P.O.M (Plan Opérationnel Mobilité)

Rapport sur la mobilité autour de Bordeaux et en Gironde, réalisé par le groupe « Communauté d’Avenir », présidé par Alain Juppé, à la Communauté Urbaine de Bordeaux. Merci à Alain Juppé de m’avoir auditionné sur ce sujet.

Toutes ses réflexions sont intéressantes, dans la mesure où de plus en plus d’habitants de notre territoire, migrent vers la CUB le matin pour aller travailler et s’en reviennent le soir. Intéressant aussi dans le cadre des réflexions que nous démarrons dans le cadre du SCoT du Sud-Gironde, et de l’InterSCoT. Dans mon esprit, le contournement de Bordeaux par le rail et par la route, pourrait être remplacé, sur notre territoire, par une liaison Langon-Libourne qui permettrait de développer notre territoire, nos deux sous Préfectures et leur arrondissement, tout en désenclavant l’Entre-Deux-Mers.

Bref, des infrastructures « multi-fonctions » qui, en période crise, permettent à la fois le transit national et international, le développement local, et le tout, au moindre coût !

Bonne lecture du P.O.M !

Les 80 propositions d’Avenir pour notre territoire, faites par le groupe « Communauté d’Avenir », à la CUB, comportaient une série d’actions concrètes concernant la mobilité, le transport des marchandises, le fleuve et les espaces naturels et cultivés. Largement diffusées, ces 80 propositions ont aussi indiqué des orientations fortes à l’ensemble des élus, aux relais d’opinion, à nos concitoyens et contribué à des avancées d’ordre quasi-culturel.

Certaines de ces mesures phares sont actuellement soit mises en œuvre dans le domaine des transports, à l’instar des navettes fluviales, soit en phase opérationnelle, avec, notamment, les voitures électriques en libre service. A présent, même si nos orientations ont donné lieu à des mises en œuvre, qui rencontrent un grand succès, de nombreuses sont encore à engager et réaliser dans le domaine de la mobilité pour répondre aux enjeux de développement durable tout en relevant simultanément le défi de la congestion automobile.

Le Plan d’urgence mobilité en cours de gestation à la CUB s’inspire de nombre de nos propositions. Le groupe Communauté d’Avenir s’en réjouirait si l’urgence n’était pas telle qu’elle demande un plan plus ambitieux et plus rapide dans sa mise en œuvre.

Le POM, Plan Opérationnel Mobilité, se veut pragmatique, applicable avec des budgets raisonnables et dynamiques.

L’ensemble des nos propositions afin d’améliorer et de faciliter les déplacements des personnes et le transport des marchandises s’articule autour de 7 grands axes d’interventions :

1) FLUIDIFIER LE TRAFIC : l’autoroute ferroviaire et les 3 barreaux routiers

2) RENFORCER ET OPTIMISER LA COOPERATION ENTRE LES COLLECTIVITES : le syndicat inter-collectivités de la mobilité.

3) REEQUILIBRER LES DEPLACEMENTS

4) DONNER A NOTRE AGGLOMERATION UNE INTELLIGENCE MOBILE ET NUMERIQUE

5) CO-INVENTER LA MOBILITÉ : le cluster des PME locales

6) MIEUX CIRCULER SUR LA ROCADE : les opérations à mener, le covoiturage

7) AMELIORER L’ACCÈS AUX TRANSPORTS


1) FLUIDIFIER LE TRAFIC
L’autoroute ferroviaire et les 3 barreaux routiers

  • L’autoroute ferroviaire atlantique.

L’autoroute ferroviaire Dunkerque-Lille-Vitoria devrait fonctionner en 2018. Cette liaison des zones de production maraîchères de Vitoria jusqu’au nord de la France, sans rupture de charge, sera possible grâce à l’installation d’un 3ème rail de Saint Sébastien à la frontière franco-espagnole (11kms). Ce chaînon manquant vient d’être réalisé entre Figueiras et Barcelone.

Les travaux principaux, à savoir la mise au gabarit des tunnels sur l’axe Bordeaux-Saintes-Poitiers, sont pour l’essentiel achevés. SNCF Geodis, avec sa marque VIIA, s’est vu confier l’exploitation de l’autoroute ferroviaire atlantique. Sur ce tracé, SNCF Geodis sollicite une aide publique pour l’aménagement des terminaux, et prendrait à sa charge les risques d’exploitation ainsi que l’investissement en wagons.

