Demain, une nouvelle grève est organisée par les syndicats pour manifester contre la réforme des retraites. Le texte a été voté à l’Assemblée mercredi dernier. Désormais, le projet de loi va être débattu au Sénat à partir du 5 octobre. Le gouvernement pourrait encore évoluer sur la meilleure prise en compte de la maternité pour le calcul des retraites des femmes. Que dit la réforme ? Qu’est-ce qui change ? Pourquoi en sommes nous arrivés là ?
Notre système de financement des retraites est un système par répartition. C’est à dire que les salariés d’aujourd’hui, payent pour les retraités d’aujourd »hui. Tout le monde, en France est très attaché à ce système. La raison de cet attachement, est, je crois, que nous avons l’assurance, avec ce système : que nous ne laissons pas de dette aux générations futures et que les pensions sont bien payées.
La loi Fillon de 2003 devait nous mener jusqu’en 2018… Mais la crise est passée par là. Le nombre des actifs diminue, et le régime par répartition est, à nouveau, en déséquilibre.
D’autres systèmes existent comme « la retraite par capitalisation » qui consiste à ce que chacun mette de coté de l’épargne en prévision de sa retraite, c’est ce qu’on appelle couramment les « fonds de pension ». Ce système est un système du « chacun pour soi ». Il est avantageux lorsque l’épargne fructifie, mais désasteux lorsque l’épargne perd sa valeur… C’est ce qui c’est passé aux Etats Unis avec la crise financière.
Un autre système aurait été de financer les retraites avec une autre taxe. C’était le projet de la TVA Sociale. En effet, les cotisations retraites pèsent sur les salaires, sur le coût du travail, et en conséquence sur le prix de revient des produits et services fabriqués en France. La TVA Sociale, ou TVA retraite, aurait consisté à payer les cotisations sociales sur le prix des produits finis, et ainsi de rééquilibrer la concurrence entre les produits et services fabriqués en France et ceux importés. Mais cette solution a explosé en vol à l’occasion des élections législatives de 2007… Elle recevait pourtant l’assentiment de très nombreux élus de gauches comme de droite, et de la CGT. L’avantage de cette solution est pourtant de rester dans le principe général de la répartition, et de lutter contre les délocalisation. Mais mal expliquée, caricaturée, elle a été tuée dans l’oeuf pour faire un « coup politique » !
C’est justement pour lutter contre les délocalisations que le gouvernement a choisi d’augmenter la durée de cotisation plutôt que d’augmenter les cotisations tant salariales que patronales. Un autre choix aurait été très simple : on laissait la retraite à 60 et 65 ans, et on augmentait les cotisations patronales, sans toucher aux cotisations salariales… C’était simple et très populaire… Mais ce faisant, on augmentait le coût de travail et on augmentait le risque des délocalisations… Tout cela n’est pas si simple…
Enfin, une proposition était de demander à l’Etat d’assumer l’équilibre du régime, sans rien changer… C’est un peu ce qui a prévalu entre 1981 et 2003. Ainsi, le passage de la retraite à 60 ans, pèse très lourd dans le déficit actuel de l’Etat Français (cf rapport Pébereau de 2005 sur la dette de l’Etat). Cela consiste à faire payer le déficit par l’impôt, et comme l’Etat est lui même en déficit, cela revient à faire payer le déficit d’aujourd’hui, par les générations futures !
Pour finir, une autre solution consiste à « taxer les riches ». Voilà une bonne idée, très populaire, qui ne gène personne car personne ne se sent visé… En France, les riches ce sont les autres. Si l’on retire le bouclier fiscal, on récolte 600 Millions d’Euros, quand le déficit du régime des retraites est de 82 Milliards. Le problème n’est donc pas règlé, mais ça fait plaisir ! Lire à ce sujet l’intervention de Charles de Courson à l’Assemblée Nationale.
Voici, au final, en quelques point la loi sur les retraites, telle qu’elle a été votée à l’assemblée nationale. Ce n’est certainement pas parfait, mais ça fonctionne pour quelques années. Le Président élu en 2012 devra remettre l’ouvrage sur le métier :
Age légal
- Recul à 62 ans, à l’horizon 2018, de l’âge de départ à la retraite, en l’augmentant chaque année de 4 mois à compter du 1er juillet 2011. La première génération concernée est celle née après le 1er juillet 1951.
- L’âge du taux plein (âge auquel est annulée la décote même si la durée de cotisation nécessaire n’est pas atteinte) sera relevé progressivement de 65 à 67 ans de 2016 à 2023.
Durée de cotisation
- La durée de cotisation pour une retraite à taux plein est actuellement de 40,5 ans et atteindra 41 ans en 2012.
- Il est prévu qu’elle passe à 41 ans et 3 mois à partir de 2013. Compte tenu des estimations actuelles de l’INSEE la durée de cotisation devrait être de 41,5 ans en 2020.
