malgré ses réserves, est un succès pour tous ceux qui défendent la vie d’innocentes et une défaite pour les criminels sexuels et ceux qui les soutiennent.
Nous sommes en partie soulagés.
Pour autant qui aura le courage d’assumer la récidive des criminels actuellement emprisonnés quand ils vont être libérés et qu’ils repasseront à l’irréparable ?
Elisabeth & Philippe SCHMITT
Parents d’Anne – Lorraine
APACS Paris, le 25 février 2008
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’APACS soutient la loi relative à la rétention de sûreté.
Elle se tient à la disposition de la Cour de Cassation
pour étudier le traitement des criminels déjà incarcérés.
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L’APACS, Association pour la Protection contre les Agressions et Crimes Sexuels, présidée par M. Jean-Pierre ESCARFAIL, réaffirme son soutien à la loi sur la rétention de sûreté.
Le Conseil Constitutionnel indique « que la rétention de sûreté n’est ni une peine, ni une sanction ayant le caractère d’une punition ». Il considère qu’il est nécessaire que « la personne condamnée ait effectivement été mise en mesure de bénéficier, pendant l’exécution de sa peine, de la prise en charge et des soins adaptés au trouble de la personnalité dont elle souffre ».
L’APACS regrette que le problème reste entier pour ceux qui n’ont pas voulu ou pu bénéficier de soins appropriés, alors qu’ils étaient condamnés à plus de 15 ans de réclusion criminelle et vont sortir dans les mois à venir après avoir passé moins de 9 ans en prison, compte tenu des grâces et remises de peine automatiques. L’Association se tient à la disposition de la Cour de Cassation et du Ministère de la Justice pour leur faire part de ses réflexions sur les possibilités de traitement des criminels déjà incarcérés.
L’APACS rappelle qu’elle a organisé il y a un an un colloque sur ce sujet avec l’Institut de Criminologie de Paris, Jean-Paul GARRAUD, député, auteur du rapport parlementaire «Réponses à la dangerosité» et Alvaro Gil ROBLES, ancien Commissaire aux Droits de l’Homme au Conseil de l’Europe.
L’APACS – Association Pour la Protection contre les Agressions et Crimes Sexuels.
Contact:
APACS – Jean-Pierre ESCARFAIL
35, rue de Chaillot – 75116 PARIS
06 60 15 88 99
aapacs@hotmail.fr