Selon les projections, cette autoroute ferroviaire pourrait transporter en régime de croisière 100 000 camions par an.

Le groupe Communauté d’Avenir a soutenu la création de cette autoroute ferroviaire dès le début du projet (repris dans les 80 propositions) et tient à exprimer son soutien à sa réalisation, pour des raisons évidentes liées à la saturation du réseau routier, à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (au sein des transports : 91% liés au transport routier ).

Le groupe Communauté d’Avenir souhaite que les différentes collectivités se mobilisent dans la perspective d’optimiser cette réalisation.

  • Un contournement ferroviaire.

La montée en charge du trafic de fret ferroviaire va rendre indispensable le contournement ferroviaire de l’agglomération bordelaise. Alain Juppé avait obtenu du précédent gouvernement le démarrage des études sur ce projet. Le cahier des charges est prêt et la convention de financement en cours.

Le groupe Communauté d’Avenir demande que le contournement ferroviaire soit inscrit au schéma national des infrastructures de transports qui sera présenté avant l’été.

Une destination : la gare !

La fréquentation des TER doit être amplifiée et il est nécessaire d’inciter les habitants des communes desservies par les TER à rejoindre le centre de l’agglomération en train.

Dans les communes desservies par les TER, l’attractivité de la gare doit être renforcée. La signalétique et la voirie, avec notamment des parcs relais lorsque les parkings de gare n’existent pas, doivent être réorganisées afin que les automobilistes puissent prendre facilement le TER. Il est nécessaire de développer, pour les usagers, les rabattements des bourgs en secteurs diffus vers les gares et leurs parkings.

  • Les 3 barreaux routiers.

Ils peuvent être mis en place en requalifiant des voiries existantes.

1er barreau : A63-A62

Ce 1er barreau réduirait nettement la circulation de grand transit hors CUB dans la portion de rocade Talence (échangeur n°15) – Villenave-d’Ornon (échangeur n°18).

Le temps de parcours, en passant par la rocade, sans qu’elle soit encombrée, est de 25 minutes de l’A63, sortie 24 Cestas-Jauge, jusqu’à la sortie 1.1 de l’A62 (lieu-dit La Prade). Il est identique sur la voirie départementale actuelle mais serait amélioré avec la requalification de voirie et plus certain que celui, aléatoire, par la rocade.

Ce barreau permettrait de récupérer les véhicules qui viennent du sud (Marmande, Agen) et se dirigent vers le Bassin d’Arcachon ainsi que ceux qui accomplissent le trajet inverse.

C’est le barreau le plus facile à réaliser et le plus performant.

2ème barreau : A62-A89

Il s’étendrait de la sortie 1.1 (La Prade) de l’A62 (Agen-Toulouse) à la sortie n°8 (Vayres) de l’A89 (Brive-Clermont-Ferrand-Lyon). Ce barreau permettrait d’éviter sur la rocade une circulation de transit entre Villenave d’Ornon (échangeur n°18) et Artigues (échangeur n°26). La traversée de la Garonne s’effectuant avec un pont étroit au niveau de Podensac, un nouveau pont sera indispensable. L’entrée dans l’A89 (Bordeaux-Clermont Ferrand) s’effectue un peu avant Libourne (n°8).

Le temps de parcours théorique actuel en passant par la rocade est de 35 minutes. Celui effectué sur voirie actuelle départementale est de 45 minutes. Ce temps est très perfectible avec une requalification de voirie et des contournements dont la réalisation sera complexe et coûteuse à réaliser en raison d’un environnement boisé, vallonné et surtout viticole avec des secteurs urbanisés. Ce 2ème barreau permettrait de prendre l’A89 pour rejoindre Paris au lieu de prendre l’A10 (45 minutes de plus mais 18€ de péage en moins).

Il sera surtout utile avec son complément : le 3ème barreau A89-A10.

3ème barreau : A89-A10

Il irait de l’A89 au niveau de Libourne jusqu’à l’entrée de l’A10 (Bordeaux-Paris) par le numéro 40b situé sur la commune de St-André-de-Cubzac. Ce barreau nécessite de créer une nouvelle bretelle d’accès et de sortie sur l’A89 au niveau de la commune de Fronsac pour rejoindre directement la D670.
Le temps de parcours théorique actuel de Vayres (sortie n°8) à St-André-de-Cubzac (sortie n°40b) en passant par la rocade (de la sortie 26 à la sortie 1) est de 32 minutes. Celui effectué sur l’actuelle départementale est de 20 minutes.