Pénibilité
- Les salariés qui, du fait d’une situation d’usure professionnelle constatée pendant une durée suffisante (devant une commission régionale), ont un taux d’incapacité physique supérieur ou égal à 10% pourront continuer à partir en retraite à 60 ans au taux plein. La France est le seul pays d’Europe a disposé d’un tel dispositif qui tienne compte de la pénibilité.
- Les salariés occupant des postes de travail pénibles pourront bénéficier d’allègement ou de compensation de la charge de travail dans le cadre d’accords collectifs de branche.
- Les entreprises de plus de 50 salariés devront être couvertes par un plan d’action relatif à la prévention de la pénibilité sous peine d’une pénalité de 1% de la masse salariale.
Carrières longues
- Le dispositif, créé en 2003 par la loi Fillon, permettant un départ anticipé à la retraite avant 60 ans sous réserve d’avoir une durée de cotisation de deux ans
supérieure à celle requise pour le taux plein est reconduit et élargi à ceux qui ont commencé à travailler à 17 ans (contre 16 actuellement).
Emploi des seniors
- Aide à l’embauche pendant 1 an pour le recrutement de demandeurs d’emploi de plus de 55 ans.
Fonction publique
- Alignement du taux de cotisation retraite des fonctionnaires sur celui du privé (passage de 7,85 à 10,55 %) étalé sur 10 ans.
- Suppression à compter de 2012 du dispositif qui permet aux fonctionnaires parents de 3 enfants disposant de 15 ans de service de partir à la retraite à l’âge
de leur choix (assorti d’un dispositif transitoire pour ceux qui sont à moins de 5 ans de leur âge d’ouverture des droits à la retraite leur permettant de conserver
le bénéfice des règles de calcul antérieures à la réforme).
- Alignement des règles d’obtention du minimum garanti (fonction publique) sur celles du minimum contributif (régime général). Ainsi, le bénéfice du minimum
garanti sera subordonné à l’accomplissement d’une carrière complète ou l’atteinte de l’âge d’annulation de la décote.
Egalité hommes-femmes
- Les entreprises de plus de 50 salariés devront être couvertes par un accord sur l’égalité professionnelle, ou à défaut d’accord, par un plan d’action destiné à
résorber les écarts salariaux entre les hommes et les femmes sous peine d’une pénalité de 1 % de la masse salariale.
Retraites agricoles
- Ouverture aux conjoints collaborateurs agricoles et aux aides familiaux qui en sont aujourd’hui exclus de la retraite complémentaire obligatoire (RCO) du
régime agricole.
- Changement des règles du » minimum vieillesse » afin que les exploitants agricoles ayant peu cotisés soient incités à le demander. Les terres agricoles et les corps de ferme seront exclus de l’actif net successoral en cas de récupération sur succession du minimum vieillesse.
Nouvelles recettes
- Nouveau prélèvement de 1 % sur la dernière tranche d’impôt sur le revenu et les plus values de cessions, hausse des prélèvements sur les stock-options et les retraites chapeaux, calcul annualisé des allègements de charges patronales.
Retraite par capitalisation
- Fléchage de la moitié de la participation vers le PERCO, sauf avis contraire du salarié.
- Possibilité pour un salarié d’alimenter de façon individuelle les contrats d’épargne retraite en entreprise » article 83 « .
- Possibilité de sortie en capital du PERP, dans la limite de 20 %.
J’avais raison d’attendre. La fiche et ses éléments de langage sont arrivés sur les bureaux des responsables UMP. Normal. C’est dans la nature des choses d’une démocratie (qui n’est plus qu’un mot) représentative…
Donc, en réponse, je vous propose ce petit problème (avec les réponses ) que les instituteurs de 1960 auraient pu poser pour le Certificat d’Etudes. Son auteur Alain Godard d’Alternatives Economiques.
Imparable.
C’est un peu long, mais, comme vous il faut expliquer. Avec un exemple concret et non pas avec des chiffres ne tenant pas compte, par exemple, des taux de productivité…différentiels 1970–2010 (détails disent les ministres et leurs perroquets .
Texte:
Madame Dupont va avoir 60 ans… Son salaire mensuel est de 1500 euros brut. Madame Dupont souhaiterait prendre sa retraite à 60 ans en acceptant une diminution de revenu, car son mari a une bonne retraite et elle voudrait s’occuper de ses parents malades. Mais le gouvernement envisage de l’obliger à travailler jusqu’à l’âge de 62 ans. Le travail de Madame Dupont étant jugé indispensable, si elle s’arrêtait de travailler à 60 ans, il faudrait la remplacer par un chômeur payé comme elle. Les cotisations perçues par la caisse de retraite resteraient donc identiques.
