Lors de la dernière commission agriculture au Conseil Général nous avons eu un débat intéressant sur la dépollution des eaux notamment de chai.
Selon moi la règlementation actuelle, empêche de réaliser des stations d’épuration totalement « écologiques ».
En effet, que penser d’un stockage des effluents de chai (eaux de lavage de cuves), qui est enlevé ensuite par des camions citernes pour être acheminés jusqu’à une station d’épuration. Station d’épuration qui oxyde ces eaux a grand renfort d’énergie électrique?
Or cette solution est « agréé » au regard de la loi sur l’eau.
Pourtant, il me semble que d’utiliser du gazoil, de l’électricité, ou de dégager du CO2 dans l’atmosphère, pour retirer des eaux de lavage de nos cuves, quelques « DBO » (besoin en oxygène), est pour le moins discutable du point de vue du développement durable…
Une autre solution existe bien, lorsque le site le permet : c’est la dépollution, sur site, par les plantes. Pour cela il faut de la place pour réaliser un lagunage, y planter des « macrophytes » (roseaux ou bambous), laisser ces plantes dépolluer les eaux.
Mais cette solution, pourtant écologique, se heurte, a trois points de la réglementation :
- la réglementation interdit le mélange des eaux de lavage de chai et des eaux domestiques.
Pourtant, les eaux domestiques sont utiles pour les plantes car elles les nourrissent. Ainsi pour réaliser une station d’épuration par les plantes, il est conseillé d’apporter de la matière organique en utilisant les eaux domestiques. - la réglementation interdit de mélanger les eaux pluviales (de dalles) et les eaux vannes. Ceci afin d’éviter de saturer les stations d’épuration classiques avec des volumes trop importants, et de mélangées des eaux propres, à des eaux sales. Mais dans le cas des stations végétales, la diminution de la concentration de la pollution est un gage d’efficacité. Il est conseillé dans ce cas de laisser les eaux pluvieles avec les eaux vannes
- la règlementation impose de fonctionner en milieu fermé, avant le rejet dans le « milieu naturel ». Ainsi on conseillera à un viticulteur de l’Entre-Deux-Mers de disposer une bâche, ou du béton, pour étanchéifier son bassin d’épuration. Pourtant, la plupart des exploitation viticoles de l’Entre Deux Mers sont situées sur des formations argileuses, étanches. Ces surfaces sont bien plus aptes à recevoir des bambous et des roseaux, que des bâches en matières plastiques… Le rejet dans un bassin d’épuration dont l’étanchéité est assurée par un matériaux naturel, en l’occurence l’argile, et dont la technologie d’épuration est une technologie naturelle, en l’occurence le bambou ou le roseau, doit-il être considéré comme un rejet dans le « milieu naturel » ?
Autoriser le mélange des eaux domestiques et des eaux de chai, autoriser le mélange des eaux de dalle et des eaux de chai, autoriser de réaliser des lagunages dans l’argile… Voilà 3 propositions, contraires à la règlementation en vigueur, qui permettraient pourtant de réaliser de stations de dépollution moins coûteuse, et plus conformes au développement durable…
Peut-être qu’un système de dérogation à la règlementation en fonction des caractèristiques des sites considérés serait imaginable…
Bonjour, à quand le changement ou l’harmonisation de cette loi ? Le raisonnement est bon : moins de pollution pour dépolluer , et le végétal filtre et consomme nos déchets en se développant , il faut aller plus vite …Cordialement.DR.