Il faut souligner que, dès la réalisation du 1er barreau (sortie 24 Cestas-Jauge de l’A63 jusqu’à la sortie 1.1 de l’A62 (lieu-dit La Prade), le trafic sur rocade sera nettement allégé.

Le temps de parcours de ce trajet par les 3 barreaux sur les départementales actuelles est d’1h30, un temps supérieur au temps théorique du trajet par la rocade (45 minutes). Cependant, en cas d’embouteillage, ce temps de trajet théorique double ou triple. Une fois la voirie départementale requalifiée, le temps de trajet par les barreaux diminuera.

Une vigilance forte concernant l’étalement urbain, risque inhérent aux barreaux, sera inscrite dans tous les documents d’urbanisme (SCOT,…).

2) RENFORCER ET OPTIMISER LA COOPERATION ENTRE LES COLLECTIVITES :
le syndicat inter-collectivités de la mobilité.

Au vu des défis communs à relever par chacune des collectivités (la Ville de Bordeaux, la CUB, le Département, la Région), il devient nécessaire repenser le mode de gouvernance afin de mettre en œuvre de manière cohérente et performante l’intermodalité, favoriser l’éco-mobilité et faire baisser la pression automobile en allant vers davantage de fluidité.

Une coopération active et régulière se révèle indispensable. La création d’un syndicat des transports y apportera une réponse tangible. Ce syndicat serait animé par Alain Juppé, Vincent Feltesse, Philippe Madrelle et Alain Rousset, pour ce qui est de son pilotage politique, et pris en charge de manière transversale par les directeurs et les élus concernés de chaque collectivité.

La nouvelle structure créée sera légère d’un point de vue administratif. Elle s’appuira sur les services de chaque entité participante et recherchera des synergies pour atteindre les objectifs communs indiqués auparavant.

Cet organisme permettrait de décloisonner les services, les compétences, les opérateurs, nous assurant cohérence et dynamisme dans nos choix pour les territoires.
Ce syndicat aura pour mission l’optimisation des déplacements avec le développement d’un certain nombre d’outils dont, par exemple, le système d’information intercollectivités (cartes communes, voire numérique), l’accélération de la mise en place du mode de paiement unique, avec un titre de paiement universel. La dématérialisation du paiement permettra, ainsi, le titre de paiement universel valable sur Bordeaux, la CUB, l’ensemble du Département et de la Région.

D’autres missions devront, bien évidemment, être confiées à ce syndicat en fonction des orientations politiques souhaitées en matière de transports et déplacements par les structures et collectivités réunies. Des communautés de communes pourraient également y être directement associées.

3) REEQUILIBRER LES DEPLACEMENTS :

Un 2ème plan de circulation.

Le 1er plan de circulation lancé par Alain Juppé pour la Ville de Bordeaux a porté ses fruits et permis de rééquilibrer les différents modes de déplacement. La baisse de la circulation automobile entre les boulevards, les cours et les quais a atteint 26% entre 2000 et 2009, et 18% en intra-rocade. Il s’agissait, alors, de constituer trois boucles : les cours, les boulevards, la rocade.

Ce 1er plan aux résultats spectaculaires a assuré une meilleure mobilité. Elle est seulement contrariée par l’accroissement du nombre de voitures par foyer.

A présent, l’ouverture du pont Jacques Chaban Delmas et la congestion croissante de la rocade, obligent à penser un 2ème plan de circulation poursuivant les objectifs de fluidité et de développement durable.

Ce plan doit englober la ville centre de l’agglomération et les autres communes de la CUB afin que sa cohérence conforte son efficacité. Ce plan doit se comprendre comme un plan d’ensemble qui prend en compte tous les modes de déplacement.

Il devra être élaboré avec tous les outils dont nous disposons et entraîner de nouvelles signalisations, des changements de sens de circulation, des mises à double sens sur des voies actuellement en sens unique. Ses objectifs seront : décongestion, fluidité et éco-mobilité.