Sachant que la retraite à 62 ans de Madame Dupont serait de 840 euros par mois les services de la caisse de retraite ont calculé qu’avec la législation actuelle, compte tenu de sa durée de travail, sa retraite serait de 670 euros si elle partait à 60 ans (cf logiciel http://www.marel.fr).
1) Quel est le bilan économique final sur les 25 ans d’espérance de vie de Madame Dupont pour la caisse de retraite, dans l’hypothèse ou Madame Dupont travaille jusqu’à 62 ans ? Et dans l’hypothèse ou elle part à 60 ans ? Commentez le résultat obtenu.
2) Le jeune chômeur embauché en remplacement de Madame Dupont recevant 900 euros par mois d’indemnités de chômage, quelle somme les Assedic auront-elles économisée sur cette période de deux ans s’il prend le poste de Madame Dupont ?
3) Si vous aviez une recommandation à faire à un gouvernement qui prône a la fois la liberté individuelle et l’efficacité économique, quelle serait-elle ?
REPONSES :
1/-Si Madame Dupont prend sa retraite à 62 ans,la caisse paiera sa retraite pleine pendant 23 ans soit: 840 X 12 X 23 = 231 840 euros.
-Si Madame Dupont prend sa retraite à 60 ans, la caisse paiera sa retraite à taux réduit pendant 25 ans soit : 670 X 12 X 25 = 201 000.
Commentaire : Le coût supplémentaire pour la caisse de retraite en imposant le départ à 62 ans est de : 231 840 – 201 000= 30 840 euros.
2/L’économie réalisée par les Assedic sur la période de 2 ans est de : 900 X 24= 21 600 euros.
3/Compte tenu des substantielles économies pour la caisse de retraite et pour les Assedic et du fait que cette solution fait deux heureux, Madame Dupont et le chômeur, je recommanderais au gouvernement de conserver l’option de pouvoir prendre sa retraite à 60 ans.
DISCUSSION :
Ces résultats démontrent que sur le long terme, le passage à la retraite à 62 ans n’est pas une économie obligatoire pour les caisses de retraite et les organismes sociaux, bien au contraire.
Alors pourquoi le gouvernement continue-t-il à argumenter le contraire?Je pense qu’il y a deux raisons essentielles à cette position dure et inflexible:
1) Il faut à tout prix casser le dogme des 60 ans, indépendamment des conséquences sociales ou économiques pour montrer qu’on est capable d’imposer une « grande » réforme (voir mon billet « La réformette des retraites »).
2) Bien que l’on prétende vouloir régler le problème des retraites à long terme, on recherche d’abord des rentrées d’argent à court terme pour satisfaire les investisseurs et les agences de notation. Et comme on ne veut prendre l’argent ni sur les très hauts salaires ni sur les revenus du capital, on fait le choix de solutions moins rentables sur le long terme mais génératrices de trésorerie à court terme, qui sont payées par les plus modestes et les plus fragiles.
Dans nos écoles de la République d’autrefois ou l’on apprenait l’instruction civique, le maître aurait pu poser une question complémentaire :
« Lorsqu’un responsable politique prend une décision contraire aux intérêts du pays, en affirmant sans discussion des points de vue ne tenant pas compte des réalités économiques et sociales, de quels moyens dispose le peuple pour lui faire savoir qu’il ne l’accepte pas? »
Je n’en dis pas plus…Alors, qu’en pensez-vous?
J’avais raison d’attendre. La fiche et ses éléments de langage sont arrivés sur les bureaux des responsables UMP. Normal. C’est dans la nature des choses d’une démocratie (qui n’est plus qu’un mot) représentative…
Donc, en réponse, je vous propose ce petit problème (avec les réponses ) que les instituteurs de 1960 auraient pu poser pour le Certificat d’Etudes. Son auteur Alain Godard d’Alternatives Economiques.
Imparable.
C’est un peu long, mais, comme vous il faut expliquer. Avec un exemple concret et non pas avec des chiffres ne tenant pas compte, par exemple, des taux de productivité…différentiels 1970–2010 (détails disent les ministres et leurs perroquets .
Texte:
Madame Dupont va avoir 60 ans… Son salaire mensuel est de 1500 euros brut. Madame Dupont souhaiterait prendre sa retraite à 60 ans en acceptant une diminution de revenu, car son mari a une bonne retraite et elle voudrait s’occuper de ses parents malades. Mais le gouvernement envisage de l’obliger à travailler jusqu’à l’âge de 62 ans. Le travail de Madame Dupont étant jugé indispensable, si elle s’arrêtait de travailler à 60 ans, il faudrait la remplacer par un chômeur payé comme elle. Les cotisations perçues par la caisse de retraite resteraient donc identiques.
