L’académicien et ancien ministre Maurice Druon est décédé mardi à quelques jours de ses 91 ans, a annoncé à l’AFP Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie française.
Ecrivain particulièrement fécond, ministre des Affaires culturelles en 1973-74, Maurice Druon est mort vers 18H00 à son domicile parisien.
Né le 23 avril 1918 à Paris, d’un père russe originaire d’Orenbourg dans l’Oural, il avait été élu à l’Académie française en 1966 à 48 ans. Il avait reçu le Prix Goncourt en 1948 pour son ouvrage « Les Grandes Familles ».
Auteur du « Chant des partisans » avec son oncle Joseph Kessel et la musicienne Anna Marly, Maurice Druon avait également publié la monumentale fresque « Les Rois maudits », dans laquelle il évoquait la décadence des derniers Capétiens.
« C’était un ami très proche, c’est une perte immense pour l’Académie », a dit Mme Carrère d’Encausse à l’AFP. « Il était la mémoire de l’Académie, il en connaissait les usages et les habitudes », a-t-elle ajouté. Maurice Druon avait été élu secrétaire perpétuel de l’Académie française en 1985, une fonction de laquelle il avait démissionné en 1999 pour se consacrer à l’écriture. « J’ai passé 19 ans avec lui. C’est lui qui a désiré que je prenne sa succession », a souligné Mme Carrère d’Encausse.
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a rendu hommage à l’académicien, le qualifiant de « grand écrivain, grand résistant, grand homme politique, grande plume et grande âme ». « Maurice Druon restera avant tout dans l’histoire comme celui qui a écrit le « Chant des Partisans », avec son oncle Joseph Kessel. Il a risqué sa vie en Résistant, et cette flamme, cette passion de la France et de la liberté, ne l’a jamais quitté », a-t-il souligné.
Maurice Druon a consacré une grande partie de sa vie et sa carrière à la défense de la langue française, en tant qu’écrivain, député, ministre et académicien. Son oeuvre est notamment marquée par la trilogie « La Fin des hommes » (« Les Grandes Familles » (1948), « La Chute des corps » (1950), « Rendez-vous aux enfers » (1951)), et par « Les Rois maudits », devenus une série télévisée très populaire.
Le Premier ministre, François Fillon, a également rendu hommage à l' »homme d’action et d’intelligence, dont l’oeuvre porte témoignage de l’histoire d’une génération ». Hommage également du ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a qui salué « un combattant de la Liberté profondément attaché aux valeurs du gaullisme et à la grandeur de la France ».
A 90 ans, Maurice Druon était le doyen d’élection de l’Académie française, le doyen d’âge étant Claude Lévi-Strauss, qui a fêté ses 100 ans en 2008.
De nombreux Girondins ont eu l’occasion de le croiser dans la région où il avait une maison (aux Artigues de Lussac).
Pour ma part je me souviens de ses discours enflammés sur la défence de la langue Française à l’occasion de quelques réunions politiques en Gironde. Je suis une fervent admirateur du texte et de la musique du « Chant des Partisans ». Il porte le souvenir d’une période qu’il ne nous faut oublier sous aucun prétexte. Ce chant parle à mon Âme.
Les obséques de notre compagnon Maurice Druon auront lieu le Mercredi 22 Avril a 14h00 a l’église des Artigues de Lussac (prés de Libourne ) suivie de l’inhumation a son domicile l’Abbaye de Faize qui sera ouverte au public, selon le voeu de son épouse.
Nous admirons Maurice Druon pour son engagement politique, pour toute son oeuvre, en particulier le Chant des Partisans, qui nous fait chaud au coeur.
Un grand homme nous a quitté.
Nous pensons pouvoir aller aux Artigues de Lussac mercredi prochain
Janine et Michel
Je suis très touché par le décès de Maurice Druon, et je pense pouvoir l’accompagner à son dernier repos.
Depuis son départ une idée m’est venue, à savoir: depuis des années beaucoup de français se plaignent des paroles devenues trop martiales de notre Marseillaise; le chant des partisans déclenchant sur moi la même chair de poule que la Marseillaise, j’adhèrerais totalement si quelqu’un avait la volonté et le pouvoir de proposer le remplacement de l’une par l’autre…
Ah, mémoire sélective!
N’était-ce pas ce même Maurice Druon qui défendit, voix forte et trâinante, un autre Maurice, Papon celui-là au procés bordelais?
Les archives sont de terribles piqûres de rappel.
Nous étions aux ARTIGUES DE LUSSAC ce 22/04, belle cérémonie, sobre et recueillie avec de belles lectures bien sûr, et le chant des partisans sur le parvis de l’église, très émouvant..