La mobilisation des professionnels, des élus et des gouvernements se poursuit. Quelques jours après la prise de position de l’Italie, la Hongrie et l’Autriche, quatre nouveaux Etats membres de l’Union européenne rejoignent le camp des pays opposés à la libéralisation des plantations de vigne. Neuf ministres de l’Agriculture viennent ainsi d’adresser une lettre au Commissaire européen, Dacian Ciolos.
Dans une lettre commune datée du 14 avril 2011, les ministres de l’Agriculture de 9 pays de l’Union européenne (Allemagne, France, Italie, Chypre, Luxembourg, Hongrie, Autriche, Portugal et Roumanie) expriment à la Commission européenne leurs vives inquiétudes pour la filière viticole en raison de la suppression du régime des droits de plantation. Y voyant plus de désavantages que de bénéfices, ils lui demandent de réviser les mesures applicables au vin lors des prochaines échéances communautaires et, en tout état de cause, avant l’entrée en vigueur de la suppression des droits de plantation.
Riccardo Ricci Curbastro, président d’EFOW, a accueilli avec satisfaction la nouvelle : « Nous nous réjouissons de cette position commune exprimée par neuf Etats membres de l’Union. Elle est d’autant plus forte que les ministres se déclarent favorables à l’encadrement des droits de plantation au-delà de 2015 au niveau de l’ensemble des pays de l’Union européenne mais aussi et surtout, pour l’ensemble des catégories de vins. Ils considèrent donc que la gestion du potentiel de production doit se poursuivre au niveau européen et pour tous les vins. »
En France, l’initiative du ministre Bruno le Maire est également saluée. Le président de la CNAOC, Pierre Aguilas reste néanmoins prudent : « Cette position commune est importante mais pas suffisante. Elle ne donne pas aux 9 pays producteurs une majorité de vote au sein de l’Union européenne. Par contre, elle permet de dégager une minorité de blocage. Ce qui veut dire que ces gouvernements pourront s’opposer à une mesure prise par la Commission dans le secteur viticole qui irait à l’encontre ou qui ne tiendrait pas suffisamment compte de cette lettre. »