Sachant que la retraite à 62 ans de Madame Dupont serait de 840 euros par mois les services de la caisse de retraite ont calculé qu’avec la législation actuelle, compte tenu de sa durée de travail, sa retraite serait de 670 euros si elle partait à 60 ans (cf logiciel http://www.marel.fr).
1) Quel est le bilan économique final sur les 25 ans d’espérance de vie de Madame Dupont pour la caisse de retraite, dans l’hypothèse ou Madame Dupont travaille jusqu’à 62 ans ? Et dans l’hypothèse ou elle part à 60 ans ? Commentez le résultat obtenu.
2) Le jeune chômeur embauché en remplacement de Madame Dupont recevant 900 euros par mois d’indemnités de chômage, quelle somme les Assedic auront-elles économisée sur cette période de deux ans s’il prend le poste de Madame Dupont ?
3) Si vous aviez une recommandation à faire à un gouvernement qui prône a la fois la liberté individuelle et l’efficacité économique, quelle serait-elle ?
REPONSES :
1/-Si Madame Dupont prend sa retraite à 62 ans,la caisse paiera sa retraite pleine pendant 23 ans soit: 840 X 12 X 23 = 231 840 euros.
-Si Madame Dupont prend sa retraite à 60 ans, la caisse paiera sa retraite à taux réduit pendant 25 ans soit : 670 X 12 X 25 = 201 000.
Commentaire : Le coût supplémentaire pour la caisse de retraite en imposant le départ à 62 ans est de : 231 840 – 201 000= 30 840 euros.
2/L’économie réalisée par les Assedic sur la période de 2 ans est de : 900 X 24= 21 600 euros.
3/Compte tenu des substantielles économies pour la caisse de retraite et pour les Assedic et du fait que cette solution fait deux heureux, Madame Dupont et le chômeur, je recommanderais au gouvernement de conserver l’option de pouvoir prendre sa retraite à 60 ans.
DISCUSSION :
Ces résultats démontrent que sur le long terme, le passage à la retraite à 62 ans n’est pas une économie obligatoire pour les caisses de retraite et les organismes sociaux, bien au contraire.
Alors pourquoi le gouvernement continue-t-il à argumenter le contraire?Je pense qu’il y a deux raisons essentielles à cette position dure et inflexible:
1) Il faut à tout prix casser le dogme des 60 ans,
Le problème avec ce blog, c’est que quand je commente et envoie ( même 2 fois – fausse manip) soit des arguments, soit des problèmes, on ne peut plus basiques, le silence radio est tellement total qu’on entendrait, à s’y méprendre, les arbres tomber…un silence assourdissant.
Je regarderai, demain, après la manif.
J’ai d’autres arguments en magasin dont le très célébre : ‘ » 10 raisons de dire non. » ( à cette réforme, bien entendu)
Cher GPMarcel,
Vous démontrer comment la retraite à 60 ans est en fait un piège…
1/-Si Madame Dupont prend sa retraite à 62 ans la caisse paiera sa retraite pleine pendant 23 ans soit: 840 X 12 X 23 = 231 840 euros.
2/-Si Madame Dupont prend sa retraite à 60 ans, la caisse paiera sa retraite à taux réduit pendant 25 ans soit : 670 X 12 X 25 = 201 000.
En partant à 60 ans, le retraite de Madame Dupont sera inférieur de 30 840 euros !
Joli cadeau en effet…
Merci pour cette démonstration, très efficace ! Je vous propose un slogan : « partez à la retraite 2 ans plus tôt et recevez 170 euros de moins par mois ».
Merci pour l’honnêteté de votre démonstration. Car à ce jour, de nombreux responsables ont fait des discours pour défendre la retraite à 60 ans, mais aucun n’a expliqué avec autant de clarté, la différence de pension pour le « bénéficiaire » !
Bien à vous.
Yves d’Amécourt
–Soit vous êtes bête
(ce que je ne peux concevoir)
–soit vous ne savez pas lire
(ce que je ne peux concevoir)
–soit vous êtes sourd à certains arguments
(ce que je peux concevoir)…
Ceci étant dit en avant propos, il vous reste à bien lire l’énoncé du problème ce qui, à l’évidence n’a pas été fait:
« ….Madame Dupont va avoir 60 ans… Son salaire mensuel est de 1500 euros brut. Madame Dupont souhaiterait prendre sa retraite à 60 ans en acceptant une diminution de revenu… »
Pour elle la somme perçue importe peu. ce qu’elle veut c’est : PARTIR A LA RETRAITE A 60 ANS!!! »
Est-ce si dur à comprendre? PARTIR APRES UNE VIE DE LABEUR A LA RETRAITE A 60 ANS.
Je l’ai écrit en majuscules pour une meilleure lecture.
Et, s’il vous plaît arrêtez de penser pour les autres et laissez les personnes susceptibles de se reposer de le faire.
