Nicolas Sarkozy est venu au Conseil National pour remercier tout le monde et présenter sa démission. Il a ensuite précisé qu’il était désormais « le Président de tous les Français ». Puis il y eu les discours de Jean-Claude Gaudin, Jean-Pierre Raffarin, Pierre Méhaignerie, Brice Hortefeux, Rama Yadé, Patrick Devedjan, Gérard Longuet, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie. Enfin, François Fillon, notre futur Premier Ministre clotura l’après midi… Voici le discours de François Fillon :

Mes chers amis,

La victoire que nous espérions tous a été gagnée ! Par son amplitude démocratique et sa clarté politique, cette victoire constitue une occasion historique de transformer la France. Une vague populaire a été déclanchée et je vous demande de l’amplifier car le Président de la République a besoin d’une majorité pour gouverner.

Cette victoire nous la devons à Nicolas Sarkozy, à son talent, son originalité, sa force de persuasion.

Cette victoire, nous vous la devons aussi.

C’est vous qui avez poussé la droite à unir ses efforts en mettant un terme à ses divisions stériles !
C’est vous qui avez fait de l’UMP le premier parti de France ! C’est vous qui, partout dans le pays, avez relayé notre message et provoqué un élan de ferveur.

A tous les militants, sympathisants, élus locaux et parlementaires qui se sont battus, j’adresse mes chaleureux remerciements. Mais je leur dis que le succès ne sera total qu’au soir du second tour des élections législatives. Une nouvelle campagne électorale commence. Et elle exige une mobilisation totale. Elle exige de ne pas céder à la facilité et au triomphalisme. Elle exige que nous allions au devant de ceux que notre victoire a ébranlés ou, bien à tort, inquiétés. Elle exige que nous allions au devant de tous les électeurs avec la volonté de convaincre et non pas de vaincre.

Car il ne s’agit pas de battre une France contre une autre. Il ne s’agit pas d’humilier ceux qui ont perdu, mais bien au contraire d’entraîner dans notre sillage toutes les bonnes volontés. Face aux appels dérisoires à la « résistance », nous allons inviter les Français à construire une espérance commune. Face aux extrémistes qui pensent qu’en cassant les vitrines on casse une victoire électorale, nous allons opposer la force calme de la démocratie. Face à ceux qui, à gauche, rêvent d’une cohabitation stérile, nous allons rassembler une majorité claire et ouverte à tous les talents.

Nous avons le pouvoir de changer d’époque.
Nous avons le pouvoir de redonner du sens à la politique.
Nous avons le pouvoir de bousculer les tabous et les vieux clivages qui stérilisent la démocratie française.
Nous avons le pouvoir d’imposer des valeurs de bon sens.
Nous avons le pouvoir de faire autre chose et autrement.

Oui, ce pouvoir constitue bien une occasion historique. Après le 21 avril 2002, la déroute des régionales, le rejet du traité constitutionnel, après vingt cinq années de zapping électoral, le peuple français que l’on disait désabusé, protestataire, cynique, a entre ses mains la possibilité de consacrer, aux côtés du prochain Président de la République, une nouvelle donne politique. Toute la force, mais aussi la gravité, de notre victoire est d’être fondée sur une adhésion à un nouveau projet de société.

Les Français ont voté pour une rupture, nous la concrétiserons !
Les Français ont voté pour le changement, nous l’engagerons ! Les Français ont voté pour des réformes, nous réformerons !
Les Français ont voté pour réhabiliter le travail, nous le réhabiliterons !
Les Français ont voté pour l’identité de la France, nous la ranimerons !
Les Français ont voté pour l’autorité de l’Etat, nous l’instaurerons !
Les Français ont voté pour une transformation de notre pacte social. Nous le transformerons !
Les Français ont voté pour l’égalité des chances. Nous la rétablirons !
Les Français ont voté pour que la voix de la France soit respectée en Europe et influente dans le monde. Nous ferons entendre cette voix !

Notre mandat est clair. Nous avons dit ce que nous allions faire, nous allons faire ce que avons dit ! La confiance des Français se mérite, mais surtout elle se respecte.

Sous l’autorité de Nicolas Sarkozy, nous avons un double devoir que nous allons assumer.

D’abord, le devoir de former une équipe gouvernementale resserrée et efficace. Cette équipe, Nicolas Sarkozy a indiqué qu’elle serait composée de 15 ministres. La parité y sera respectée. Elle consacrera notre ouverture politique ; cette ouverture que certains évoquaient dans leurs discours, c’est nous qui allons la concrétiser ! C’est nous qui allons rénover la pensée et les pratiques politiques. C’est nous qui allons désenclaver et revivifier la démocratie française.

