Le compagnon de la Libération Guy Charmot est décédé

Guy Charmot était le doyen des compagnons vivants (et le doyen des compagnons en général). Il est le dernier représentant des 39 médecins compagnons de la Libération. Il a été inhumé le vendredi 11 janvier à 13h45 en l’église de Saint-Giniez à Marseille (13). Les honneurs funèbres militaires lui ont été rendus à l’issue d’une cérémonie religieuse.

Guy Charmot est né le 9 octobre 1914 à Toulon dans une famille de fonctionnaires patriotes. Très jeune, il ressent la vocation coloniale et, choisissant la médecine et l’armée, il entre en 1934 à l’Ecole du service de santé militaire de Lyon.

En 1939, il est médecin-lieutenant d’active au 49 e Régiment d’artillerie coloniale (49 e RAC) dans le secteur de la Sarre. C’est contre sa volonté qu’il doit, comme médecin du service de santé des troupes coloniales, partir pour l’outremer. Embarqué en avril 1940 pour la Côte d’Ivoire, il y est surpris par l’armistice. Déterminé à poursuivre le combat, lorsqu’il s’aperçoit que l’AOF restera en dehors de la guerre, il passe clandestinement avec quelques camarades en Gold Coast britannique (Ghana) au début de juillet 1940.

Aidé par les Britanniques, il rejoint le Cameroun au moment où ce territoire rallie la France libre et s’engage immédiatement dans les Forces françaises libres. Il est affecté comme médecin au Bataillon de marche n°4 (BM 4) dès sa formation en décembre 1940.

Début 1941, il part du Cameroun pour rejoindre en Palestine la 1 ère Brigade coloniale du lieutenant-colonel Génin. Guy Charmot prend part à la campagne de Syrie en juin 1941 avec le BM 4 qui se rend ensuite en Ethiopie où les Britanniques combattent les Italiens avant de stationner au Liban partir de juin 1942.

En janvier 1943, le Bataillon rejoint en Libye les rangs de la 2 e Brigade française libre de la 1 ère Division française libre. Guy Charmot participe brillamment aux combats de Tunisie, en particulier à la bataille de Takrouna, faisant toujours preuve de courage et de dévouement.

Plus tard, il se distingue particulièrement au cours des combats des 17 au 20 mai 1944 en Italie, poussant au plus loin ses postes de secours et sauvant ainsi plusieurs de ses camarades de combat par la rapidité de ses interventions sur la ligne de feu. Il reçoit la croix de la Libération des mains du général de Gaulle le 30 juin 1944 à Marcianise.

Il débarque en Provence avec la 1 ère DFL en août 1944 et est blessé lors des combats pour la libération de Toulon. Rétabli, il prend part ensuite à la campagne de France jusqu’en 1945 terminant la guerre au massif de l’Authion dans les Alpes-Maritimes. Médecin-capitaine à la fin de la guerre, il fait sa demande de départ colonial dès l’annonce de la capitulation allemande. Il retourne en Afrique équatoriale et devient médecin des hôpitaux
d’Outremer.

Professeur agrégé du Service de santé des armées, il effectue de nombreux séjours en Afrique jusqu’en 1965. Spécialiste de la recherche en médecine tropicale, Guy Charmot démissionne alors avec le grade de médecin-colonel pour entrer au service de Recherches thérapeutiques de Rhône-Poulenc.

Professeur à l’Institut de médecine et d’épidémiologie africaine, il participe en outre à la rédaction de plusieurs ouvrages médicaux en collaboration et à 300 publications scientifiques. Ancien président de la Société de Pathologie exotique, il est élu, en 1994, membre de l’Académie des Sciences d’Outremer.

Guy Charmot est décédé le 7 janvier 2019 à Marseille.

 Grand officier de la Légion d’Honneur
 Compagnon de la Libération – décret du 20 novembre 1944
 Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
 Médaille Coloniale avec agrafe « Somalis »
 Chevalier des Palmes Académiques
 Chevalier de la Santé Publique
 Médaille Commémorative 39/45
 Médaille Commémorative de la Campagne d’Italie
 Officier de l’Etoile Noire (Bénin)

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