Prononcé à Avoise le dimanche 27 août 2017 par Yves de Ponton d’Amécourt, Maire de Sauveterre-de-Guyenne (33), Conseiller Régional de la Nouvelle-Aquitaine, en présence de Jean Comte de Ponton d’Amécourt et de François Vicomte de Ponton d’Amécourt, d’Antoine de Ponton d’Amécourt, Maire d’Avoise (72), , de Christophe de Ponton d’Amécourt, Maire de Warluis (60), de Ghislain de Tricornot, Maire de Saulles (52) et de nombreux cousins.
Chers Cousins,
Chers Parents,
Monsieur le Président de l’Union National des Combattants,
Nous sommes devant le monument aux morts de la commune d’Avoise pour nous souvenir des enfants de la famille de Ponton d’Amécourt morts pour la France.
Sur ce monument, deux noms sont inscrits. Celui du Capitaine Henry de Ponton d’Amécourt, notre arrière-grand-père, et celui du Lieutenant Antoine de Ponton d’Amécourt, notre Oncle.
Né le 4 août 1859 à Vitry-le-François, Henry de Ponton d’Amécourt fit ses études au Collège Stanislas, alla à la rue des Postes (1876-1878) et fut reçu à Saint-Cyr en 1878 (Promotion des Zoulous). Il était dans la même promotion que son cousin Maurice de Ponton d’Amécourt, l’arrière grand-père d’un certain nombre d’entre vous.
En 1900, Capitaine d’infanterie et Chevalier de la Légion d’Honneur, victime de l’affaire des fiches, il donna sa démission.
Marié dans la Sarthe à Marie du Hamel de Breuil, ils avaient trois enfants : François, Bernard et Elisabeth.
A la mobilisation, quoique dégagé de toute obligation militaire -il a 55 ans- Henry reprit du service pour défendre sa patrie comme Capitaine au 109e R.I. Il partit pour le front avec le 174e R.I. et, le 12 mars 1915, il tombait mortellement frappé à Mesnil-les-Hurlus, dans la Marne.
- Citation à l’ordre de l’armée :
« Henry de Ponton d’Amécourt, Capitaine au 174e R.I. a été blessé grièvement à la tête de sa compagnie qu’il entraînait à l’assaut d’une tranchée ennemie ». (journal officiel du 9 mai 1915)
Témoignages :
Lettre de son commandant : « … J’avais espéré une citation non seulement pour le Capitaine d’Amécourt, mais aussi pour sa compagnie qui, l’aimant beaucoup, l’aurait suivi partout. Il avait su prendre sur ses hommes un très grand ascendant. J’aurais désiré qu’on fit ressortir ses qualités de chef que le Lieutenant-Colonel avait appréciées comme moi. »
Lettre d’un aumônier Français du camp de Koenigsbrüch : « …Le souvenir qu’il a laissé parmi les rares survivants de la 9e Compagnie n’est pas près de s’effacer. Tous le considéraient comme un père, avaient en lui une confiance illimitée et l’affectionnaient d’une façon toute spéciale. Sa compagnie était entièrement composée de soldats qui s’étaient mis sous son commandement. Au pont de vue religieux, quel exemple pour nos soldats, quel coeur de chrétien, quelle foi vaillante et active ! «
- Ses lettres : « …Pour moi, je me remets entièrement entre les mains de Dieu et de la Sainte Vierge. » … « Quand on est persuadé que tout n’arrive que par la volonté de Dieu et que c’est pour le mieux, on est bien fort. »
Le Capitaine Henry de Ponton d’Amécourt, outre la Légion d’Honneur et la croix de guerre avec palme était décoré de la Médaille coloniale de Tunisie et était officier du Nicham Iftikhar.
Antoine de Ponton d’Amécourt.
Après avoir passé ses deux baccalauréats Antoine réussi le concours de l’Ecole Supérieur du Bois dont il est sorti avec le diplôme d’expert forestier. Il s’installe à Pescheseul comme exploitant forestier et expert. A 26 ans il est élu Maire d’Avoise, commune de 700 habitants. Il était alors le plus jeune Maire de France.
Sous-Lieutenant de réserve, il a été rappelé aux Armées, envoyé en Algérie.
Il fut tué glorieusement le 8 août 1956 aux environs de Tablat dans un combat inégal qui lui valut la citation suivante à l’ordre de l’armée, avec croix de la Légion d’Honneur et Médaille de la Valeur Militaire :
« Jeune Officier animé des plus belles qualités militaires.
Le 8 août 1956, commandant un détachement de reconnaissance partant du poste de Bekar en direction du Kef el Arais (commune mixte de Tablat), s’est heurté à un groupe rebelle supérieur en nombre et en armement. A engagé le combat qu’il a mené jusqu’à épuisement de ses moyens, causant de lourdes pertes à l’adversaire.
A été grièvement blessé à la tête de son détachement.
Est décédé des suites de ses blessures.
Nous associons à cette commémoration tous les enfants de notre famille, civils ou militaires, morts pour la France en 1914-1918, 1939-1945, en Indochine, en Afrique du nord et sur les Territoires d’Opération Extérieurs.
En particulier, Maurice de Ponton d’Amécourt, Lieutenant colonel de cavalerie, mort pour la France le 27 aout 1914 au tout début de la guerre, 1er régiment de chasseurs à cheval :
« Vaillant officier d’une haute valeur morale. Blessé grièvement le 24 août 1914 à Spincourt en couvrant avec ses escadrons la retraite de sa division ».
Il était camarade de promotion d’Henry à Saint-Cyr.
Et puis Jean nous en a parlé hier soir, « Henri, engagé dans l’aviation quasiment à la sortie de l’école polytechnique, se distingue très vite, dès le début de la guere par son courage et ses qualités remarquables de pilote d’opérations. Il est décoré de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur à 20 ans, le 28 octobre 1915. Il meurt, abattu en plein vol dans on petit avion, assemblage de toile et de bois, le 26 septembre 1916 à Saint Pierre Waast, près de Rancourt. Il a été décoré de la croix de guerre avec 7 citations, dont 4 à l’ordre de l’armée. »
Son nom est inscrit sur le monument dédié à ces premiers aviateurs, au Mans. Une rue de la ville porte son nom.
En ce centenaire de la grande guerre, le souvenir de Maurice, d’Henry son cousin, d’Henri son fils, ici à Avoise, est notre façon à nous, Ponton d’Amécourt, de rendre hommage aux enfants de France morts au combat dans cette guerre qui devait être la dernière … Elle fut suivie de bien d ‘autres.
Soyons donc vigilants et, en leur mémoire, œuvrons là où nous sommes pour la paix !