Ne laissons-pas le totalitarisme défaire l’ordre du monde !

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Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Nous voici réunis pour honorer la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, pendant la première guerre mondiale. Nous commémorons cette année le centenaire de cet armistice !

Depuis quelques jours nous suivons les uns et les autres le pèlerinage du Président de la République sur les lieux marquant de cette guerre qui devait être la dernière …

Je remercie toutes celles et tous ceux qui ont participé à l’organisation de ces cérémonies.

  • L’Union Nationale des Combattants créée après la 1ère guerre mondiale pour venir en aide aux anciens combattants et à leur familles, les associations d’anciens combattants et les porte-drapeaux nombreux qui nous ont accompagnés dès ce matin à Mauriac et à Cleyrac, à Notre-Dame de Sauveterre et cet après-midi sur les monuments de Puch, Saint Léger, Saint Romain et Sauveterre ;
  • Les collégiens, leur professeur d’histoire, Nathalie Raffin, la documentaliste du collège Emilie Hacquart, qui ont fait des recherches dans les archives pour nous faire mieux connaître les enfants de Sauveterre morts pour la France en 1918. Ces recherches se sont déroulées de 2014 à 2018 pour nous faire découvrir chaque année tous ces héros, ce gens qui nous ressemble, qui sont partis à la demande du pays pour défendre la patrie. Je salue Monsieur Coupeau Principal du collège, qui est présent ce soir ;
  • Les services de la ville et la commission « commémorations » qui ont pris soin de nos monuments et ont préparé cette journée. Avec un remerciement particulier à Pierre Tomada et Tristan de La Rivière. L’ESAT de PUCH qui a offert les chrysanthèmes qui fleurissent nos 4 monuments;
  • Le directeur et la directrice de nos écoles, les enfants, leurs professeurs, qui participent à ces commémorations.
  • Vous tous qui êtes là ce soir, jeunes et moins jeunes, représentants des autorités civiles et militaires, Présidents d’Associations, habitants, pour signifier que le 11 novembre n’est pas un jour « férié » comme les autres…
  • Merci aux pompiers et au Lieutenant Ballon, merci aux Jeunes Sapeurs Pompiers qui sont la fierté de notre caserne et de notre commune,
  • Merci aux gendarmes de leur présence, je salue en particulier le Major Vacher qui a pris ses fonctions à Sauveterre depuis quelques semaines ;

Le 11 novembre 1918 c’est, bien sûr, la date de l’armistice, signée dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, qui marqua la fin de la 1ère Guerre Mondiale, cette clairière qui fut ces jours-ci au cœur de l’actualité puisqu’une plaque y a été déposé par Emmanuel Macron et Angel Merkel une plaque pour je cite « réaffirmé la valeur de la réconciliation franco-allemande au service de l’Europe et de la paix ».

Le 11 novembre, il y a 100 ans, le cessez-le-feu prenait effet à 11 heures. Dans toute la France, les cloches des églises sonnaient à la volée : la guerre était finie.

Ce matin les cloches de toutes nos églises de France ont sonné à la volée, de la même manière… Peut-être les avez-vous entendues ce matin, à 11 heures à Sauveterre, Puch, Saint-Léger et Saint Romain !

Le 11 novembre, c’est aussi un hommage rendu au « Soldat inconnu ».

C’est le 11 novembre 1920 que la dépouille mortelle d’un combattant de Verdun a été inhumée sous l’Arc de Triomphe. Trois ans plus tard, le 11 novembre 1923, la flamme, qui ne doit jamais s’éteindre, était allumée pour la première fois sur sa tombe. Le tombeau du Soldat inconnu est ainsi devenu le tombeau des familles sans tombeau… Tellement de famille avaient perdu un être cher dans cette horrible guerre, tellement de famille auxquelles on n’avait pas pu rendre la dépouille de leurs défunts, enfouis dans des tranchées pour les uns, touchés par l’un des milliards d’obus tirés de part et d’autre, pour les autres …

Le 11 novembre Georges Clemenceau, dit « le tigre », président du Conseil et ministre de la guerre rentrait dans l’hémicycle pour lire aux députés le texte de l’armistice signée le matin même. Les députés se levaient et l’acclamaient.

