Ces cent vingt-huit milliards donnés à la haine, donnez-les à l’harmonie !
Ces cent vingt-huit milliards donnés à la guerre, donnez-les à la paix!
Donnez-les au travail, à l’intelligence, à l’industrie, au commerce, à la navigation, à l’agriculture, aux sciences, aux arts, et représentez-vous le résultat.
Messieurs, je le dis en terminant, et que cette pensée nous encourage, ce n’est pas d’aujourd’hui que le genre humain est en marche dans cette voie providentielle.
Dans notre vieille Europe, l’Angleterre a fait le premier pas, et par son exemple séculaire elle a dit aux peuples: Vous êtes libres.
La France a fait le second pas, et elle a dit aux peuples: Vous êtes souverains.
Maintenant faisons le troisième pas, et tous ensemble, France, Angleterre, Belgique, Allemagne, Italie, Europe, Amérique, disons aux peuples: Vous êtes frères! »
Victor Hugo.
Extrait du discours d’ouverture du Congrès de la paix, 21 août 1849, Actes et paroles, 1, Hetzel, 1882.
Lire « Peut-on encore aimer l’Europe? La vision de Victor Hugo.