Et enfin, ce texte n’est pas de moi. Il serait intéressant que vous lisiez plus souvent Alternatives Economiques (ce n’est pas du tout un magazine gauchiste)
Manifs de Bordeaux: marée humaine sur la capitale encore plus importante que le 7 septembre
Agen: 7000 le 7, 8500 à 9000 le 23
Marmande: 2000 le 7, 2500 le 23
sources: connaissances et observations personnelles.
A part ça on est moins nombreux…
Certes oui, les Français l’ont compris ! Mais cette réforme ne passera jamais si on ne touche pas aux privilèges
des questions récurrentes me sont posées et reposées.
Pourquoi ne procède-t-on pas à un lissage avant une telle réforme (Ex. Que la fonction publique soit enfin callée sur le privé, pourquoi un comptable de la SNCF peut toujours encore partir à 52 ans alors que durant toute sa carrière il n’a jamais mis les pieds dans une motrice, pourquoi ne touche-t-on pas aux privilèges des ministres et autres parlementaires qui bénéficient d’une indemnité à vie, etc..)..
J’avoue être à court d’arguments…
Bonjour,
je vous propose d’armoniser les retraites du privé comme dans le public même si la fonction publique ne dépend pas du régime général mais du budget de l’Etat. La « réforme » Balladur d’août 1993 a appauvri les retraités du privé. La « réforme » Fillon de 2003 va appauvrir les retraités du public. En fait pendant que l’on regarde les expulsions de RRoms à la télé, la bande à Sarkosy nous fait les poches… Au voleur!!!
GPMarcel,
Madame Dupont partirait à la retraite à 60 ans avec une retraite si petite, que le problème des petites retraites ne serait toujours pas réglé…
Faut-il remettre à demain , encore une fois, ce qui est à faire aujourd’hui ?
Est-ce si dur à comprendre ? C’EST A FAIRE MAINTENANT !
Pensez un peu plus aux jeunes générations, et cessez de leur jeter de la poudre aux yeux. Bien sur que certaines personnes aimeraient arrêter de travailler à 60 ans.Mais est-ce faisable dans le monde tel qu’il tourne aujourd’hui ? Je dis bien LE MONDE et pas uniquement la France.
N’avez-vous pas l’impression de vendre du rêve ?
Le rêve a toujours mobilisé beaucoup de gens, mais cela n’est pas très responsable.
Marie,
Je ne vends rien. Ni rêve, ni espoir.
Je constate. Point.
Qu’est ce que la responsabilité quand elle est mensongère?
Il est vrai, que depuis quelques années le mensonge est devenu vérité d’Etat.
Si vous préférez cela…je veux bien vous laisser ce choix.
Militer pour une retraite à 60 ans qui a comme résultat de diminuer les pensions de 170 € par mois et d’installer les retraités dans la précarité, voilà une belle vérité !
Vous parlez sans doute des effets des réformes Balladur et Fillon? Mesdames et messieurs les riches, vous allez participer comme il se doit aux paiement des retraites: 5% de vos revenus boursiers ça suffirait. Ah il faudra aussi supprimer l’amendement Coppé qui coûte 12 milliards par an à l’Etat en exonérant lesventes de filiales.
En voilà quelques sous…pris dans des poches bien pleines…
Bonjour
Je ne suis pas spécialiste de retraites, mais ayant lu rapidement le commentaire de GP MARCEL il me semble que son analyse est bancale.
En effet, il suggère que Mme DUPONT part à la retraite et est remplacée par un chômeur.
Je pense que le système n’a pas été pensé comme cela.
Le but est de faire rentrer davantage de cotisations et non pas le même montant.
Le cas du chômeur est malheureusement indépendant.
On lui souhaite de retrouver un travail et de cotiser davantage et plus longtemps.
Et même s’il reste au chômage, il devra lui aussi cotiser un peu, ce qui fera bien 2 cotisations au total et non pas une seule.
Il faut dire ici encore et encore que plus il y a de personnes qui travaillent, plus elles ont de rentrées et plus elles dépensent. Et plus elles dépensent et plus elles créent d’emplois.
Çà marche aussi dans l’autre sens, essayez….
Quand moins de personnes travaillent, il y a moins de richesses, et du coup moins de dépenses et en conséquence moins d’emplois.
C’est comme çà…
Rappelons à Mme DUPONT que si elle gagne encore ses 1500€ par mois elle ira très probablement les dépenser, ce qui est mieux que 800€ de retraites.
Avec ces dépenses, elle contribuera à faire tourner un peu plus l’économie, ce qui devrait aussi aider notre chômeur à trouver du travail (on ne l’oublie pas, le chômeur).
