Certains souhaitent que l’identité nationale deviennent un « conservatoire ». Alors que l’identité nationale est un référentiel mouvant qui doit permettre à chacun de donner un sens à sa vie. Ce qui est choquant, en fait, c’est que ce soit le Ministre de l’immigration qui soit chargé de cette réflexion sur l’identité nationale alors que ce sujet est central, pour tous. Je propose que ce sujet et cette réflexion soit confiés au Ministre de la Culture.
Ignace de Loyola, le Philosophe, disait : « Il faut distinguer pour unir ».
C’est justement parce que nous sommes tous différents, tous « uniques », que nous avons besoin de nous retrouver autour d’un patrimoine commun, une identité commune, une culture commune.
De quoi se patrimoine est-il fait ?
Il me semble qu’il est constitué d’une langue commune, d’un espace -lieux, temps- commun, d’une même notion de la valeur des choses, de la reconnaissance et du respect du rôle de chacun dans la société, de l’admission d’un certain nombre de modèle -organisations sociologiques et/ou fonctionnelles-, du bonheur de vivre ensemble qui donne un « sens » à tout cela.
Tout cela est vivant et bouge , évolue, dans le temps.
Notre langue est vivante et s’enrichit continuellement de l’apport des nouvelles générations, du souvenir des anciennes, des nouvelles technologies (SMS -email), des nouvelles populations,… D’aucun pense que celui qui arrive doit s’adapter. La réalité nous prouve exactement le contraire. Les jeunes générations impriment leur marque, les populations nouvelles aussi.
L’espace évolue lui aussi. Certains espaces évoluent de part l’action géo-politique : les frontières de l’Europe, les territoires, les villes et communautés urbaines… D’autres évoluent par les technologies : une information peut faire le tour du monde en quelques nanosecondes. D’autres notions n’évoluent pas : la vitesse du son et celle de la lumière n’ont pas changé depuis que le monde est monde.
La valeur des choses, elle aussi, évolue, car désormais nous partageons un étalon commun avec les pays d’Europe, Nous sommes donc plus nombreux à partager cette notion de « valeur des choses »… On sent bien que l’on va vers un étalon mondial, partagé par tous : un nouveau « Bretton Woods ». Comme si la notion de valeur « pécuniaire » qui a quitté la giron de « l’identité nationale » après Maastricht, pour rejoindre l’identité « continentale », allait devenir une dimension de l’identité « mondiale ».
Nos modèles évoluent eux aussi… Et au fur et à mesure qu’ils évoluent, chacun se rend compte combien les modèles sont structurant pour la vie, un cadre pour l’humanité. La famille d’aujourd’hui, n’est plus la famille d’hier. L’entreprise d’aujourd’hui, n’est plus l’entreprise d’hier. L’association d’aujourd’hui, n’est plus l’association d’hier… Les communes, communautés de communes, communautés urbaines, sont autant de modèles en évolution , voire, de nouveaux modèles. Les services publics changent, les attentes des citoyens aussi. Tous ces modèles sont autant de cadres qui servent pourtant de référence à notre « culture commune », à notre « identité nationale ».
Certains souhaiteraient que l’identité nationale deviennent un « conservatoire ». Alors que l’identité nationale est en faite un référentiel mouvant qui doit permettre à chacun de donner un sens à sa vie. Ce qui est choquant, en fait, c’est que ce soit le Ministre de l’immigration qui soit chargé de l’identité nationale alors que ce sujet est central, pour tous. Je propose que ce sujet échoie dans l’escarcelle du Ministre de la Culture.
Victor Hugo pour accueillir le débat sous l’égide du Ministère de la Culture.
Il y va fort Victor. Plus d’Identité nationale, et il ferme le livre.
» Ne soyons plus anglais,français ni allemands . Soyons Européens. Ne soyons plus Européens , soyons Hommes. Soyons Humanité !
Il nous reste à abdiquer , un dernier égoïsme , la Patrie. »
1887- dans Choses Vues -Oeuvres Complètes,Histoire -Ed. Robert Laffont -Coll. Bouquins p 1313. (1987)
Les journeaux se font l’écho d’une candidature de X. Darcos pour le poste de député dans la 8ème circonscription. Je n’ai rien contre Mr Darcos mais je préfèrerais qu’Y d’Amecourt soit notre candidat et je suis persuadé que beaucoup de militants UMP pensent la même chose et sont prêts à soutenir sa candidature.
Un petit peu provocateur…le débat!
75 lectures et un seul commentaire: le mien!
Je m’étonne, je m’étonne pour une question essentielle (dixit les initiateurs de celui-ci) au coeur de la problématique des Français.
Ce qui est certain c’est que nos « élites » ne vivent pas dans le même monde que nous.
Je remercie André Tillier pour sa sollicitude, mais il y a assez de travail ici, au milieu des vignes, en « Entre-Deux-Mers ». Je n’envisage donc pas de délocalisation sur le bassin. Merci d’y avoir pensé !
Cher Animalus Politicus,
Je trouve très drôle cette dernière « Raffarinade ».
J’ai même entendu cet après midi, des élus socialistes se référer à Jean-Pierre Raffarin dans leur discours ! Jean-Pierre Raffarin qu’ils accusaient il y a quelques mois encore d’avoir floué les départements et les régions avec deux vagues de décentralisation !
Allez comprendre…
Je préfère, pour ma part, m’en référer aux chiffres que je connais, qu’aux références que je ne connais pas. Je ne change donc pas un mot de ma démonstration.
A suivre …
Yves d’Amécourt
Il me semble que Victor Hugo a cheminé longuement sur ce sujet… et que sa pensée a évolué, jusqu’à se contredire.
D’où l’intérêt du débat… qui commence juste.
Devant le désert, je me permets d’ajouter ceci de Renan (conférence Sorbonne 1882)
“L’homme n’est ni esclave de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes saine d’esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation.”
Ne pas être esclave, c’est être libre: la plus dure des attitudes qui soit, car la liberté est un combat de chaque jour.
Je sais, j’insiste et je gratte, m’accroche puis décroche car on parle débat sans débatteurs. Entourloupe supplémentaire. Bifurcation et déviance…Poudre aux yeux.
On continue à engranger l’insignifiant dans la mémoire des résignés.
Et si l’on parlait de la face cachée des banques…