On entend dire dans les milieux forestiers, qu’une tendance forte du marché du bois de chêne, serait que les tonneliers abandonnent la notion de « forêt d’origine » du chêne et accentuent les propriétés du bois : « grain et teneur en tannins ».
Cette évolution serait menée par les plus grandes entreprises françaises de tonnellerie qui répondent ainsi aux besoins de leurs clients viticulteurs (Français et Américains): « un produit tonneau aux caractéristiques constantes, garanties par des procédés de fabrication et des mesures standardisées de contrôle qualité, et en quantité suffisante. »
L’offre française de grumes à merrain de grain large peut parfaitement répondre à ces critères.
Le merrain à grain large permet de donner plus rapidement au vin californien un gôut boisé , ce qui répond au goût du consommateur américain, permet au viticulteur californien de réduire ses stocks en raccourcissant le viellissement « sous bois » d’environ 6 mois et permet au consommateur de boire son vin « plus jeune ». Pour mémoire le marché américain de la tonnellerie est le double en volume du marché français.
Cette évolution « produits », la croissance continue du marché mondial de la tonnellerie, la capacité de production limitée de la forêt française sur les 50 prochaines années, la faible capacité des autres massifs européens de chêne, et la hausse des prix peuvent avoir des conséquences importantes sur l’approvisionnement des tonneliers, par exemple:
- prospection par les tonneliers de l’ensemble des forêts de chênes françaises : même dans les chênes de mauvais aspect général, l’on exploite souvent plus de 1,5 m de bille de pied pour la production de merrain; par ailleurs, comme indiqué plus haut le gros grain est préféré par les viticulteurs américains.
- acquisition par les tonneliers de merrandiers
- exploitants forestiers indépendants dans certains massifs
- contrats d’approvisionnement avec les coopératives capables de regrouper des lots de « billes de pied » dans des massifs moins réputés.
Il me semble entendre les discours qui inondaient nos réunions professionnelles il n’y a pas si longtemps : vins de cépages, ou vins d’origine, qualité produits, ou vins de terroirs, marketing de l’offre ou marketing de la demande… De tout cela il ressort aujourd’hui que si on veut être fort, il faut les deux : l’origine et le bon produit.
Petite question d’un profanne : Un tonneau, on s’en sert combien de fois, partant de là, combien de temps ?
Un petit tonneau peut servir 3 à 5 an pour du vin, puis peut être utilisé ensuite pour des alcool, pour du cidre… Ensuite il peut servir de pot de fleur.
Un grand tonneau (cuve en bois) peut servir plus longtemps.
En fait, tout dépend de la fonction que l’on recherche dans le tonneau :
– simple contenant
– arômatisation du vin par les arômes du bois (arômes d ebois, de vanille, de fruits,…)
– consume du vin qui permet sa concentration
– délivrance de tanins et mariages entre les tanins du vin et ceux du bois
– échanges gazeux entre le vin et l’air qui permet la micro oxygénation des vins et la polymérisation des molécules qui engendre la complexification des vins
C’est beau !!!