État de l’Union en 2018 – L’heure de la souveraineté européenne

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a prononcé hier, devant les membres du Parlement européen à Strasbourg, son discours sur l’état de l’Union en 2018 qui présente ses priorités pour l’année à venir et expose sa vision de la manière dont l’Union européenne peut poursuivre l’édification d’une «Europe plus unie, plus forte et plus démocratique», thème de son discours de l’année dernière.

Après avoir rappelé « l’ardente obligation d’action et de vigilance » pour préserver le Pacte fondateur de l’Union européenne – « plus jamais la guerre », le Président a présenté sa vision de l’état de l’Union en 2018. Il a mis en avant les succès, notamment économiques et sociaux comme la création de 12 millions d’emplois depuis 2014, la période de croissance ininterrompue sur 21 trimestres, le rebond de l’investissement sous l’impulsion du plan Juncker, ou la sortie de la Grèce de son programme de soutien. Dans le contexte d’un monde de plus en plus incertain, il a insisté sur la nécessité, pour l’Europe, de devenir plus souveraine afin d’être en mesure de jouer un rôle sur la scène internationale : « La géopolitique nous apprend que l’heure de la souveraineté européenne a définitivement sonné. L’heure pour l’Europe de prendre son destin entre ses mains. Cette conviction qu' »unis nous sommes plus grands » est l’essence même de ce que veut dire faire partie de l’Union européenne. Partager nos souverainetés – là où il le faut – rend chacun de nos états-nations plus fort. »

Il a ensuite proposé 18 initiatives concrètes visant à compléter l’agenda de la Commission pour une Europe qui protège, donne les moyens d’agir et défend, par exemple :

  • De nouvelles règles afin que tout contenu terroriste mis en ligne soit supprimé dans un délai d’une heure ;
  • Garantir le déroulement d’élections libres et justes en préservant les scrutins des risques liés aux cyberattaques;
  • Les derniers éléments qui doivent permettre de dégager un compromis sur la réforme en matière de migration et de gestion des frontières, comme le renforcement du corps européen de garde-frontières et de garde-côtes, qui passera à 10 000 agents d’ici à 2020 ou l’accélération du retour des migrants en situation irrégulière ;
  • Une nouvelle « Alliance Afrique – Europe » pour approfondir les relations économiques et dynamiser les investissements et l’emploi.

Il a justifié le recours à l’article 7 du traité « là où l’état de droit est en danger » et souligné le caractère impératif de respecter les arrêts de la Cour de Justice européenne.

Enfin, il a détaillé sa perspective pour l’avenir de l’UE, mettant en avant les actions à mener en amont des élections européennes de mai 2019 : négocier un accord de principe sur le budget de l’Union européenne après 2020, développer davantage le rôle international de l’euro, renforcer la capacité de l’UE à parler d’une seule voix en matière de politique étrangère, en passant à la prise de décision par majorité qualifiée.

L’ensemble du discours et des documents associés peuvent être consultés sur cette page : discours sur l’état de l’Union 2018.

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