Interdire le glyphosate est une très mauvaise idée !

La nuit dernière à l’occasion de la discussion sur la loi EGALIM, l’assemblée nationale a refusé d’inscrire dans le marbre la promesse du Président Emmanuel MACRON d’interdire l’usage du glyphosate dans 3 ans. L’assemblée a eu bien raison !

La cabale contre cette molécule s’appuie sur l’un de plus grands mensonge de notre temps ! La qualification de « cancérigène » de cette molécule par la bobosphère alors qu’elle est simplement considérée comme « cancérogène probable » par le CIRC.

Selon le même CIRC, le glyphosate est moins dangereux que les saucisses et le jambon ! C’est ce qui ressort des récents travaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui ont fait l’objet d’une publication dans la célèbre revue The Lancet. En effet, le CIRC a classé la consommation de produits carnés transformés (jambon, saucisses, corned-beef, lanières de bœuf séché, viandes en conserve et sauces à base de viande) dans son Groupe 1 (cancérogène pour l’homme). Et selon les experts de l’agence d’évaluation spécialisée de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « chaque portion de 50 grammes de viande transformée et consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18% ». La consommation de ces produits carnés transformés (dont la charcuterie) a donc été classée plus sévèrement que le désherbant glyphosate, qui figure dans le Groupe 2A (cancérogène probable), aux côtés de la viande de mammifère (bœuf, veau, porc, agneau, mouton, cheval et chèvre).

Cela ne veut pas dire, bien sûr, que le glyphosate doit être utilisé sans précaution !

S’il y a des pratiques condamnables il faut les condamner. Mais une profession ne peut pas être condamnée au nom des outrances de quelques uns ; C’est vrai aussi pour les produits phytosanitaires !

Si un chauffard au volant d’une BMW qui a bu trop de Bordeaux et pris de l’aspirine tue une personne lors d’un accident de la route on ne va pas interdire les BMW, le Bordeaux et l’aspirine ! On va condamner la personne. Ce qui est vrai pour un accident de la route, doit être vrai aussi pour un accident agricole ou forestier.

Sur ce sujet, évitons les discours globalisants et stigmatisants. Prenons les sujets les uns après les autres, molécule par molécule.

Battons-nous ensemble pour que les molécules CMR (cancérigènes, mutagène, reprotoxiques) avérés ne soit plus commercialisés -pour ma part je ne les utilisent pas, c’est donc possible ! – et pour que les pratiques changent pour les autres produits ;

Méfions-nous d’un discours angélique sur le « zéro pesticide » qui laisserait croire au consommateur que l’agriculture biologique n’utilise pas de pesticide. C’est une légende urbaine. L’agriculture « biologique » utilise des pesticides agréés par leur organisme de contrôle, notamment la bouillie bordelaise (un « biocide » !) et demande chaque année des dérogations pour pouvoir utiliser des produits phytosanitaires classiques. Ce fut notamment le cas en 2018 année de mildiou. Si les produits phytosanitaires s’appellent « pesticides » c’est parce que nos anciens appelaient le mildiou la « peste ». En Gironde, par exemple, si le tonnage de « produit phytosanitaire » augmente malgré la réduction des doses en viticulture c’est parce qu’il y a plus de viticulteurs « bio » ! Ces derniers utilisent beaucoup plus de bouillie bordelaise qui contient du cuivre et qui est le plus « lourd » des pesticides.

Prenons conscience, ensemble, que sans le glyphosate la fréquence de passage des tracteurs sera doublée dans les parcelles avec les conséquences que l’on sait : perte de compétitivité de l’agriculture française, doublement du recours aux énergies fossiles et donc des émissions de Gaz à effet de serre (GES), importation de pétrole et dégradation de la balance commerciale de la France. Je peux témoigner très précisément puisque cette année, j’ai cultivé la moitié de ma propriété sans glyphosate en travaillant sous le rang avec des appareils mécaniques.

D’autre part, l’agriculture de « conservation » qui vise à supprimer le labour profond en semant sur des terres désherbées et qui permet de stocker la matière organique dans les sols et donc, de stocker des GES, ne sera plus possible en France.

Enfin, si MONSANTO ou BAYER avaient trouvé un meilleur produit que le glyphosate, cela fait bien longtemps qu’ils l’auraient mis sur le marché car, pour votre information, cette molécule est tombée dans le domaine public depuis quelques années déjà.

Défendre l’usage du glyphosate ce n’est donc pas défendre Monsanto et Bayer ! C’est défendre les paysans raisonnables qui ont remplacé la charrue, la houe et la binette par le glyphosate. Reprendre la houe et la binette aujourd’hui est tout simplement impossible ! Trop utiliser la charrue pose des problème d’émission de GES.

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