Le problème du SMIC en France.

J’ai été ulcéré hier soir d’écouter Aymeric Caron le chroniqueur de « On n’est pas couché » parler du SMIC et des minima sociaux avec Laurent Wauquiez. Ce type est un journaliste hors-sol qui n’a vraisemblablement aucune idée de ce qui se passe en France. Afin d’illustrer son propos, il a exhibé une affiche d’ATD-Quart-Monde qui illustrait parfaitement sa méconnaissance du terrain et du sujet et qui validait du même coup ce que nous savons tous : le SMIC, en France est de 540 €uros !

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540€, c’est « ce que l’on gagne » en travaillant 35 heures par semaine.

Gardons-nous bien de juger tout cela avant de comprendre. Le sujet est grave. Il est au cœur de nos problèmes actuels.

En créant le RMI, puis le RSA, les gouvernements successifs depuis Michel Rocard, ont dévaloriser le SMIC. Comprenons-nous bien : je ne dis pas ici que la RMI et le RSA sont inutiles. Je dis que le SMIC vaut 540 €/mois, si l’on travaille 35 heures/semaine.

A chaque fois que l’on réduit l’écart entre le SMIC et le RSA, ont dévalorise un peu plus le SMIC.

Tout le monde admet aujourd’hui que le SMIC est trop bas pour le salarié.

Mais le plus grave dans tout cela, c’est que si le SMIC vaut 540 € pour le salarié, il vaut 1800€ par mois pour l’employeur. C’est le prix à payer pour recruter quelqu’un au SMIC, aujourd’hui, 35 heures par semaines : 1800€ par mois. Si l’on y ajoute les 10% de congés payés, quelques congés pour maladie, cela fait quasiment 2000€/mois. Résultat, pour diminuer le nombre des chômeurs, l’Etat est obliger d’aider financièrement les employeurs (privés ou publics) à payer ces charges : cela a commencé avec les T.U.C… cela s’appelle aujourd’hui CUI, emploi d’avenir, contrat de génération, …

Tout le monde admet aujourd’hui que pour réduire le chômage, il faut réduire le coût du travail pour l’employeur.

La valeur du SMIC n’est pas la même selon qu’on le reçoit ou qu’on le verse. Notre SMIC est donc trop cher pour l’employeur, et pas assez cher pour le salarié. Cette distorsion créer du chômage, de l’exclusion, de la précarité.

Si l’on admet tous que ce qui apporte la dignité, c’est l’emploi avant le revenu. Si nous sommes d’accord pour dire que le travail permet d’accéder à l’estime de soi. Si l’on fait nôtre cette pensée de Confucius : « Si ton prochain a faim, au lieu de lui donner un poisson, apprend lui à pêcher ». Si l’on pense, enfin, que l’intégration de l’autre est plus facile quand on est à-même de lui proposer une place dans la société, un « emploi ». Si on admet ensemble que notre machine à intégrer est en panne faute de travail et d’emploi… Alors, il convient d’admettre que nous nous plantons collectivement depuis trop longtemps.

  • Il est urgent de transformer le « Revenu de Solidarité Active » en « Emploi de Solidarité Active ».
  • Il est vital de diminuer les charges qui pèsent sur les salaires et de financer notre système de protection sociale autrement;
  • il est impérieux de faire des économies dans le budget de fonctionnement de la sécurité sociale, de l’Etat et des collectivités locales;

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