Brexit : à vouloir trop jouer avec le feu, on se brule !

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Brexit ! Comment en est-on arrivé là ?

A cause d’un 1er Ministre pourtant audacieux, David Cameron, qui a joué avec le feu …

Le 1er Ministre a pensé utiliser les institutions pour regagner la confiance des habitants du Royaume Uni. En posant la question du « brexit » il n’imaginait pas un seul instant, que la réponse pourrait être « non » ! Comme Jacques Chirac en 1997, lorsqu’il a dissous l’assemblée nationale pour retrouver une majorité, David Cameron s’est planté ! La réponse est cinglante et risque fort de mettre à mal la « big society »…

Grâce au traité de Lisbonne qui permet à un pays de sortir de l’Union Européenne.

Le traité de Lisbonne, arraché par Nicolas Sarkozy après le fiasco du vote « non » au referendum sur la constitution européenne. Il est curieux d’entendre ce matin les mêmes qui appelaient à voter contre la constitution européenne, se féliciter du vote « pour le Brexit » … Un vote justement rendu possible par le traité de Lisbonne !

A cause de tous ceux qui depuis tant d’année ont fait de la Communauté Européenne, le bouc émissaire de leurs erreurs et de leurs errements, au lieu de la réformer en profondeur !

C’est un peu facile de tirer à boulet rouge sur la communauté européenne à chaque fois que quelque chose ne va pas dans son pays.

Tous ceux que l’on entend beaucoup dans les medias nationaux, mais dont les sièges sont désespérément vides à Bruxelles et à Strasbourg.

Les irresponsables qui agitent le drapeau Turc comme une muleta devant un taureau sauvage, alors que l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne est un leur.

Ceux qui refusent de gérer les problèmes de migration à la source, en allant se battre contre l’Etat Islamique, avec les alliés dont nous avons besoin pour le faire, laissant des milliers de migrants quitter leur pays et affluer en Europe pour demander le statut de refugié. Ceux qui refusent de protéger les chrétiens d’Orient, en Orient, sous prétexte de laïcité.

Ceux qui ont laissé les migrants affluer et s’installer dans le Nord de la France, aux portes de l’Angleterre, au lieu de les accueillir au Royaume-Uni et de traiter leur demande.

Tous ceux qui pensent qu’on peut résoudre un problème en n’apportant que la moitié d’une solution.

A cause d’une communauté européenne plus occupée à produire des normes, qu’à produire des véritables politiques communautaires sur la défense européenne, sur l’indépendance énergétique, sur la politique étrangère …

A cause des dirigeants des Nations de l’Union Européenne, qui préfèrent toujours nommer à la tête de l’Europe, des dirigeants qui ne leur fassent pas d’ombre, empêchant quiconque d’incarner l’Europe auprès des peuples.

Dans ce débat sur le brexit, qui a défendu l’Europe au Royaume-Unis ?

Un 1er Ministre qui a lui-même allumé le feu à Bruxelles, pour courir ensuite à Londres ensuite, tenter de l’éteindre ? Des députés européens dont chacun a pensé qu’ils étaient là pour défendre leur siège. Non, dans le fonds, personne n’a véritablement défendu l’Europe pendant ce débat. Car l’Europe n’y était pas représentée.

Quelles conséquences pour le Royaume-Uni ?

Le Royaume-Uni, ce matin ne l’est plus.

L’Angleterre n’est pas le Royaume-Uni. L’Ecosse, elle, souhaite rester dans la communauté Européenne et demande que l’on tienne compte du résultat du referendum, Nation par Nation. L’Irlande du Nord (l’Eire) craint une re-matérialisation de la frontière avec l’Irlande. Le Sinn Fein, lui, veut réunifier l’Irlande. L’Irlande du Nord, comme l’Ecosse, a voté pour rester dans l’Union Européenne.

La city de Londres risque fort de s’en mordre les doigts …

En effet, bien que n’étant pas dans la zone euro, le Royaume-Uni et sa City de Londres avaient réussi à s’imposer comme « chambres de compensation » des transactions en €uro ! Allant même jusqu’à défier la BCE devant le tribunal de l’UE en arguant du fait que bien que n’étant pas dans la zone euro, ils étaient dans l’union européenne ! Cet argument ne vaut plus se matin. Le BREXIT va provoquer le déménagement de Londres, pour Paris ou Francfort des chambres de compensation. Le leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, pourfendeur du « leave » ne pouvait pas l’ignorer, lui qui est un ancien trader de la city.

Ce matin, la bourse de Tokyo a plongé de 5% et la livre sterling est tombée au plus bas face au dollar depuis 1985, entrainant l’Euro dans sa chute.

Quelles conséquences pour l’Europe ?

