« Année de foin, année de rien », le proverbe, en 2012, a trouvé une année symbole. La récolte de foin a été abondante, mais les récoltes de fruits sont problèmatiques. Après le gel de début d’année, le mildiou et l’oïdium ont frappé un peu partout. Lorsque dans les bois on trouve des cèpes et des girolles en toute saison, c’est que le temps est bon pour les champignons. Le mildiou et l’oïdium sont des champignons ! Alors, cette année, ils poussent. Pas facile, dans ces conditions de protéger les récoltes…
… Mais à Bordeaux, comme le disait Raymond Laguens, soit on a des millésimmes exceptionnels, soit on a des années avec une très grande personnalité. Cette année, à n’en pas douter, nous serons dans ce second cas de figure.
En 2012, les raisins en auront vu de toutes les couleurs : le gel, la pluie, les brouillards, les giboulées en juillet, et la sècheresse en août ! Autant dire que ces raisins là auront un caractère bien trempé ! Pourvu que dans le mois qui vient on les laisse murir et que le soleil soit clément. Ca a l’air bien parti.
Par contre du coté de la quantité, il ne faut pas s’attendre à un miracle. Le Ministère de l’Agriculture prévoit même « la plus petite récolte depuis 1991″… Et 1991, ici, on s’en souvient…
Il n’y a plus qu’à espérer que ce petit rendement nous permettra, enfin, de voir les prix vente remonter au dessus des coûts de revient. Dans un monde en crise, où les succès commerciaux sont estompés par la baisse de la consommation. La filière est à bout de souffle.
On sent bien que les choses changent, mais tout cela ne va pas vite, pas assez vite.
Fin juillet, les prix moyens du vrac est en hausse pour les rouges (+6%) et en baisse pour les blancs (-2%). Les sorties de chais progressent, elles, de 6,5% sur 12 mois, pour atteindre 5,65 Millions d’hl (+345 000 hl) en un an.
Le redressement à l’export se poursuit avec à fin avril, une progression de 19% en volume et de 28% en valeur. Le marché (Chine,Hong-Kong), toujours moteur, se tasse un peu, mais progresse tout de même de 60% sur 12 mois (contre +100 % depuis 10 ans !). L’Union Européenne progresse de 11% et le Royaume-Unis a repris la tête des exportations en valeur.
Selon les douanes : « Les exportations de vins de Bordeaux ont véritablement décollé en 2011. Les deux tiers des gains sont issus des vins expédiés à mois de 4€50 le litre prix départ (62% des volumes, 19% de la valeur). Cinq pays concentre les 2/3 des expéditions : La Chine, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique et le Japon. »