« La France Libre est aujourd’hui un héritage qu’il importe de ne pas laisser en jachère. » (Fred Moore)

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Comme chaque année à la même date, nous faisions ce matin avec l’ANACR, le tour des stèles du canton de Sauveterre-de-Guyenne, commémoratives des actes de bravoure et de résistance des FFI, en 1944.

  • La stèle en souvenir de Roger Teillet, pendu par les waffen-SS et la milice de Vichy sur la place de Blasimon (15 août 1944).
  • Celle de l’abbaye, en souvenir de 4 maquisards otrturés puis tué d’une balle dans la nuque (14 août 1944).
  • Celle de Mauriac où 2 maquisards furent tués (11 juillet 1944), et où l’Abbé Gréciet et 4 autres furent immolés par le feu (14 août 1944).
  • Celle de St-Martin-du-Puy, en souvenir de 4 victimes de la barbarie Nazie (2 juin 1944),
  • celle enfin de Pénic à Saint-Léger-de-Vignague où dans la nuit du 10 au 11 juillet 1944 furent torturés et tués 4 soldats des Forces Française de l’Intérieur, et où la ferme de la famille Bry fut brûlée en représailles (discours ci-dessous).

Nos commémorations se terminaient à Sauveterre-de-Guyenne (photo) pour un dépot de gerbe au monument aux morts, puis le verre de l’amitié sous la halle.

A chaque stèle, l’un d’entre nous prononçait un discours. Puis, après avoir déposé une gerbe, nous nous recueillions quelques instants après qu’ait retenti la sonnerie aux morts. Nous écoutions alors la Marseillaise puis le Chant des Partisans.

Voici le discours que je prononçais à la stèle de Pénic.


Mesdames, Messieurs,

Je remercie les membres de la famille Bry qui sont ici aujourd’hui. Les descendants de Marc Bry et sa soeur Madame Bridge. Le Président Guy Mercadier et les membres de l’ANACR. Pierre Teulet, ancien Maire de Sauveterre-de-Guyenne. Les Maires et élus du canton de Sauveterre : Daniel Barbe, Jean-Marie Viaud, Patrick Eymery, Benoit Puaud, Pierre Tomada.

Nous sommes ici, tous ensembles, comme chaque année, pour nous souvenir de la nuit du 10 au 11 juillet 1944.

Cette nuit là, eurent lieu ici des opérations de parachutage commandé par le groupe de Max Lafourcade.

Les résistants demandèrent à la famille Bry d’atteler le bétail afin de ramasser les bidons d’armes parsemés dans les champs.

Mais les Allemands encerclent l’opération et très rapidement une fusillade fit rage.

Au petit matin les Allemands infligèrent une correction à la famille Bry. Monsieur Bry est tabassé. On isole les uns pour interroger les autres. Chacun se tient debout, les bras levés avec interdiction de tourner la tête. C’est au petit matin aussi qu’auront lieu les calvaires de Max Lafourcade, Elie Juzean et Roger Mahien. La famille Bry entend les cris de douleur, puis les coups de feu.

Simone Bry, témoin de cette horreur, écrit dans son livret : « Nous comprenons que c’est la fin. Ils sont morts en véritable héros sans avoir vendus leur frères »
Puis ce fut au tour de la famille Bry d’être punie. Leur maison fut brûlée, le bétail fur abattu sur place, ainsi que les cochons, les moutons et toute la volaille.
Le soir il ne restait plus que les débris d’une maison et les corps des 3 héros et d’un autre retrouvé dans les vignes.

La famille Bry les enterra dans des cercueils confectionnés en planche malgré l’interdiction faite par les Allemands. Leur famille viendrait les recueillir à la fin de la guerre.

Cette nuit là, la bataille se poursuivi à Mauriac où 5 autres résistant tombèrent sous les balles Allemandes.

Chers amis, nous sommes ici pour nous souvenir qu’en 1944 au lieu dit Labrousse à l’issue d’un parachutage d’armes organisé par les Alliés , et les soldats FFI, Messieurs Max Lafourcade, Elie Juzean et Roger Mahieu et un inconnu, tombèrent pour la France, Martyrisés puis fusillés par les Allemands qui incendièrent la maison de la famille Bry sous les yeux réjouis de la milice de Vichy.

Se souvenir et raconter. C’est la mission qui est la notre. Afin que les jeunes générations fassent le lien entre l’histoire d’aujourd’hui et celle d’hier.

La France, l’Europe sont en Paix depuis 1945. Pourtant, la bête immonde est toujours là, prête à bondir dans les cœurs et à travestir les esprits les plus éclairés.

Ces commémorations d’aujourd’hui, nous appellent à la vigilance.

Alors œuvrons les uns et les autres pour défendre les valeurs d’amitié et de paix. Cherchons se qui nous uni, plutôt que d’exalter se qui nous divise, et sur cette base construisons pour nos enfants et avec nos enfants, un avenir meilleur !

Le 18 juin dernier, je citais Fred Moore Chancelier de l’Ordre des Compagnons de la Libération, qui dans un bulletin du 15 juin dernier, dit la chose suivante :

«La France Libre ne fut pas une parenthèse qui s’est refermée avec la victoire des Alliés sur le Nazisme. Elle fut avant tout un prodigieux effort pour préserver ce que le Général de Gaulle, dans son magnifique discours d’Oxford le 25 novembre 1941, appelait « l’ordre du monde », qui est l’autre nom de la civilisation. La France Libre est aujourd’hui un héritage qu’il importe de ne pas laisser en jachère. Cet héritage, les plus jeunes d’entre nous, en seront bientôt les seuls dépositaires!»

Alors, chers amis, à travers ces commémorations, soyons ensemble, les conservateurs de cet héritage.

Vive la France, Vice l’Europe, Vive la Paix !

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