Si nous continuons à poser la question « êtes vous pour ou contre les OGM? », nous n’aboutirons jamais sur le sujet…
…parcequ’il y a une multitude d’OGM, et donc une multitude de questions posées !
Voilà ce que j’écrivais sur ce blog à ce sujet, alors qu’Alain Juppé devait prendre le portefeuille de Ministre d’état, en charge du Développement Durable : Pourra-t-on débattre des OGM ?
Je n’ai pas changé d’avis. Arrêtons de présenter « l’OGM » comme un monstre, une secte, un vaste gouvernement mondial, et rentrons dans le vif du sujet, organisme par organisme, sujet après sujet…
Soyons cartésiens !
A la suite de cet article j’ai été invité à m’exprimer à ce sujet sur le plateau de TV7 dans le talkshow de Bastien Lauqué "d’accord, pas d’accord", hier soir à 18h40 (rediffusion de 22h15. Après ce cours débat avec des représentnants de la Conf et de la FNSEA, je confirme que l’on mélange le débat sur les OGM et le débat sur le Maïs MON 810…
M.moustache est finalement pour les O.G.M…(Organisateur de Grandes Manifestations)
c’est tres bien de voir cela de cette maniere ! quel interet y avait il a detruire du mais ogm resistant stress hydrique alors que l’on debat pour une reduction de l’irrigation !! il y a cinq evenements aujourd’hui au niveau du mais ! discutons au cas par cas !!
Je suis totalement d’accord avec vous, la question est mal posée. Être pour ou contre les OGM de toute façon ne change rien au problème puisque comme le précise J-Y Rossignol dans son commentaire, l’avis du grand public n’a aucune influence sur la législation et les pratiques dans ce domaine.
Avant même de se poser la question de la dangerosité des organismes génétiquement modifiés, interrogeons-nous en premier lieu sur leur utilité.
A quoi et surtout qui servent les OGM ?
– A nourrir la planète ?
Les pays démunis ne pourront de toute façon pas avoir accès à ce type de marchandise, et on sait bien que la faim dans le monde est plus lié à un problème de répartition que de production. Quant à l’aide alimentaire, n’imaginons pas que les surplus de production seront dispatchés dans les pays en famine. A l’heure actuelle il existe déjà une filière de production aux USA uniquement réservée à l’aide humanitaire, ce qui veut dire des surplus gaspillés et des firmes agro-alimentaires sous contrat garantis avec l’ONU.
– Les OGM servent-ils la cause du développement durable ?
En effet, l’argument avancé par les firmes produisant des OGM est la réduction des intrants chimiques et la moindre consommation d’eau. Quid de la résistance acquise, des risques mutagènes des espèces proches, de la sélection artificielle avec le risque de prolifération d’espèces opportunistes ?
Avoir du maïs résistant au stress hydrique est un avantage dans un monde agricole basé sur les cultures industrielles et la cuisine chimico-alimentaire. Ce monde n’est qu’un parmi d’autres et l’éventail prospectif des modèles agricoles et alimentaires serait bien réduit si des choix irréversibles étaient faits.
Dans un monde où les marchandises agricoles sont transformées sur place pour nourrir la population, le maïs résistant stress hydrique ne sert à rien.
Sommes-nous obligés de nous laisser embarquer dans la logique des amidonniers et des semenciers ? Les maïs GM sont logiques dans leur monde. Pas dans le mien…
Les OGM, plus qu’un problème de simple règlementation et de classification, nous renvoient face à notre modèle de production et de consommation. Ils sont tout à fait adaptés à la poursuite de ce modèle, basé sur la standardisation des habitudes alimentaires, la globalisation des échanges de produits agricoles, la rentabilisation des équipements, la propriété privée sur le vivant.
Aujourd’hui des voix s’élèvent dans la société contre les OGM. Ils inquiètent mais surtout ils nous poussent à nous demander si nous sommes prêts à assumer le choix sociétal que nous avons fait. Si oui, les OGM sont à développer, si non, alors le débat devra s’élargir à une modification de nos modes de vies pour un nouveau modèle dans lequel les OGM n’auront plus de sens.