Davy, démarre dans le maréchage. Il vient de vendre sa première récolte de Tomates. Il a construit une maison, sur sa parcelle. Aujourd’hui il a le sentiment de pouvoir « gagner sa vie ».
Le monastère de la Thébaïde, à Rivière Rouge, non loin de Louango. Le Père Christian a fondé cette fraternité de frères paysans autour de deux piliers, la prière et le travail de la terre. Après quelques pillages, et un déménagement, dans un Congo qui semble apaisé, les frères de la Thébaïde semblent avoir passé le cap des turbulences et naviguent sur une mer de sagesse.
Ce petit dispositif pour empêcher le vol d’essence dans le réservoir de notre voiture illustre bien la capacité qu’ont les Congolais à utiliser le « système D » et à se passer des « pièces d’origine » ! Notre séjour a été émaillé de ce genre de découvertes simples, peu coûteuses et ingénieuses dont l’Europe a perdu jour apès jour le goût et le savoir faire.
A AGRICONGO les maraîchers profitent de l’eau courante collective et des achats d’intrants, pour cultiver leurs planches de légumes. Les « mamans » sont à l’oeuvre.
La pépinière d’AGRICONGO : palmiers, avocatiers, goyaviers,… On le sait peu, mais le projet AGRICONGO a été conçu, à l »époque, par le pétrolier ELF et une entreprise de Frontenac dénommée AGRISUD. C’était aussi ça, la FRANCAFRIQUE…
Aujourd’hui la FRANCAFRIQUE laisse la place, petit à petit, à la CHINAFRIQUE… Ici, à quelques kilomètre d’AGRICONGO, un couple de paysans Chinois s’est installé pour cultiver la terre : cive Chinoise, Haricots Verts Chinois (très fins, sans fils et de 30 cm de long), …
A la Thébaïde, Marguerite et Rufin préparent un repas de fête.
Dans la « forêt » de Rivière Rouge, un berger Malien promène un troupeau de Zébus. Il y a au Congo, une multitude de terres inexploitées, sans arbres, et sans troupeau. Il est souvent convenu, dans les milieux européens, de parler du défrichement de la forêt tropicale à des fins agricoles… La vérité c’est que de nombreuses terres arrables, ne sont ni boisées , ni cultivées, ni exploitées. Une agriculture est possible au Congo, sans toucher à la forêt tropicale !
Comme Davy, ce jeune maraîcher, fait partie du vaste projet d’aménagement de ce secteur de Pointe-Noire : installer des maraîchers à coté de la ville pour alimenter le marché local. Leur permettre de créer leur activité et de générer leur propre salaire. Disposer d’une coopérative de mutualisation des achats et des ventes.
Réservoir d’eau commun a une dizaine de maraichers, conçu avec les moyens du bord.
3 pierres, 3 morceaux de bois, une tôle, une marmite : c’est la cuisinière la plus couramment uilisée au Congo. Le feu est réglable !
Rencontre avec un chef de village de cette région de Rivière-Rouge qui fera l’objet d’une expropriation dans le cadre de l’extension du port de Pointe-Noire.
Déjeuner avec les frères de la Thébaïde.
Le poisson grillé, préparé par Marguerite, est délicieux.
Maraichage, saison des pluies, avenir du Monastère dans le cadre de l’expropriation, … sont au coeur des discussions.
Le saka-Saka est une spécialité du Congo-Brazza. Ce sont des feuilles de manioc préparées à l’huile de palme, avec du poisson séché écrasé. Un délice !
Gombos, piments, aubergines… Légumes traditionnels de la cuisine congolaise et tropicale.
Bananes frites.
Manioc. Cette fois, ce sont les racines du Manioc qui sont cuites en papillote. La recette est d’importance. Chaque Maman a son savoir faire. C’est au choix pour accompagner le repas : Pain, Bananes, ou Manioc.
Laudes. Le matin à 6 heures, les Moines commencent leur journée par la prière dans la chapelle ronde de la Thébaïde : un toit de tôle ondulée, porté par des poteaux d’eucalyptus.
« Quand le Soleil à l’Orient, triomphant de la nuit, bondit sur l’horizon Dans le joie de nos cœurs qui se réveillent, Seigneur Jésus nous te chantons »
Que reculent les ténèbres de la nuit
Et qu’avance la lumière du jour
Que se lèvent les justes,
Seigneur, que tu choisis pour témoigner de ton amour.
Que se dissipent les mensonges de la nuit
Et qu’apparaisse la vérité de ce jour
Que se lèvent les hommes droits,
Seigneur, que tu choisis pour témoigner de ton Amour.
Que s’apaisent les terreurs de la nuit
O Christ donne nous la paix de ce jour
Que se lèvent les humbles,
Seigneur, que tu choisis pour témoigner de ton Amour
Enfin s’achève la solitude de la nuit
Chantons l’Amitié de ce jour
Que se lèvent les hommes généreux,
Seigneur, que tu choisis pour témoigner de ton Amour.
Des hommes sont morts cette nuit
Ceux qu’accable le deuil à l’aube de ce jour
Seigneur que ton Esprit
Ranime en eux la foi de ton Amour
Des enfants son nés cette nuit
Seigneur à l’aube de ce jour
Accueille en cette vie
Tous ceux que tu choisis
Pour les combler de ton amour
(Parole et Musique du Père Christian)
Quand on sait ce que les frères ont vécu pendant 10 années au milieu des conflits. Quand on sait que nombre de leurs amis, de leurs frères, y ont perdu la vie… Ce chant le matin, face au soleil qui pointe, est un moment d’intenses émotions, il est emprunt d’une beauté sans nom.
