Ce livre d’Alain Juppé est très personnel. Il se lit facilement. On s’y lie facilement avec lui. Comme si Alain Juppé faisait sienne cette qualité qu’il reconnait à « Sarko » d’emmener son interlocuteur sur son terrain…
Cette lecture me permet de faire un peu plus la connaissance d’Alain Juppé que j’ai eu l’occasion de rencontrer à maintes reprises, mais que je commence à connaître (co-naître) simplement depuis quelques mois.
Comment s’apprendre ?
Dans le Sud-Ouest il y a un verbe intransitif qui est transformé couramment en verbe transitif. C’est le verbe apprendre. En effet, bien souvent on dit et on entend dire : « je me suis appris« . Cette conjugaison Sud-Ouest du verbe « apprendre » est une traduction du proverbe : « C’est en forgeant que l’on devient forgerons » ou de « l’expérience des autres ne sert pas ». Dans ce livre Alain Juppé explique comment « il s’est appris » et ce qu’il est devenu en « s’apprenant » !
Dans ce livre il s’explique, il l’explique à lui même. Et cette introspection nous l’explique.
Alain Juppé que chacun de nous aime décrire comme une « machine intellectuelle bien huilée« , « le meilleur d’entre nous« , « droit dans ses bottes« , nous présente sa fragilité, ses doutes, sa relation amoureuse avec Isabelle, l’amour de ses parents, l’amour de ses enfants, la compréhension qui est la sienne, aujourd’hui, de « l’essentiel« .
Je me dis après avoir refermé le bel ouvrage que cet homme là a découvert la vie dans un sens différent du sens commun. Alors que chacun commence en bas de l’escalier et gravit une a une les marches jusqu’au palier qu’il s’est (qu’on lui a) fixé. Alain Juppé a commencé en bas de l’escalier, puis s’est retrouvé très vite au premier étage, puis au dernier étage, puis de nouveau en bas de l’escalier, puis au 1er palier… Au final il aura connu tout ce que tout un chacun connait dans sa vie, mais dans un ordre différent, avec quelques chutes mémorables entre la cave et le grenier, comme souvent dans les escaliers!
J’ai aimé ce livre.