L’Europe est ce matin dans l’improvisation complète ! En France, l’Elysée produit un communiqué de presse pour annoncer que le Président réuni ses Ministres !!! Mais, Monsieur le Président, ce ne sont pas vos Ministres qu’il faut réunir, c’est les dirigeants de l’Union Européenne !

Quand j’ai un problème dans la communauté des communes, je ne réuni pas mon Conseil Municipal ! Je réunis les Maires !!!

Décidément, notre Président n’est pas un chef de l’Etat, et l’Europe n’a pas de chef !

Dans un train sans locomotive il ne faut pas s’étonner que les wagons se décrochent les uns après les autres.

Le départ du Royaume-Uni va affaiblir l’Europe. C’est évident. Au moins dans un 1er temps.

On avait coutume de dire autrefois que le pouvoir se construisait autour de 3 forces : l’armée, la langue, l’argent. Le Royaume-Uni avait réussi à imposer sa langue à l’Europe, son armée est l’une des plus importante Europe, et la city de Londres, la 1ère place financière. Contrairement à ce qu’affirmaient les partisans du « leave », le Royaume-Uni avait un pouvoir énorme en Europe et savait en jouer.

  • Quid de la défense européenne qui s’appuyait sur deux grandes armées : l’armée anglaise et l’armée française ?
  • Quid des places financières européennes avec le retrait de la city (voir ci-dessus) ?
  • Quid de l’Anglais, devenu la langue Européenne, sans le Royaume-Uni ?

Les populistes et autres europhobes ne s’y sont pas trompés ! Ce matin chacun y va de sa demande de referendum, comme autant de mercenaires, prêts à partir au combat contre une Europe affaiblie. Il est plus facile de combattre un taureau dans une arène et après le passage des picadors.

Si le départ du Royaume-Uni ne crée pas un sursaut des dirigeants européens pour enfin diriger l’Europe, alors le pire est à venir.

Il est urgent d’avoir un cap en Europe avec des objectifs clairs sur les grandes politiques dont notre continent a besoin. L’Europe doit cesser de s’occuper de tous les petits sujets pour ne s’intéresser qu’aux grands, ceux qui vont asseoir sa place dans le monde.

David Cameron est allé trop loin dans son bras de fer avec l’Europe.

Le « I want my money back » de Margaret Tacher, avait permis au Royaume-Uni de profiter des avantages de l’Europe en essayant au maximum de minimiser les inconvénients. En proposant un referendum sur le brexit, David Cameron était dans cette logique. Faire pression sur l’Europe pour obtenir plus encore, avec toujours moins de contraintes. Le résultat est sans appel. Le Royaume-Uni va perdre les avantages … et retrouver de nouvelles contraintes liées à sa sortie de l’Union Européenne.
Le mariage, disait Sacha Guitry, s’est résoudre à deux des problèmes qu’on ne se posait pas quand on était tout seul. Mais le mariage ce sont aussi des projets que l’on n’aurait pas pu imaginer et construire seuls !

Ainsi en est-il de l’Europe : un beau mariage, avec ses nombreux avantages, et ses quelques inconvénients.

Le « Royaume-Uni » a décidé de divorcer pour « retrouver sa liberté » selon Nigel Farage… Nous en reparlerons dans quelques temps… Que vaut la liberté sans la fraternité ?

2 commentaires sur “Brexit : à vouloir trop jouer avec le feu, on se brule !”

  1. J’ai trouvé une analyse sur la question du Brexit et de la répercussion sur la politique forestière européenne.

    <a href= »http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1389934116301241″ title= »http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1389934116301241″>http://www.sciencedirect.com/scienc…</a>

    Bien à vous

    Victoire

  2. Tous les commentateurs et les médias disent que la Grande Bretagne a quitté l’Europe, mais comment aurait-elle pu quitter une entité qui n’existe pas. L’Europe n’existe que dans un inconscient collectif développé par des visionnaires, comme un objectif à très long terme. Aujourd’hui il n’y a pas d’armée européenne, pas de politique étrangère européenne, pas d’impôts européens, pas de lois sociales européennes, pas de lutte anti terroriste européenne, etc…, il y a seulement une monnaie, un espace économique de libre échange, et un espace de Schengen pour la libre circulation des personnes. Tout cela ne fait pas un pays. En fait les anglais ont seulement quitté le marché commun européen et l’espace de Schengen, et rien d’autre puisque tout ce qui ferait les attributs de souveraineté d’un Etat européen, n’existe pas. Cette décision de la grande Bretagne qui pourrait être suivie par d’autres pays, signifie seulement que l’idée européenne s’éloigne car les peuples ne sont pas convaincus de son intérêt. Ont-ils raison ou tort, c’est une autre question.

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