Après la messe du soir.
Ce jour là, nous n’étions pas les seuls à nous réunir…
Excursion dans le Mayombe.
Ici, au milieu du Mayombe, le Père Bruno envisage de créer un monastère Bénédictin, avec l’aide d’un monastère italien.
Au milieu de la forêt, une parcelle de 40 ha accueillera les habitations, et les activités agricoles. Le Père Bruno est la cheville ouvrière de ce projet un peu fou…
L’adduction d’eau…
Le chemin d’accès au futur monastère bénédictin ND du Mayombe.
La nouvelle route entre Pointe Noire et Dolisie traverse le Mayombe. Un chantier pharaonique qui va permettre le développement agricole de la région de Dolisie en la reliant au marché et au port de Pointe Noire.
La route a été réalisée par des entreprises Chinoises. Le projet est de relier , à terme, Pointe-Noire à Brazzaville, via Dolisie.
Déblais et remblais permettent de découvrir de loin en loin, la géologie de cette région si particulière. Nous en avons plein les yeux. La terre livre ainsi, quelques secrets de sa constitution. Dans quelques mois, la nature aura repris ses droits.
Les Congolais appellent déjà cette route « la route de la mort ». Tellement peu habitués à la vitesse, au relief, de nombreuses voitures et transports collectifs ont déjà eu de graves accidents… A quand les radars à la française ?
150 kilomètres de routes réalisées : les entreprises sont Chinoises, les ouvriers sont Chinois, les Ingénieurs sont Chinois… Le « bureau de contrôle », parait-il, est Français !
Quand la Francafrique recule, la Chinafrique avance… A la question : « Comment ce chantier a-t-il été payé? », la réponse des initiés est : « Un peu de dette souveraine, un peu de troc (du pétrole, des terres arrables ?), et du cash! »
Visite à l’ENCRED (Enfance Créatrice de Développement), une association avec laquelle les enfants et quelques familles de Sauveterre ont tissé des liens depuis quelques années. 900 enfants gravitent autour de cette association. Notamment des orphelins de la guerre, ou du sida.
Le tout nouvel et magnifique aéroport Maya-Maya de Brazzaville : une réalisation d’entreprises Chinoises.
Le bassin versant du fleuve Congo est le premier d’Afrique et le deuxième du monde après celui de l’Amazone. Sa superficie est de 3822000km2 et son débit moyen est de 41000 m3/seconde entre Kinshasa et Brazzaville, les capitales du Congo-Brazzaville et de la République Démocratique du Congo (RDC – ancien Zaïre).
Situé à cheval sur l’équateur, il est partagé par neuf pays : l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, la Tanzanie, et la Zambie.
Le réseau hydrographique est constitué de plusieurs affluents dont les plus importants sont l’Oubangui (2300 km), le Sangha (1700 km) et Kasaï (2000 km).
Le bassin du Congo compte 16 zones humides et renferme une importante biodiversité. La population totale des Pays riverains est estimée à près de 170 millions d’habitants, dont environ 80 millions vivent sur le territoire du bassin versant.
Un dimanche en famille. Merci à tous pour votre accueil.
Mon parrain, le Père Christian, fêtera le 1er novembre 2013, 50 ans de vie au Congo-Brazzaville.
Depuis le 1er novembre 1963, que de réflexions, de débat, de réalisations, menées avec plusieurs générations de Congolais qui aujourd’hui sont au 1er plan de la vie économique, culturelle, de la société civile, des ONG.
Que d’articles écrits dans « La Semaine Africaine ». Que de réunions animées sur le développement économique (avec le FORUM des Jeunes Entreprises), sur le crédit et le micro-crédit (Avec la CAPPED), sur le développement industriel (avec PNI – Pointe-Noire Industriel), sur le foncier (avec l’Association Avenir de NKunda), sur l’avenir de l’église (avec les évêques, les prêtres, et les Pères spitiritains du Congo), sur le SIDA (avec Médecins d’Afrique), sur l’éducation (avec l’École de Vilouka et Frédéric Mwemba), sur la musique (avec les MBamina), sur le développement agricole (avec les Centres de Ressource Professionnels, les moines de la Thébaïde, la maraîchers de Rivière Rouge, Agrisud et Agricongo)… Et j’en oublie… C’est sûr !
Après le Chaos, 10 ans bientôt après les dernières guerres, le Congo se relève, la Société se reconstruit… 50 ans après l’indépendance, la France et le Congo s’éloignent et se rapprochent. Le temps est venu de tisser des liens véritables : des liens basés sur l’amitié entre les hommes et l’amitié entre les peuples, sur des projets communs, sur une coopération réciproque, et non plus sur les valises de billets, des soutiens inavouables et les financements croisés. Fini les « je te tiens, tu me tiens, par la barbichette« … Les épisodes récents en Côte d’Ivoire, en Tunisie, en Lybie, … montrent combien les « protections croisées » n’existent plus. La perte des marchés entre la France et l’Afrique, le confirme.
Nous avons encore une monnaie commune (le Franc CFA est indexé sur l’€uro). Nous avons la même langue et une histoire commune, une histoire partagée. Cette histoire, nous devons le comprendre, est une parenthèse ouverte dans l’histoire de l’Afrique et du Congo. Il ne tient qu’à nous, à eux, de faire en sorte que la parenthèse ne se referme pas.
Une autre parenthèse est ouverte, qui concurrence la notre. Celle de la coopération du Congo avec la Chine.
Au Congo, l’avenir est de nouveau une promesse. Un avenir avec, ou sans la France, la question est ouverte.
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