« Pour une grande Région enfin au service des créateurs d’emploi » (Présentation du projet économique de Virginie Calmels au Club de la presse)

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Virginie Calmels a présenté hier matin son projet économique à la presse : des chiffres précis, vérifiés et des propositions concrètes pour l’économie, les entrepreneurs, les infrastructures et l’emploi.

L’Aquitaine a le triste record de France du taux de croissance du chômage des jeunes en 2014 : + 5,4 %, et un nombre de demandeurs d’emploi atteignant 280 000 en juillet 2015, soit une augmentation de 42,8 % depuis 5 ans. C’est la preuve que le système socialiste, combinant au dirigisme une antique vision de l’économie administrée, ne fonctionne pas. Pourtant, loin de se remettre en cause, le candidat socialiste ne répète-t-il pas à l’envie qu’il inverserait la courbe du chômage si on lui doublait la CVAE (Impôt payé par les entreprises), c’est-à-dire en augmentant une fois encore la dépense publique ?

Là se situe la différence radicale de notre approche économique. La grande région que nous voulons faire naître est une collectivité qui ne commande pas, mais qui intercède, qui n’impose pas, mais qui facilite, qui ne tente pas systématiquement de se mettre au premier rang, mais qui accompagne et soutient les premiers acteurs de la croissance, à l’image de ce que j’ai fait depuis 18 mois à la Ville et à la Métropole de Bordeaux. Une région qui ne se serve pas des entreprises, mais qui soit à leur service, car ce sont elles qui créent la richesse et les emplois !

Libérons enfin l’économie : apportons un vrai soutien aux entreprises par le développement des infrastructures numériques, routières et aéroportuaires et poursuivons notre aide à l’industrie mais augmentons le montant des crédits alloués aux entreprises par une réduction de la dépense publique, permettant ainsi de soutenir davantage les TPE, PME, l’artisanat et le commerce.

  • PREMIER PRÉALABLE : FAIRE MIEUX AVEC MOINS.

Notre politique économique fonde avant tout sa crédibilité sur les moyens que nous mettrons à sa disposition, dans la perspective d’une meilleure gestion de l’argent public. Les frais de personnel et les charges de gestion n’ont cessé d’augmenter dans trois régions. En Aquitaine, entre 2009 et 2014, ces dépenses ont augmenté de 25 M€, soit de 15 %. Plus encore, les ratios entre crédits de fonctionnement et crédits d’investissement se sont inversés dans le trois régions, témoignant d’une gestion profondément inefficace. Ainsi, en 2015, l’investissement ne représente que 39 % du budget de la Grande Région, tandis que le fonctionnement représente 61 %.

Mener une politique économique ambitieuse impose de réduire les dépenses de fonctionnement au profit de l’intervention, à l’instar de ce que j’ai pu accomplir à Bordeaux : durant la première année de mon mandat, j’ai pu réduire de 26 % les dépenses de fonctionnement dans le périmètre de mon portefeuille, tout en sauvant la Maison de l’Emploi.

Dans cet objectif, je m’attacherai avant tout à réduire le train de vie de la Région et à mettre fin aux gaspillages.

Une gestion saine des finances de la Région doit avoir comme principe de faire mieux avec moins, c’est-à-dire de réduire la dépense publique de manière à réduire la pression fiscale pesant sur les citoyens et les entreprises.

Les 50 millions d’euros de crédits d’aide aux entreprise en Aquitaine ne pèsent pas bien lourd comparés au budget alloué au personnel de la Région, qui s’élève à plus de 150 millions d’euros. Le personnel du siège du Conseil régional d’Aquitaine – hors agents des lycées – a par ailleurs été augmenté de 235 agents entre 2010 et 2015, à compétences constantes. Dans ces conditions, la Région ne remplacera plus les agents partant à la retraite.

La réduction des dépenses publiques et l’amélioration de la qualité du service passent également par un meilleur management et la lutte contre l’absentéisme. Avec une moyenne de 34,5 jours d’absence par an et par agent, l’Aquitaine est la troisième région de France pour l’absentéisme, qui lui coûte 7,5 millions d’euros par an. La Grande Région, en luttant efficacement contre l’absentéisme, pourra économiser 57 404 jours de travail, soit 255 emplois. L’absentéisme témoigne d’un profond malaise des agents ainsi que des carences considérables du management : je souhaite donc offrir à tous les agents de véritables perspectives professionnelles, avec la possibilité de passerelles de compétences et de primes à l’efficacité.

