Un mot va sans doute faire son entrée dans le dictionnaire, dans la catégorie « nom commun ». C’est le nom masculin « grenelle ». Ce sera peut-être le 27 mai prochain… Jour anniversaire des accords de grenelle !
« Grenelle » est une ancienne commune de la Seine qui a été rattaché à Paris en 1860 et qui constitue une partie du XVème arrondissement.
La rue de Grenelle, est celle qui arrivait à Grenelle, avant l’absorption par Paris. La rue de Grenelle est dans le VIIème arrondissement, elle abrite le Ministère du Travail depuis 1905, dans un hôtel, construit à la fin du XVIIIe siècle, ancien palais archiépiscopal. La « salle des Accords », ainsi nommée depuis lors, est une ancienne salle à manger dont le décor du XVIIIe siècle a été préservé.
Les accords de Grenelle ont été négociés les 25 et 26 mai, en pleine crise de mai 1968, par les représentants du gouvernement Pompidou, des syndicats et des organisations patronales. Parmi les négociateurs figuraient Jacques Chirac, alors jeune secrétaire d’État aux Affaires locales, et Georges Séguy, représentant de la CGT
Les accords de Grenelle, conclus le 27 mai 1968 – mais jamais signés-, aboutissent essentiellement à une augmentation de 25 % du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) et de 10 % en moyenne des salaires réels. Ils prévoient aussi la création de la section syndicale d’entreprise, actée dans la loi du 27 décembre 1968.
Rejetés par la base, ils ne résolvent pas immédiatement la crise sociale et la grève continue. Cependant trois jours plus tard, le 30 mai, le général de Gaulle de retour à Paris après avoir rencontré le général Massu à Baden-Baden (Allemagne) la veille, conforté par une énorme manifestation de la droite sur les Champs-Élysées, décide la dissolution de l’Assemblée nationale et provoque des élections législatives qui verront le 30 juin 1968 le triomphe des gaullistes de l’UDR (293 sièges sur 378) et mettront un terme à la crise politique.
Le nom est resté un élément marquant de la vie politique française, et a été repris par la suite pour désigner de larges discussions ouverte aux forces vives de la nation et devant mener à un compromis, comme lors du Grenelle de l’environnement en 2007, ou celui de l’insertion en 2008.
Un « grenelle » est un sommet où l’on tente de faire tomber des frontières à la différence d’un « yalta », ou l’on en rajoute !
Albert Einstein disait « on ne résout pas les problèmes avec les formes de pensée qui les ont fait naître »… Je crois éperduement dans cette façon de voir les choses. C’est le fondement même de la créativité et de l’innovation.
Pour réformer il faut pouvoir prendre du recul par rapport aux choses et utiliser d’autres formes de pensée. Poser les problèmes avant de poser les solutions, imaginer ensuite les solutions de demain, et enfin, imaginer le processus d’évolution des solutions d’aujourd’hui, vers celles de demain.
Gageons que ces « grenelles » serviront de base à nos réformes. Le risque est, si ça ne marche pas, que chacun se replie sur lui même en autant de petits « yalta » !