Le 13 février 2024, le Conseil d’État enjoignait à l’Arcom de « procéder au réexamen » de la demande de l’association Reporters sans frontières qui reproche à CNews de ne pas se conformer à ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information. Bien que cette décision soit dangereuse pour la démocratie, la liberté d’expression et le pluralisme dans les médias, il nous a semblé que, s’il y a un acteur médiatique auquel incombe l’obligation de pluralisme en premier lieu, c’est l’audiovisuel public, qui est financé par l’impôt de tous les Français. La tâche que s’est assigné le nouveau rapport de l’Institut Thomas More est d’examiner si celui-ci respecte ou non cette obligation.
Il qualifie 587 intervenants sur six chaînes de télévision et de radio publique – France 2, France 5, France Info TV (canal 27), France Info Radio, France Culture et France Inter – durant la période du 19 au 23 février 2024 : 50% sont neutres, 25% sont socialistes et progressistes, 21% sont libéraux et progressistes et 4% sont libéraux et conservateurs.
Il relève également des biais manifestes dans l’orientation politique et idéologique des thématiques traitées. Les thèses décroissantes dominent avec 65,6% des avis exprimés à propos de l’écologie. Nous avons en outre constaté un éloge unanime du multiculturalisme et un traitement défavorable à l’égard des personnalités politiques de droite.
Il braque enfin le projecteur sur cinq étude cas (la représentation des invités politiques, le cas France Inter, le magazine Complément d’enquête sur France 2, le traitement médiatique de l’annonce du projet de loi relatif à « la fin de vie » et la plateforme France TV Slash du groupe France Télévisions), qui mettent en évidence des déséquilibres patents dans la représentation de certains invités, dans les tendances politiques exprimées et dans les positions politiques revendiquées.
Nous espérons que ce rapport permettra la prise de conscience de ses responsables et de leurs tutelles et les poussera à prendre les mesures nécessaires à faire vivre réellement le débat démocratique !