Il faut enfin faire passer l’administration au XXIe siècle. En favorisant le travail en réseau et à distance, la Région pourra à la fois améliorer ses services de proximité avec les citoyens tout en réalisant d’importantes économies logistiques.

Nous voulons ensuite garantir la transparence et l’évaluation de l’action publique.

La réduction des dépenses publiques exige de faire évaluer périodiquement l’efficacité de la dépense publique et la gestion de la Région par des organismes indépendants et de faire certifier les comptes pour garantir leur sincérité et leur transparence. Dans cette perspective, le Conseil économique et social pourra voir renforcer son rôle de contrôle.

  • DEUXIÈME PRÉALABLE : INVESTIR DANS LES INFRASTRUCTURES

Je veux ensuite rappeler le préalable essentiel que constitue un véritable plan d’amélioration et de renouvellement des infrastructures numériques, routières, ferroviaires et aéroportuaires, pour lesquelles les Conseils régionaux sortants ont très peu investi. Rappelons ainsi simplement qu’en 2014, les embouteillages ont coûté en France plus de 17 milliards d’euros, répercutés directement sur la croissance, les bénéfices des entreprises et les salaires des travailleurs ! Alors que la loi NOTRe a donné à la Région la compétence économique et la responsabilité de la mobilité, la Région ne peut pas se laver les mains des infrastructures routières.

Ainsi, nous voulons couvrir à l’horizon 2021 100 % de la population a minima en Haut Débit, voire en Très Haut Débit, notamment pour les zones de forte densité, les pôles économiques, les campus universitaires ainsi que les lycées. Pour cela, nous opterons pour une approche non dogmatique, mixant les investissements aux côtés d’autres collectivités et les accords avec les opérateurs, et en investissant davantage que prévu dans les actuels projets soumis au Fonds national pour la société numérique.

Nous lancerons également un plan de couverture de téléphonie mobile afin de résorber les zones blanches et grises – un sujet essentiel pour lequel le Conseil régional d’Aquitaine n’a pourtant pas prévu d’investir un euro dans le Contrat de Plan État Région pour 2015-2020.

Le candidat socialiste sortant s’est également toujours refusé à investir pour les routes. Nous sommes au contraire persuadés que la Région a un véritable rôle à jouer dans ce chantier qui doit mobiliser tous les acteurs publics. Nous nous attacherons donc, aux côtés des collectivités concernées, à :

  • poursuivre la mise à 2×2 voies de la RN 21 entre Limoges et Agen, en incluant le troisième franchissement de la Garonne à Agen (pont et barreau de Camélat).
  • contribuer à la réalisation d’une liaison à 2×2 voies entre Rochefort et Fontenay-le-Comte et inscrire cet itinéraire indispensable au désenclavement de la Charente Maritime au CPER 2015-2020 ;
  • finir la mise en 2×2 voies de la RN 141 entre Angoulême et Cognac ;
  • réaliser le projet de mise en 2×2 voies de la RN 147 entre Limoges et Poitiers ;
  • permettre la réalisation des aménagements de la RN 134 entre Oloron et Pau ;
  • achever la rocade de Marmande et participer au financement de la mise en 2×3 voies de celle de Bordeaux ;
  • achever la mise à 2×2 voies de l’A660 jusqu’à Arcachon.

Le désenclavement des territoires, leur intégration complète dans les réseaux nationaux et européens de transport des personnes, des produits et de l’information, est la condition indispensable de l’attractivité de notre région, de la compétitivité de nos entreprises et du maintien de nos talents partout où ils vivent. Investir dans les infrastructures, c’est faire bénéficier à tous d’un soutien large à l’économie, et pas seulement à une minorité d’entreprises.

  • LIBERER ET SOUTENIR L’ECONOMIE

Une fois ces fondamentaux posés, je compte également mener une simplification des aides aux entreprises et un allégement des contraintes et difficultés administratives qui pèsent sur elles.

