Le Premier ministre a tiré les enseignements des réformes engagées depuis 2007, pointant la nécessaire continuité des réformes et l’équilibre à établir entre démocratie politique et démocratie sociale : « Depuis 2007, nous avons engagé un mouvement profond de modernisation de la France ». « Si l’on veut préserver notre modèle social et si l’on veut construire les bases d’une flexisécurité à la française notre pays a encore besoin de réformes. Et pour cela, je considère que la place du dialogue social doit être centrale ».
« Notre démocratie sociale est fragilisée parce que le dialogue social est souvent réduit à la portion congrue et les partenaires sociaux, parfois suspectés d’une représentativité incertaine, peinent à assumer leur rôle », estime le Premier ministre, et de poursuivre : « on ne sait plus comment la démocratie sociale et la démocratie politique doivent s’articuler, ou pour dire les choses plus nettement : quelle est la place de la démocratie sociale et à quel moment elle doit passer le relais à la démocratie politique ? ».
Prenant l’exemple de la réforme des retraites, François Fillon a rappelé que « la négociation collective n’a de sens que si elle se noue au début du processus de réforme … et pas au moment des débats parlementaires, ce moment où justement la démocratie sociale doit céder le pas à la démocratie politique . J’ai donc la conviction qu’il faut rééquilibrer l’articulation entre démocratie politique et démocratie sociale ».
Enfin, le Premier ministre a insisté sur « la nécessaire rénovation de notre modèle économique et social… ainsi que sur les défis à relever ». François Fillon s’adressait aux Ingénieurs et Scientifiques de France du Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France à l’occasion des 150 ans de la signature du décret déclarant la Société civile des ingénieurs un établissement d’utilité publique. La rencontre s’est déroulée le mercredi 3 novembre à l’Hôtel de Matignon.