Le départ de mon ami Yves Rayne, Maire de Cleyrac.

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Yves_Rayne_01.jpgJ’ai la grande tristesse de vous faire part du départ de mon ami Yves RAYNE, Maire de CLEYRAC.

Yves était un maire dévoué à sa commune depuis son élection en 2001. Il avait alors engagé des travaux importants dans l’Eglise, dans la Mairie, sur les voiries communales, dans le foyer municipal.

Un Maire dévoué à son territoire. C’est sous son mandat que CLEYRAC a rejoint le Communauté des Communes de Sauveterre-de-Guyenne, alors présidée par Francis NABOULET. Persuadé que seule, une commune ne peut pas tout. Yves était un homme de bon sens.

Actif au bureau des Maires de notre communauté et au sein de la commission voirie, Yves défendait ardemment les intérêts de CLEYRAC.

Mais depuis 3 ans, on le voyait moins. Il partageait son temps entre les séances de chimiothérapie, les opérations, les séjours à l’hôpital, sa commune et ses différents métiers. Yves était tour à tour viticulteur, éleveur, maquignon, vendeur de bois, chasseur, homme d’affaires…

Yves était à la fois secret et flamboyant. Il n’aimait pas partager ses inquiétudes, sa souffrance. Il ne donnait pas beaucoup de nouvelles sur sa santé. Il aimait dire « je vais bien » même si la douleur le rongeait à l’intérieur. Il la cachait à ses proches.

Et puis il y a six ans, Yves avait trouvé l’âme sœur. Depuis que Michèle partageait sa vie, il avait rajeuni, il était amoureux, très amoureux. Il sortait moins. Pour partager sa vie avec elle, il la partageait moins les autres.

En 2004, lorsque je me suis présenté aux élections cantonales, Yves m’avait présenté dans le canton. Nous étions partis ensemble, dans sa 205, faire le tour des fermes. Ici il achetait une vache, là il achetait un bois. Entre deux maisons, nous allions manger un morceau à Ruch… De la viande, peu de légumes, Yves, comme il le disait, n’aimait pas « manger de l’herbe »…

En 2004, Yves m’avait dit : « Si tu gagnes les élections cantonales au 1er tour, je t’offre une vache ! ». Le soir du 1er tour, nous étions tous ensemble à Saint-Martin-du-Puy. J’étais largement en tête, mais je n’avais pas gagné. Yves pris la parole et dit : « Si tu gagnes au second tour, j’offre la vache ! ». Quelques mois plus tard, nous organisions la Maïade. Il y a avait au menu une vache à la broche. Nous étions plus de 800 à table. Yves avait tenu parole. En 2011, pour la maïade des cantonales, c’est moi qui achèterai la vache, pour maintenir la tradition !

Il avait des amis, beaucoup d’amis, parfois très loin. Là, où l’emmenait ses affaires.

Je me souviens d’avoir petit déjeuner avec lui, d’une entrecôte, à la Foire aux bestiaux d’Agen. D’avoir partager un repas champêtre, sous les arbres, près du troupeau, avec « son » négociant et des amis à lui venus de partout, de tous les milieux socio-professionnels. C’était Yves.

Il avait des amis, beaucoup d’amis, ici, un peu partout.

Yves était d’une grande générosité. Yves avait « le parler vrai ». Il se s’embarrassait pas pour dire les choses, puis souvent, il le regrettait.

Yves cherchait à comprendre et ne se laissait pas impressionner par les décisions. Quelles qu’elles soient. Je me souviens qu’en 2005, alors que nous avions organisé au Syndicat des Bordeaux, le « blocus des vins de Bordeaux », Yves RAYNE était venu me voir pour m’interroger. Je vis dans son regard pétillant et malin qu’il avait compris ! Il était le 1er à avoir compris qu’il s’agissait d’un blocus factice, d’un « coup de bluff » dans notre bras de fer avec le négoce. Le 1er à avoir compris, avant même les opérateurs, avant les journalistes, que la détention par le Syndicat de Bordeaux des « certificats d’agrément » n’empêcherait pas les vins de circuler…

C’était surtout un grand amoureux du monde rural, du monde agricole, un amoureux de la vie, un amoureux des temps anciens où la parole donnée valait tous les contrats, fussent-ils en triples exemplaires. Il aimait dire : « La parole vaut l’homme »

Yves ne comprenait pas qu’on laisse décliner ainsi l’agriculture française. Il souffrait à chaque fois que, marchand de bestiaux, on lui demandait de vider une étable… « J’ai vendu 200 bêtes, mais ces 200 bêtes, ce sont des exploitations qui ferment. L’année prochaine je n’y reviendrai pas. » Il en voulait énormément à nos gouvernants de ne pas prendre conscience de ce déclin… « Quand un éleveur a mis la clef sous la porte, ses enfants n’y reviendront pas. L’élevage ça se transmets en famille. C’est une vocation. Ca ne s’apprend pas à l’école. »

Yves, l’homme du terroir, à choisit d’être inhumé à même la terre, dans le cimetière de CLEYRAC : « Je souhaite que la terre soit ma dernière demeure, car c’est la terre qui m’a nourri. »

Yves savait raconter les histoire. Il illustrait à lui seule cette chanson d’Yves Duteil : « Ca n’est pas ce qu’on fait qui compte, c’est l’histoire. La façon dont on le raconte, selon l’auditoire ». Il était généreux, drôle, attentionné, altruiste.

Yves était un grand optimiste ! Winston Churchill disait : « Le pessimiste voit les difficultés dans chaque opportunité. L’optimiste voit lui les opportunités dans chaque difficultés. » Ainsi était Yves RAYNE. Optimiste et enjoué !

Je présente à Michèle, sa compagne, à Joël et Dominique, ses fils, à ses petits enfants, à sa famille et à ses amis, mes très sincères condoléances.

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Sortie de l’église à Mérignas à l’occasion du mariage de notre collègue et ami Gilles Cira.

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Comice Agricole à Mauriac à l’occasion du salon du développement durable. Yves commente les animaux qui sont présentés. Ici un veau de race Prim’Holstein.

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Yves Rayne et Roland Morteyrol il y a quelques mois à la maison. Yves se sentait guéri. Il avait passé l’épreuve de la maladie.

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