La réforme territoriale a consacré le rôle des régions comme chef de file du développement économique. Or qu’observons-nous ? Le Poitou-Charentes compte en effet 328 catégories d’aides, le Limousin 342 et l’Aquitaine 391 ! Il est impossible pour les entrepreneurs de s’y retrouver, et seuls peuvent espérer en tirer parti ceux qui ont les moyens de dépenser un trésor de temps et de ressources humaines pour explorer les arcanes des règlements économiques. La Cour des Comptes a elle-même dénoncé à plusieurs reprises l’inefficacité de ces aides, qui ne bénéficient qu’à un nombre extrêmement restreint d’acteurs économiques : seulement 0,5 % des entreprises y ont eu droit en 2014 ! La complexité hors-norme des règlements exclut de fait les petites entreprises.

Les contraintes liées aux aides doivent par ailleurs être considérablement allégées de manière à les ouvrir à tous les acteurs qui en auraient besoin. Une proposition audacieuse : l’administration devra remplir elle-même les formulaires qu’elle génère. Il est temps que les institutions prennent conscience de la redondance et de la lourdeur de certaines demandes, et du frein que celles-ci constituent pour la croissance.

Toujours dans la perspective de libérer l’économie et les acteurs de la croissance, la Région allégera les charges, notamment relatives à l’immobilier et aux services supports, pesant sur les jeunes entreprises en soutenant les incubateurs, les pépinières et les espaces de travail partagés, ainsi que la mise en réseaux de start-ups innovantes au sein de « Fabs Labs ».

Les aides à l’export seront quant à elles élargies aux entreprises de moins de dix salariés, de manière à permettre aux TPE à la pointe de gagner marchés et débouchés à l’international.

Je souhaite également créer un plan de soutien global pour les TPE, PME, artisans et commerçants, grands oubliés des politiques économiques des conseils régionaux sortants.

Le candidat sortant socialiste souhaite appliquer le système aquitain aux deux autres régions. Mais ce qu’il faut surtout savoir, c’est que les aides en Aquitaine passent complètement au-dessus des petites entreprises et des artisans, comme le prouve très clairement le compte administratif du Conseil régional d’Aquitaine pour 2014. Les lignes de crédits alloués au développement économique montrent que 70 % des aides sont accordées à l’industrie, alors qu’elle ne représente que 9 % des emplois, tandis que seulement 16 % des aides – seulement 8 millions d’euros en Aquitaine, sur un budget de 1,4 milliards d’euros – sont accordées aux TPE, à l’artisanat, au commerce et aux services, qui représentent pourtant 95 % des entreprises. Ainsi, seuls 531 artisans ont reçu une aide régionale en 2014, pour un montant total de 1,8 millions d’euros.

Dans le même temps, depuis 2010, de grands groupes industriels internationaux reçoivent des subventions significatives du Conseil régional d’Aquitaine : par exemple, ARKEMA, dont le chiffre d’affaires en 2014 s’élevait à 6 milliards d’euros, a reçu depuis 2010 plus de 3,3 millions d’euros en subventions cumulées, tandis que Thalès a reçu au cours du dernier mandat pour environ 1 million d’euros. Mais il faut croire qu’après 18 ans à la tête de la Région, la mémoire du candidat socialiste sortant est un peu altérée… Mais il est vrai que quand on sait l’impact qu’ont sur l’emploi les petites entreprises, on comprend pourquoi il tente de dissimuler la négligence dont il a fait preuve à leur égard depuis des années.

Tout en continuant à soutenir l’industrie – et j’y serai personnellement attachée – il est donc urgent d’élargir massivement l’assiette des aides et de les rééquilibrer vers les PME, les TPE, l’artisanat et le commerce, en dégageant de nouveaux crédits grâce aux économies faites sur le train de vie de la Région. Notre ambition n’est pas en effet de soutenir les PME, TPE, le commerce et l’artisanat au détriment de l’industrie, mais bien plutôt d’élargir le montant total des aides reçues par les entreprises de manière à permettre une redistribution des subventions de développement économique plus équitable à l’égard des acteurs de l’économie aujourd’hui oubliés. L’enveloppe actuelle, de l’ordre de 143 millions d’euros pour les trois régions, ne représente en effet pas grand-chose rapportée à un budget total de 2,5 milliards d’euros : seulement 5,7 %. On notera d’ailleurs que, contrairement une fois encore aux rodomontades habituelles du candidat socialiste sortant, le Conseil régional sortant d’Aquitaine a consenti un effort bien moindre pour le développement économique que ses deux voisins : 50 millions d’euros sur 1,4 milliards d’euros, soit 3,6 % de son budget, contre 10,5 % pour le Limousin et 6,6 % pour le Poitou-Charentes.

