Dans un rapport récent remis au gouvernement, le Comité Général à l’Egalité des Territoires (CGET) prône la création de communautés de communes « d’au moins 20000
habitants ».
Dans ce texte le CGET affirme que « la référence aux bassins de vie n’est pas pertinente du fait de leur définition par l’INSEE ». Il demande que l’on raisonne en
« territoire vécu ». Je suis favorable à la notion de « territoire vécu », mais cette notion n’est pas compatible, chez nous, avec le seuil de 20000 habitants !
Et le CGET de conclure : « l’augmentation de la taille des EPCI leur permettra de disposer d’une réelle capacité d’action (« notamment en termes d’ingénierie et de capacités d’administration » : ça dans le langage administratif ça se traduit comme cela : on remplacera les élus du peuple par une administration plus docile… et plus couteuse !) et « de devenir des interlocuteurs incontournables pour le niveau régional et national » (sic)… « La loi devra être très restrictive sur les exceptions de taille, car peu sont justifiées »… Donc l’état de veut pas d’exception !.
Voilà pourquoi il faut être contre ce projet de loi, contre le seuil de 20000 habitants.
Pour ma part, je défends la différence et l’exception rurale de nos territoires ! Je souhaite que soit déposé un amendement sur ce texte permettant de reconnaître les « Communautés Rurales » , comme on reconnaît les « Communautés Urbaines ». Des Communautés Rurales pour lesquelles il n’y aurait pas de seuil ! Des « communautés rurales » dans lesquels l’administration et la gestion sont réalisées par des élus pour la plupart quasiment bénévoles, et l’animation par des associations à « but non lucratif ».
Obliger les Communautés de Communes à compter plus de 20000 habitants, c’est bien mal remercier les dizaines de milliers d’élus qui donnent du temps à la nation. C’est se priver de ces personnalités locales corvéables à merci, que le Préfet oublie de consulter pour redécouper les canton, mais dont il ne peut pas se passer en cas de tempête (1999, 2009). Ceux que Jean-François Poncet nommait « les hussards de la République ». Des grandes communautés à taille inhumaine, c’est se priver des bénévoles qui sont pourtant le ciment de la Nation. Créer des grandes communauté des communes en zone rurale ne produira pas d’économie : car il faudra remplacer des milliers d’élus locaux par une administration publique.
Des grands cantons, des grandes régions, et maintenant les grandes Communautés de Communes, ce n’est pas la France que nous souhaitons !
Je partage totalement votre point de vue, maire delà. Commune de Lavallée (100 habitants) dans la Meuse et vice president de la communauté de communes Entre Aire et Meuse (23 communes pour 2 400 habitants), je suis persuadé que la question du Seuil est une ineptie en milieu rural. Le risque est de porter atteinte aux dynamiques territoriales, aux services de proximité et à la proximité. Enfin cela ne sera pas source d’économies, de même que les grandes régions : plus l’organisation est grande et éloignée, plus elle à besoin d’être proche artificiellement. Cela est donc coûteux. Enfin, outre une atteinte forte au bénévolat ou au volontariat des élus et des membres d’associations, éloignement et la concentration favorisera les prises de décision à l’emporte pièce : ex : » cette crèche en milieu rural coûte cher alors supprimons la « . Tout le monde connaît l’adage : loin des yeux loin du cœur. Nous qui vivons et agissons en milieu rural connaissons bien ce sujet. Les élus nationaux, prière de nous faire confiance.
Il me semble indispensable d’initier un mouvement national des l’élus locaux et des communautés rurales pour soutenir un amendement tel que vous le proposez. Communes rurales et de montagne même sujet pour ne pas dire même combat.