Cet objectif est réalisable. Depuis 15 ans, plusieurs pays européens, représentant des modèles économiques et sociaux très différents, comme le Danemark, la Suède, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Espagne ont en effet réussi à réduire dans des proportions similaires leur taux de chômage.
De l’avis général, le « plein emploi » c’est « 5% de chômeurs ». Atteindre le plein emploi signifie baisser le taux de chômage de 3,4 points, soit créer 1 million d’emplois (de 2,3 millions à 1,3 millions de chômeurs), mais aussi donner un emploi à ceux qui sont actuellement exclus du marché du travail : mères isolées, jeunes, seniors … soit encore 1,2 millions d’emplois à créer pour atteindre des taux d’activité comparables à la moyenne de l’UE 15.
- Les gisements d’emplois nécessaires existent dans l’économie française. Il faut les mobiliser : l’institut indépendant Rexecode a chiffré à 200 000 emplois le nombre d’emplois créés par la seule mesure sur l’exonération des heures supplémentaires que propose Nicolas Sarkozy;
- 350 000 offres d’emplois restent insatisfaites chaque année, dont une grande partie dans l’artisanat ;
- 1,2 millions d’emplois pourraient être créés dans le secteur du commerce et de l’hôtellerie-restauration si celui-ci employait la même proportion de salariés que le même secteur en Allemagne ;
- 500 000 emplois dans les services à la personne seront créés d’ici 2009. Si chaque ménage consommait deux heures de services supplémentaires par semaine, cela donnerait un million d’emplois de plus ;
- 800 000 nouveaux emplois devraient voir le jour dans les fonctions d’encadrement et d’expertise (et dans les emplois liés à la mondialisation (transport et logistique, marketing, design, protection juridique, fonctions commerciales et vente) ;
- jusqu’à 240 000 nouveaux emplois pourraient être créés en rapport avec les énergies renouvelables et des centaines de milliers d’autres dans le secteur de l’Internet et des télécommunications ;
- enfin, en se fixant un objectif de 2 000 PME de 500 salariés, c’est 1 million d’emplois supplémentaires qui seront créés.
Pour cela, il faut mettre en oeuvre la politique économique qui permette de transformer ces gisements, en emplois concrets pour les Français. Une politique économique pour libérer les gisements d’emplois existants : travail, entreprises, innovation
- faire que les Français soient plus nombreux à travailler, car l’activité des uns crée le travail des autres. Il faut lever tous les obstacles qui empêchent de travailler ou de travailler plus : rémunérer les heures supplémentaires 25% de plus que les heures normales et les exonérer de charges sociales et fiscales ; défiscaliser le travail étudiant ; supprimer tous les dispositifs qui conduisent à sortir trop tôt du marché du travail ; garantir que le travail soit toujours plus payant que l’inactivité
- aider nos PME à grandir : fin de la prolifération des textes, contrat de travail unique, permettre l’accès des PME à la commande publique et aux crédits de recherche, créer une fiscalité favorable à la croissance des entreprises (baisse du taux d’impôt sur les sociétés, baisse de la fiscalité sur le travail grâce à la TVA sociale) ;
- investir massivement dans la formation, la recherche et l’innovation. Outre un effort financier sans précédent (9 milliards d’euros sur cinq ans pour l’enseignement supérieur et la recherche), cela exige la réorganisation du système d’enseignement supérieur (autonomie des universités, financement des filières qui ont des débouchés, création de campus d’excellence) et de recherche (financement par appel à projet et non plus par structures afin de pouvoir concentrer les moyens sur les secteurs d’avenir, soutien aux pôles de compétitivité, élargissement du crédit impôt-recherche pour que les PME participent à l’effort de recherche).