Ce sera là la première étape d’un plan de soutien global pour l’artisanat et les TPE, qui témoignera d’une attention particulière pour le BTP très fragilisé et pour les territoires ruraux. La Région :

  • facilitera l’accès des TPE et PME aux marchés publics et réduira les délais de paiement de la Région ;
  • soutiendra l’investissement des nouveaux entrepreneurs au travers d’avances remboursables ;
  • simplifiera la création, la reprise et la transmission, y compris familiale, des TPE, des artisans et des commerçants ;
  • participera aux procédures de soutien aux entreprises en difficulté temporaire menées par les CCI et les Chambres des métiers ;
  • favorisera la formation des artisans aux pratiques innovantes : éco-construction, rénovation thermique, accessibilité des bâtiments ;
  • accompagnera l’adaptation des TPE et PME à la numérisation de l’économie.

La bataille pour la croissance et l’emploi se gagnera localement. Je souhaite donc prendre véritablement en compte dans l’attribution des aides économiques et des crédits européens les recommandations des territoires et des chambres de commerce, d’industrie, des métiers et de l’agriculture.

Il faut faire confiance aux territoires : les communautés d’agglomération et communautés de communes doivent être les premiers partenaires de la Grande Région pour identifier les besoins d’intervention et mener une politique de développement économique respectueuse des spécificités locales. Les Chambres de commerce et d’industrie, des métiers et de l’artisanat et d’agriculture, détiennent par ailleurs l’expertise nécessaire pour répondre au mieux aux besoins. Il est vital de les soutenir au moment où le Gouvernement s’ingénie à réduire leurs moyens. La Région prendra donc systématiquement en compte l’avis des collectivités territoriales et des organismes consulaires dans l’instruction des dossiers et pour l’attribution des aides économiques.

Les acteurs économiques seront également associés à l’attribution de ces aides, qui sera faite par des comités d’engagement associant des personnalités extérieures, qualifiées et indépendantes.

Je souhaite par ailleurs rationaliser la prospection des investissements internationaux et accroître l’attractivité et la compétitivité de la grande région.

Le rassemblement et la rationalisation de l’ensemble des acteurs régionaux du développement économique doit permettre de réaliser des économies de fonctionnement, et d’actualiser leurs compétences pour mieux répondre aux défis du XXIe siècle. L’accompagnement des entreprises, des filières et des projets innovants doit ainsi constituer leur cœur de métier. La Région doit toutefois avoir aussi comme ambition d’aller chercher la croissance là où elle est. La Région prendra donc à cœur sa compétence de prospection des investisseurs internationaux ainsi que de recherche et de soutien des grands projets régionaux contribuant à accroître la compétitivité et l’attractivité de la grande région.

Il est enfin essentiel d’anticiper les évolutions de l’économie en saisissant dès aujourd’hui les opportunités économiques de demain.

Nos entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur, sont confrontées à un triple défi : la mondialisation, qui exige d’innover pour améliorer leur compétitivité, la numérisation de l’économie et la transition énergétique. Dans le même esprit que la labellisation FrenchTech, qui vient récompenser un véritable engagement au service de l’innovation et des nouvelles technologies, je souhaite que la Région soutienne l’écosystème local, accompagne les incubateurs privés et permette le financement en recherche et développement des entreprises innovantes, non seulement des grands groupes, mais également des TPE et des PME.. Je propose également dans cette perspective de réserver les aides à la recherche aux porteurs de projets comportant au moins 30% de TPE et PME.

Avec la liste d’union de la droite et du centre que j’ai l’honneur de conduire, nous voulons mettre la compétence, la rigueur et le souci du réel au service de la Région, des citoyens et des acteurs de la vie économique.

Au-delà de cette présentation générale, nous déclinerons nos mesures selon les filières et les secteurs économiques prioritaires : le tourisme, grand oublié des exécutifs régionaux sortants alors qu’il génère plus de 87 000 emplois, dont une grande partie n’est pas délocalisable, l’agriculture, l’agroalimentaire et la filière Bois, qui à elle seule représente près de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, les activités industrielles ou encore l’économie sociale et solidaire et les services.

Le développement économique doit par ailleurs aller de pair avec une politique de la formation professionnelle et de l’apprentissage, au fondement non seulement de la lutte pour l’emploi, des jeunes et des moins jeunes, mais également du dynamisme de nos entreprises et de leur capacité à aborder sereinement l’avenir.

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