La fouille d’archéologie préventive menée sur le site de la future résidence de la Jurade, depuis le 18 janvier 2016, a révélé 126 structures liées à une occupation du site au Moyen Age (XIVe et XVe siècles). Deux secteurs ont été distingués sur la première zone fouillée.
Le premier secteur, situé dans la partie haute de la parcelle, a livré les vestiges d’une zone artisanale liée à une activité potière. Il s’agit de fosses dépotoirs remplies de charbons de bois et de céramiques essentiellement de couleur grises et modelées – c’est-à-dire non façonnées au tour. Ces poteries – cruches, mortiers, gobelets, pichets – étaient destinés aux préparations culinaires et au stockage des denrées. Beaucoup de ces vases présentent des défauts de fabrication liés à un mauvais contrôle de leur cuisson – déformation, fêlures, craquelures… La forte concentration de ces ratés suggère la présence de fours à proximité, mais aucun en lien avec cette activité n’a été trouvé lors de la première phase de fouille.
Les deux fours, l’un domestique et l’autre de potier, repérés lors de la phase de diagnostic réalisée en préalable à cette fouille seront explorés au cours de la phase de recherches en cours.
Les fosses, creusées dans le substrat géologique, sont peu profondes. Il ne s’agit donc probablement pas de creusements consécutifs à l’extraction de l’argile nécessaire à la confection des pots, mais plutôt liés au travail préparatoire de l’argile : bac de décantation ou de malaxage ?
Le second secteur, situé en contrebas du premier, présente les restes d’une occupation domestique. Il s’agit de trous de poteaux et d’empreintes de sablières basses (pièces de bois horizontales sur lesquelles sont montés les murs) qui délimitent des espaces bâtis, et aussi de silos réutilisés dans un second temps comme poubelles (fosses dépotoirs). Beaucoup des céramiques retrouvées dans ce secteur sont à pâte orangée, bien différentes des productions potières jetées dans les fosses du premier secteur.
Deux puits ont été mis au jour. Leur profondeur est supérieure à 6 mètres. Leur comblement, suite à leur abandon, est extrêmement riche en objets de la vie quotidienne dont de nombreux vases (cruches, mortiers…) datés des XIVe et XVe siècles.
En marge de cette occupation, une partie du tracé de l’enceinte de la ville, traditionnellement daté fin XIIIe-début XIVe siècle, a été identifiée (fig. 3). Les matériaux de ce rempart ont été récupérés lors de son démontage en 1814. Deux sondages ont permis d’étudier son profil de récupération (fig. 4) : sa largeur est de 5,30 m pour une profondeur d’environ 2 mètres. Plusieurs niveaux de moellons ont été dégagés (fig. 5). Le muret de parcelle qui longe le Boulevard du 11 novembre semble en grande partie constitué de pierres récupérées sur cette ancienne fortification.
Bonsoir Yves
Merci pour cet article vraiment très intéressant et qui donne envie de faire la visite du site!
Je m’interroge sur un point : à qui appartiennent les objets trouvés durant les fouilles : au propriétaire du terrain, à l’Etat, à la commune ?
Que vont devenir les pots, les céramiques au terme de cette phase de fouilles ?
Je te remercie pour ta réponse
Et te redis mon plaisir toujours renouvelé à parcourir ton blog,
Claire
bonjour Yves,
je te met tel quel un extrait d’article que je vient de lire. c’est sans rapport avec le sujet ci dessus mais tant pis :
Ouverte à tous, la Holberton School se distingue aussi par son modèle économique. Les deux ans de scolarité sont gratuits. En échange, les étudiants s’engagent à reverser 17% de leurs salaires au cours des trois années qui suivent leur sortie de l’école. Ses fondateurs espèrent ainsi attirer des profils différents dans un secteur en proie à un problème de diversité. « C’est aussi un moyen de partager le risque avec nos étudiants ,ajoute M. Barbier. Le succès de l’école va entièrement dépendre de la réussite de ses élèves. »