On espère au passage que MR et Mme DUPONT iront dépenser leur argent auprès de nos commerces et entreprises de la région pour créer des emplois (plutôt que d’aller dépenser leurs avec un séjour de jeunes retraités à l’étranger)
Prenons en effet l’exemple d’une famille de 5 personnes.
Il est facile de comprendre que si les cinq travaillent et font rentrer de l’argent, elles pourront vivre mieux que si 4 travaillent et qu’une s’arrête ….car cette dernière vivrait alors au dépens des 4 autres.
Si seules 3 personnes travaillent et les deux autres vivent à leurs dépens, la situation sera plus tendue encore.
Etc. etc.
Car au fonds ne pas travailler, c’est bien vivre aux dépens des autres, non ?
C’est dur à dire mais c’est comme çà.
Si plus personne ne travaille dans la famille il faudra finalement vivre sur les réserves.
Mais en a-t-elles suffisamment ?
Vraisemblablement pas assez, il faudra alors faire appel à la solidarité et demander aux autres de payer…Vous ? Moi ? Les voisins ?
Qui sont les autres ? Ceux qui peuvent et veulent bien encore travailler…
Mais leur a-t-on demandé ?
S’ils sont tous aussi fatigués et souhaitent tous partir à la retraite, on va finir par avoir un problème…
On l’entend quand elle dit qu’elle veut prendre sa retraite (et qu’elle aimerait bien vivre aux dépens des autres.)
Elle a raison d’essayer, puisqu’on lui a dit depuis des lustres qu’elle en avait le droit.
Le système marche tant qu’il y a des gens pour travailler…et payer pour les autres.
Il faut appeler un chat un chat.
Ce que l’on demande à Mme DUPONT c’est effectivement de cotiser plus longtemps pour faire vivre ceux qui ne travaillent plus et surtout, ceux qui pourraient encore travailler mais ne le veulent plus….
C’est le système de solidarité.
Ce n’est pas très agréable de lui demander çà, mais au fonds, pourquoi aurait-elle, plus que les autres, la priorité d’aller profiter de la vie avant ses voisins ?
Notre problème est beaucoup dans les têtes.
Avec tous nos droits acquis, on passe finalement assez vite la frontière de l’égoïsme puisqu’on regarde sa propre situation en occultant que ce sont bien ceux qui travaillent qui payent pour ceux qui ne peuvent plus ou ne veulent plus travailler.
Moi aussi, je prendrai bien ma retraite.
Mais j’ai la chance d’être encore en bonne santé physique et psychologique et j’irai donc travailler lundi matin et cotiser pour les retraites de Mr et Mme DUPONT…
Mr GP MARCEL……si vous la voyez, faites la bise à Mme DUPONT et dites lui que l’on compte sur elle pour travailler deux ans de plus.
Mieux encore, dites lui que si elle peut convaincre ses voisins et ses voisines de faire pareil, c’est-à-dire de cotiser davantage, je pourrais peut-être partir à la retraite plus tôt que prévu et vivre à leurs dépens….
Au fonds, je suis moi aussi un peu égoïste …
Allez, bon dimanche, il fait beau et la vie est encore belle !
Cher vd,
vous oubliez que la retraite à taux plein c’est 67 ans si cette loi scélérate passe! Pouvez-vous m’expliquer pourquoi les lois Balladur et Fillon ont appauvri les retraités en introduisant la décote… Vous vous noyez dans des calculs: la réalité est bien plus concrète et trés cruelle. Vos amis sont en train de supprimer la retraite par répartition pour créer des fonds de pension à l’anglo-saxonne qui joueront en bourse au détriment d’autres salariés (contraints d’accepter des salaires de misère pour satisfaire les actionnaires). Donc, par pitié arrêtez de nous parler de mobilisation ou de solidarité, mots largement dévoyés dans le vocable ump. Je vous concède que la social démocratie européenne fait la même chose: il faut bien qu’elle obéisse aux banques et aux marchés financiers… Mais tout le monde n’est pas obligé d’accepter d’aller à la soupe populaire à la retraite ou de creuver au travail…
Trés cordialement
Cher Robespierre
Je reviens vers vous un peu tardivement…
En déplacement professsionnel à l’étranger en Asie je regarde d’un oeil lointain et peut être encore plus circonspect les dernières évolutions de notre crise sur le dossier des retraites.
J’avais déjà bien envie de réagir encore sur vos commentaires mais le temps me presse ( et oui, le travail m’occupe un peu trop, j’en conviens) et je m’en tiendrai à 2 choses.
1- A la limite, je serais tout à fait d’accord pour que tout le monde s’en tienne à 60 ans pour le départ à la retraite , que l’on fasse payer les entreprises et les riches pour financer tout ce que vous voulez. Mais à une condition , et avec un risque.
La condition est que l’on arrête de tirer des chèques sur le compte de nos enfants et descendants en leur faisant payer, à cout de déficits , nos retraites actuelles. C’est complètement immoral que de reporter sur les générations futures le train de vie des générations actuelles.