Touché par cet hommage, il prenait alors la parole et disait : « Messieurs, il n’y a qu’une manière de reconnaître de tels hommages venant des assemblées du peuple, si exagérés qu’ils puissent être, c’est de nous faire tous, les uns et les autres, à cette heure, la promesse de toujours travailler de toutes les forces de notre cœur au bien public. »

Nous savons aujourd’hui que la guerre 14-18 ne fut pas la dernière … Les guerres se sont succédée depuis et les guerres continuent aujourd’hui.

  • Souvenons-nous avec respect de tous ceux qui ont donné leur sang en 1914-1918 un peu partout dans le monde ;
  • Souvenons-nous plus particulièrement des enfants de Sauveterre mort en 1914-1918 que les collégiens ont rappelé à notre mémoire tout à l’heure ;
  • Souvenons-nous des hommes du monde entier qui ont rejoint les combats, ils arrivaient de tous les continents : les Russes, les Britanniques, les Australiens, les Canadiens, les Neo Zelandais, les Français de métropole, d’Afrique et d’Outre-Mers, les Italiens, les Américains, les Roumains, les Serbes, les Belges, les Grecs, les Portugais, les Monténégrins, et les habitants du continent Africain !

Sans les forces de « l’entente » et leur précieux soutien, notre pays, malgré la vaillance, la souffrance et le sacrifice de ses soldats et de ses officiers n’aurait pas obtenu l’armistice le 11 novembre 1918.

Chers amis, aujourd’hui, plus que jamais, il nous faut rester vigilant et continuer de défendre les valeurs de notre république : la liberté, l’égalité, la fraternité !

Il nous faut défendre et expliquer cette spécificité française qu’est la laïcité ! Parce que la laïcité est une clef pour servir ce que Clémenceau appelait le « bien public » ! Parce que le « bien public » est plus grand que l’intérêt général, et l’intérêt général, plus grand encore que la somme des intérêts particuliers.

La liberté, l’égalité, la fraternité, comme valeur … La laïcité comme clef … Voilà les fondements d’une paix durable, d’une civilisation que nous souhaitons défendre, promouvoir, construire.

Ce que le Général de Gaulle appellera plus tard dans son magnifique discours d’Oxford le 25 novembre 1941, « l’ordre du monde ».

La 1ère guerre mondiale ne fut pas la dernière … et la tentation de nouveaux totalitarismes émerge un peu partout dans le monde utilisant à dessein les nouvelles technologies. A chaque fois que la mémoire fait défaut, les totalitarismes la comblent, inventent de nouvelles mémoires et réécrivent l’histoire, comme on change le logiciel d’un ordinateur ou que l’on télécharge une nouvelle application sur un smartphone. Ils profitent de l’ignorance des uns pour les faire se lever contre les autres. La guerre a pris de nouvelles formes.

Ne laissons-pas le totalitarisme défaire l’ordre du monde.

Soyons vigilants. Puisons dans notre histoire, puisons dans notre mémoire, mettons notre intelligence collective au travail, pour trouver ensemble de nouveaux chemins, des façons d’être et des façons d’agir.

L’objectif : c’est la paix ! C’est un bel objectif !

Avant de partager un verre de l’amitié je voudrais vous lire quelques lignes de Guillaume Apollinaire, poète et écrivain français blessé à la tête par un obus en 1915 et décédé en 1918.

« Si je mourrais là bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée »

Guillaume Apollinaire est mort, mais son souvenir reste, comme le souvenir de ces millions de soldats et de civils morts pendant cette guerre. Nous somme là aujourd’hui pour honorer leur souvenir !

Par respect pour eux tous construisons la paix, là où nous sommes !

L’objectif : c’est la paix ! Ne nous avouons pas vaincu !

Vive l’Europe ! Vive la France !

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