« Tout cela nous rappelle que l’homme est fragile et qu’il passe. Dans quelques siècles, on ne se souviendra pas de nous. Mais ici, à Castelvieil, veillant sur notre Entre Deux Mers, il y aura toujours l’Eglise Notre Dame. La cloche dont il fut le parrain sonnera toujours. Et le soir, on entendra les pierres parler entre elles de Léon Jaumain, de Roger Poli, et de ce qu’ils ont fait de bien. De cette terre qu’ils ont tant aimée. »
Marie-Thérèse, Jean-François, Nathalie, Albane,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
L’ensemble des Maires du Canton et de la Communauté des Communes du Sauveterrois, les élus du territoire, Christiane Fouilhac, Maire de Castelvieil, le Conseil Municipal, notre Conseiller Général Honoraire, Francis Naboulet, Philippe Dubourg qui fut le député de notre circonscription, m’ont délégué pour prendre la parole et prononcer l’éloge de notre ami Léon Jaumain.
Léon Jaumain, est né le 2 décembre 1921 à Tamines-Sambreville, en Belgique. Il était le fils de Louis, Léon, Jaumain Géomètre de la Commune et de Anne Mombeck, Commerçante. Il était le 6ème et dernier enfant d’une fratrie.
Sa famille, touchée par les deux guerres, victime de grandes souffrances, vient s’installer en France, dans une ferme à coté d’Eauze, dans le Gers, puis à Coimère, dans le Canton d’Auros. Enfin à Castelvieil, au Château de la Salle.
Léon sera scolarisé à l’école communale de Castelvieil.
En 1949, Léon épouse Reine Fourcassies, originaire de Monprinblanc.
Lorsque ses parents tombent malades, Léon et Reine les accueillent. Puis ces derniers retournent en Belgique. Ils mourront sur leur terre natale en 1956.
Le petit Belge, Léon, est devenu un enfant du Pays. Pendant la guerre 39-45, alors que la ligne de démarcation coupe le Pays en deux. Ici, entre Castelviel et Saint-Felix-de-Foncaude, Léon est passeur. Grâce à lui, de nombreux juifs passent en zone libre.
Avec Reine, dans les années 50, ils achètent la propriété de Guérin où Léon fera du vin avec passion. C’est un des premiers viticulteurs à passer le pas de la commercialisation en bouteille. Il commercialise ses vins en Belgique.
Il s’engagera dans le syndicalisme viticole. Avec son ami Francis Naboulet, et son frère Jules, il a participé activement au développement agricole dans l’Entre Deux Mers. Il sera pendant près de 20 ans Secrétaire Général du Syndicat de l’Entre Deux Mers aux côtés d’André Lurton.
En 1965, Léon entre au Conseil Municipal. En 1971, il est élu Maire. Il le restera pendant 30 ans.
Pendant cette période, parfois, sa commune passera avant sa famille. Reine, son épouse, Jean-François et Marie-Thérèse, ses enfants admirent leur Papa et mari, mais ils lui demandent souvent de céder la place de Maire à un autre pour se consacrer plus à eux.
Avec son Conseil Municipal, avec son Premier Adjoint Roger Poli, Léon porte de nombreux projets. L’aménagement de bourg, l’enfouissement des réseaux.
Avec ses collègues Maires ils créent le syndicat des eaux de St Brice. Il en sera le Vice-Président auprès de M Lecollen. Avec MM Catherineau et Lecollen, ils créent le syndicat des écoles et de transport scolaire. Syndicat qui sera présidé par Monsieur Vincent. Léon siègera au sein de l’USERCTOM avec Emile Bouscary.
Mais de l’avis de tous, l’œuvre de Léon Jaumain, son « chef d’œuvre », comme le dise les compagnons du devoir, est incontestablement la restauration de l’église Notre Dame. Cette église où aujourd’hui, nous lui disons Adieu. Cette église comme le disent Marie-Thérèse et Jean-François était son « 3ème enfant ».
Il y a quelques jours, alors que nous visitions l’église de Castelvieil avec Monsieur Arnold, Architecte des Bâtiments de France et Madame Cazanove, Sous-Préfète de Langon, Christiane Fouilhac nous disait combien elle regrettait de n’avoir pas pu enregistrer ou filmer Léon Jaumain lorsqu’il faisait visiter « son » église.
Cette église du XIIème siècle, et son portail magnifique, que Léon savait décrire jusqu’au menu détail, avec amusement et délectation, tant il en connaissait chaque pierre, chaque forme, chaque interstice… et l’histoire de chaque pierre… La grande histoire et la petite, celle qui fait aimé la grande.
Léo Drouyn disait du portail de l’église de Castelvieil qu’il était avec celui de l’Abbaye de Blasimon, le plus beau de la Gironde. Léon Jaumain a fait de cette église sa passion, sa raison de vivre, et un lieu pour mourir.
Nous sommes nombreux aujourd’hui pour accompagner Léon Jaumain vers sa dernière demeure : Conseillers municipaux et anciens conseillers municipaux, Maires et anciens Maires, …
Il part dans l’au-delà pour retrouver Reine son épouse, Roger Poli son compère pendant de longues années et son successeur à la Mairie de Castelvieil, Jules, son frère, ancien Maire de Saint-Hilaire-du-Bois.
De mémoire collective, Léon était un homme bon, et proche des autres, altruiste, … Sa maladie et sa fin de vie, ne doivent pas nous faire oublié l’homme qu’il fut avant et les services qu’il a rendu à son village et à notre Entre-Deux-Mers.
Tout cela nous rappelle que l’homme est fragile et qu’il passe. Dans quelques siècles, on ne se souviendra pas de nous. Mais ici, à Castelvieil, veillant sur notre Entre Deux Mers, il y aura toujours l’Eglise Notre-Dame. La cloche dont il fut le parrain sonnera toujours. Et le soir, on entendra les pierres parler entre elles de Léon Jaumain, de Roger Poli et de ce qu’ils ont fait de bien. De cette terre qu’ils ont tant aimée.
Marie-Thérèse, Jean-François, Nathalie, Albane, la communauté des élus du territoire vous présente ses sincères condoléances.
Garden Party de l’Elysée, avec Gérard César.
Inauguration des travaux de l’Eglise en présence de Francis Naboulet, Bernard Dussaut et Gérard Marty, Sous-Préfet de Langon.