Donc il faut assumer par des cotisations et des impots au bon niveau, les charges qui nous reviennent et ne pas laisser de déficits derrière nous.
Le risque – ….mais ce n’est que mon avis de citoyen lambda mais aussi d’acteur économique qui évolue dans un registre très international dans des pays qui bossent ..- c’est que, le jour où, à force de contraintes, de taxes, d’impôts etc , il n’y aura plus de riches et d’entreprises en France, on sera bien en peine .
Je vous invite si ce n’est déjà fait à venir en Asie, à voir vos amis communistes , notamment en chine, qui n’attendent pas les gentils ( et bien naifs ) français pour faire tourner l’économie avec des pratiques que vous n’oseriez même pas évoquer en France.
Au train où celà va, certains pays auront achever de nous truster les riches ( ils vivent très bien ailleurs, alors laissons les partir…sauf si on arrive à les plumer avant , je n’oserai pas vous suggérer de leur couper la tête , si vous voyez ce que je veux dire…) et de détruire nos entreprises en produisant bien moins cher qu’en France. ( allez donc expliquer à vos amis chinois qu’ils pourraient augmenter un peu les salaires, les droits à la retraite, les 35h et tout le reste… Si vous voulez vraiment traiter les choses avec priorité, je vous garantis que vous avez du boulot vers là bas pour expliquer vos théories….)
En attendant, restons dans notre petite vision étriquée du monde , avec nos pratiques sociales généreuses, nos acquis sociaux, mais assumons en les coûts et arrêtons de taper sur l’avenir de nos jeunes en laissant les déficits derrière nous.
On fera les comptes sur l’état de la France dans 10 ou 20 ans…
2- Autre point et j’en finis par là…Je suis un lecteur assidu du journal Le Monde – malgré tous mes penchants de social démocratie que vous avez devinés – et je tombe avec ravissement sur un éditorial intéressant.
L’avez vous lu ? je vous invite à le relire, notamment sur le paragraphe de la durée de l’activité… je bois du petit lait à défaut de bon vin de bordeaux.. !!
Bonne lecture !!
Bien amicalement !
VD
Edito du Monde
La réforme, la méthode et les idées fausses
| 15.10.10 | 11h54 • Mis à jour le 15.10.10 | 12h02
La politique est l’art de marier le courage et le temps, le devoir de courage avec les exigences du temps. Une fois de plus, la contestation massive du projet de réforme des retraites illustre combien la France reste un pays très conservateur, arc-bouté au statu quo et aux droits acquis, l’Histoire servant de paravent au réel.
[%Pixel%]Contrairement à ce qu’il veut laisser croire, le chef de l’Etat ne fait pas preuve d’un volontarisme hors pair en s’attaquant au régime des retraites. Nos voisins européens ont pour la plupart traité le problème, et c’est la crise économique et financière, avec son lot alarmant de dette et de déficits, qui l’a contraint à agir.
Ce chantier n’était pas au programme du candidat Sarkozy. Il s’est imposé lorsque les dérèglements du capitalisme ont précipité les risques d’explosion du système actuel. Le conseiller social du président, Raymond Soubie, estime que les échéances ont été avancées de vingt ans. C’est donc maintenant qu’il faut régler l’horloge des retraites, maintenant qu’il faut être courageux. Et équitable.
Mais une réforme d’envergure ne peut être acceptée qu’à deux conditions au moins : être expliquée avec méthode; être portée par des idées justes. Or ces exigences font défaut.
L’explication? Le gouvernement l’a bâclée depuis le début, choisissant la course de vitesse – une mauvaise appréciation du temps – afin d’imposer ses vues. Pour changer au fond, il fallait expliquer sans précipitation. C’est tout le contraire qui s’est passé, sur un dossier dont l’enjeu n’a d’égal que la complexité. Une réforme n’est légitime que si elle est comprise. Ce n’est pas le cas. Qu’elle soit portée par un président aussi impopulaire n’arrange rien.
C’est justement ce déficit d’explication qui ouvre la porte aux idées fausses dont l’opposition socialiste est devenue le chantre, fourvoyant une partie de la jeunesse, à juste titre inquiète pour son avenir, dans une impasse empreinte de démagogie. Laisser croire par exemple que le marché du travail est un gâteau à partager, que plus les « seniors » resteront, moins les jeunes entreront, est une contre-vérité.
C’est au contraire dans les pays où les plus âgés sont les plus actifs que l’emploi des plus jeunes est le plus dynamique, le travail des premiers favorisant le travail des seconds, et non l’inverse.