Nous allons le faire parce que l’UMP n’a jamais considéré qu’il y avait un peuple de droite contre un peuple de gauche. Pour nous, il n’y a qu’un peuple français, dont il faut respecter toutes les sensibilités.

Nous allons le faire parce que les conflits idéologiques du passé n’ont plus de sens. Libre à la gauche de poursuive sa lutte des classes. Libre à elle de jouer l’ouvrier contre le chef d’entreprise, le fonctionnaire contre le salarié du privé. Nous, nous voulons réconcilier la liberté économique et la justice sociale. Nous voulons marier l’autorité républicaine et la responsabilité individuelle. Nous voulons associer le développement économique et le développement durable. La France du XXIème siècle exige de nouvelles synthèses. Elle suppose des synergies sociales inédites et c’est pourquoi Nicolas Sarkozy a décidé de recevoir dès aujourd’hui les partenaires sociaux. Il les écoutera avec attention, mais ceux–ci devront aussi respecter sa résolution car sa légitimité émane du peuple.

Il y a ensuite le devoir de rassembler une majorité présidentielle. Aujourd’hui, Nicolas est l’homme de la nation toute entière. Et il a décidé de faire de sa victoire aux présidentielles une victoire partagée, une victoire autour de laquelle tous les français sont les bienvenus, une victoire au service de tous. Avec nos partenaires de l’UDF qui nous ont rejoint et dont je salue le sens des responsabilités, avec les personnalités de gauche et de la société civile qui ont décidé de converger vers nous, nous sommes désormais porteurs d’un pacte présidentiel.

Nous allons rénover la démocratie politique.

Nous allons changer nos politiques de l’emploi parce que c’est nécessaire pour atteindre le plein emploi.

Nous allons changer nos relations sociales parce qu’elles sont un frein au progrès social.

Nous allons changer notre organisation de l’Etat parce que depuis trop longtemps il est en faillite.
Nous allons changer notre fiscalité puisqu’elle handicape nos entreprises et fait fuir les capitaux et les cerveaux.

Nous allons engager une révolution écologique puisque le sort de notre planète en dépend. N’est-ce pas cher Alain (Juppé)…

Nous allons changer nos universités puisqu’elles ne sont plus au niveau des meilleures du monde.
Nous allons changer notre politique d’égalité des chances et relancer la république dans les quartiers, là où son cœur ne bat plus.

Nous allons changer nos politiques d’immigration et d’intégration car l’identité de la France et le rassemblement de tous sous le drapeau tricolore est notre priorité. Pour nous, les choses sont claires : nous ne souhaitons pas qu’on puisse vivre en France sans parler le Français et sans respecter notre culture et les valeurs républicaines pour lesquels nos parents se sont battus parfois jusqu’au sacrifice de leur vie. Nous n’accepterons plus que l’on puisse faire venir toute sa famille lorsque l’on n’a pas de travail et lorsque l’on ne dispose pas des moyens de l’accueillir dignement.

Nous allons relancer l’Europe puisqu’elle est en panne.

Nous allons parler au monde puisque le monde ne nous entend plus suffisamment.

Mes chers amis,

Voilà le message que je vous demande de délivrer à tous les Français. C’est un message d’unité. C’est un message de confiance car notre pays à désormais tous les atouts en main pour écrire l’une des plus belles pages de son histoire.

Plus que jamais, Nicolas Sarkozy a besoin de vous.

Il a besoin de votre mobilisation
Il a besoin que notre envie donne envie.
Il a besoin de votre engagement pour relever le défi du redressement national.
Il a besoin que notre espérance se propage comme un souffle d’espoir. Oui, il a be soin de sentir ce souffle populaire qui depuis toujours se lève lorsqu’il s’agit d’être fidèle à notre histoire, fidèle à nos valeurs, fidèle à la République et à la France.

Après le Conseil National, les bordelais présents sont allez boire un pot avec Alain Juppé dans une brasserie voisine, invités par Bernard Seurot, le Maire de Bruges.


Alain Juppé, Sylvie Dufranc, Yves d’Amécourt

2 commentaires sur “Conseil national de l’UMP”

  1. Comment allons-nous relancer l’Europe ? Là est la question et là ne sont que des réponses ambigües, sauf pour la Turquie.
    Tout le restant est clair et clean pour moi, alors un peu de précision pour les 55% de français qui, etc, et tout pourrait aller mieux encore.

  2. La proposition de Nicolas Sarkozy est d’adopter un "traité simplifié". Chacun sait que dans le traité, la troisième partie était l’objet de débats. Pourtant cette troisième partie était le condenser des traités existants. Nicolas Sarkozy propose, me smeble-t-il, d’abandonner la partie 3 et de se concentrer sur les parties 1 et 2.

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