Malgré ses efforts, Mme Aubry ne parvient pas à dissiper l’impression première, qui, faute d’être forcément la bonne, demeure la plus forte: une confusion sur les véritables orientations du PS en matière de retraites, aggravée par l’engagement « totémique » d’un retour aux 60 ans pour l’âge légal du départ à la retraite.
En se polarisant sur ce que M. Strauss-Kahn ne reconnaît pas comme un dogme, le PS se trompe de combat et risque de s’enfermer dans une attitude résolument passéiste. Il manque aussi l’occasion de construire sa crédibilité sur la seule vraie cause qui vaille: insuffler dans la réforme nécessaire un non moins nécessaire esprit de justice. S’il n’est pas trop tard.
Eric Fottorino
Article paru dans l’édition du 16.10.10
Récemment le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) a publié un nouvel indicateur, au nom de Global Aging Preparedness Index (GAP) dont le sens et quelques résultats sont présentés par les auteurs dans l’International Herald Tribune à la date du 14 octobre 2010. Le rapport et l’indicateur sont disponible sur le site Web de l’institut :
<a href= »http://csis.org/publication/global-aging-preparedness-index » title= »http://csis.org/publication/global-aging-preparedness-index »>http://csis.org/publication/global-…</a>
L’indicateur est en réalité constitué par deux parties, dont l’une consiste en une mesure de la capacité des pays à assurer, à long terme, le financement des retraites et l’autre de leur capacité à assurer un niveau de retraites « décent ».
Selon les auteurs, le score des pays montre une grande diversité, certains étant susceptibles d’assurer le financement des retraites à long-terme mais pas à un niveau adéquat.
D’autres pays promettent un niveau de retraite adéquat mais vont rencontrer des graves problèmes pour son financement. Parmi les pays étudiés, deux, la France et l’Italie, montrent un niveau défavorable des deux indicateurs.
La position extrême de la France n’est attribuable, ni à un niveau anormalement élevé des retraites, ni à une proportion particulièrement élevée de personnes âgées par rapport aux jeunes.
Bien au contraire, les perspectives démographiques de la France sont bien plus favorables que celles des autres pays européens continentaux et, comme le montre l’indicateur du CSIS, le niveau des retraites n’est nullement à la hauteur de la plupart d’autres pays développés.
La position comparative très défavorable de la France est largement attribuable au niveau excessivement faible de l’emploi de la population en âge de travailler par rapport à la population âgée de 65 ans et plus.
En projetant les proportions actuelles et la durée de l’emploi de la population âgée de 25 à 64 ans et en tenant compte de l’arrivée des ‘baby-boomers’ à l’âge de la retraite, on arrive inévitablement à conclure, pour la France, à une catastrophe financière et sociale prochaine.
La reforme du système de retraite actuellement en phase législative finale, si elle va dans le bon sens, ne peut guère compenser que très partiellement les conséquences des décisions désastreuses de l’époque Mitterand en matière de baisse de l’âge légal de retraite à 60 ans et les 35 heures. Pour éviter la catastrophe financière et sociale, il importe surtout d’augmenter sensiblement le taux d’emploi de la population en âge de travailler.
Or, si la reforme du système de retraite va dans le bon sens, il faut reconnaître que le système de financement de l’ensemble de la protection sociale française constitue un obstacle presque infranchissable à une augmentation du taux de l’emploi, quelque soit l’âge ‘légal’ de la retraite.
S’il peut être considéré comme normal qu’un travailleur, salarié ou indépendant, cotise à un système de retraite pendant la vie active, il n’y a guère de sens économique et social à financer les dépenses en matière de soins de santé par une taxe sur la masse salariale et donc sur l’emploi.
De plus, avec l’augmentation future de la population âgée, en proportion de la population en âge de travailler, la charge de financement des dépenses de santé par une taxe sur l’emploi deviendra insupportable.
Il faudrait donc remplacer les cotisations « sociales » (qui en réalité sont antisociales) par des impôts ne pesant pas sur l’emploi mais sur les revenus et la consommation.
Un pas dans ce sens a été fait grâce à l’introduction il y a 25 ans de la CGS.
Malheureusement le mouvement a perdu son élan et une occasion de débuter un processus de diminution progressive des taxes sur l’emploi. Il faut maintenant rattraper le temps perdu et commencer une vraie modernisation de la fiscalité : une disparition progressive des cotisations sociales pesant sur la masse salariale accompagnée d’une augmentation des impôts sur les revenus et, peut-être à terme de la TVA, et d’un assouplissement des règlementations en matière de droit de travail.
En effet, seul un tel processus serait susceptible d’éviter une chute dans un abîme financier et social de la France.
Bien cordialement,
Jorgen Mortensen, 5, Tartas, 33350, RUCH.
merci pour votre presence dans tous les moments vecus du citoyen heureux ou tristes
Merci Katy, mais c’est bien normal d’être là chaque fois que je le peux.