LE SCHEMA DIRECTEUR OPERATIONNEL DES DEPLACEMENTS METROPOLITAINS (SDODM)

Le Conseil de Communauté du 27 novembre 2009 a autorisé le lancement d’un « Schéma Directeur Opérationnel des Déplacements Métropolitains » (SDODM).

La CUB mène donc une réflexion stratégique en lien avec le SCOT, le PDU et le PLU sur les déplacements.

Trois objectifs :

  • définir les axes à développer,
  • organiser le futur réseau selon les objectifs de parts modales escomptés,
  • donner des priorités de desserte et de modes (bus à haut niveau de service, tramway).

Le 29 avril 2011, la CUB a engagé des études de faisabilité sur 4 secteurs :

  • la desserte de la rive droite,
  • la liaison Mérignac Aéroport – Bordeaux,
  • la desserte Saint-Médard – Bordeaux centre,
  • la desserte Gradignan – Talence campus – Bordeaux CHU Pellegrin.

Pour ces 4 secteurs, le groupe Communauté d’Avenir propose :

  • le tramway ou un mode innovant de même capacité, c’est-à-dire un mode de même performance que le tramway, résultant d’innovations technologiques et proposant la même capacité. Pour mémoire, en 2010, 60% des usagers des transports en commun empruntent le tramway, et en 2011, 61,1%.
  • d’effectuer la liaison Mérignac Aéroport – Bordeaux en tramway pour des raisons évidentes d’absence de rupture de charge. Le branchement s’opèrerait aux Quatre Chemins, endroit où la ligne actuelle, en provenance des boulevards, prend un virage pour se diriger vers le lycée et l’église de Mérignac. Ce choix permet une liaison directe avec la gare Saint Jean, en traversant Bordeaux, grâce à une connexion peu coûteuse entre la ligne A et la ligne C à Bir Hakeim. Par ailleurs, Mérignac doit aussi avoir un accès rapide au réseau SNCF grâce à une liaison avec la gare de Pessac-Alouette, pour laquelle un autobus cadencé à haut niveau de service pourrait convenir.
  • d’inscrire les financements nécessaires à la poursuite des études des 4 secteurs et la réalisation de ces équipements au PPI de la prochaine mandature.

Des transports actifs pour des usagers véritablement acteurs.

Comme prévu dans les préconisations de l’étude d’EREA commandée par la CUB de nouvelles actions sont à mettre en œuvre avec un calendrier et un budget dédiés. L’objectif de 15% de la part modale du vélo en 2020 ne pourra pas être atteint sans de nouveaux leviers.

Il est nécessaire de :

  • s’appuyer sur le numérique et les réseaux sociaux pour développer l’information sur les itinéraires et les temps de parcours,
  • mettre en œuvre des liaisons vélo rapides interurbaines (de type REVE),
  • d’étendre les zones de rencontre et zone 30 en cœur de ville et cœur de quartier sur plusieurs communes simultanément,
  • développer les parcours scolaires sous forme de pédibus et vélobus.

4) DONNER A NOTRE AGGLOMERATION UNE INTELLIGENCE MOBILE ET NUMERIQUE

L’intérêt que peuvent avoir les sites collaboratifs, les réseaux sociaux, en matière de mobilité n’est plus à démontrer. Les déplacements en transports en commun, à vélo, en voiture, avec et sans stationnement, sont concernés car le numérique peut être mis au service de l’intermodalité. L’émergence du numérique dans les déplacements est une révolution, une réelle modernité. L’un des enjeux de son utilisation pour la mobilité est de gagner de nouveaux usagers aux transports en commun grâce notamment à la mise à disposition des informations en temps réel. La chaîne de la mobilité est optimale lorsqu’elle est sans rupture. Il faut donc répondre de manière fine aux usagers.

Le groupe Communauté d’Avenir propose que la CUB devienne une agglomération pilote avec notamment :

  • Un nouveau logiciel au service de tous les usagers. L’objectif du groupe Communauté d’Avenir est de réussir à agréger les réseaux sociaux et autres sites collaboratifs pour disposer de l’information et réaliser, par exemple, un logiciel à partir d’une multitude de capteurs. Il s’agira de solliciter les communautés d’usagers en réseaux sociaux qui informeront en direct, immédiatement et gratuitement. Pour mémoire, la CUB va mettre en place le Système d’Aide à l’Exploitation et à l’Information des Voyageurs (SAEIV) avec 193 points d’information et, pour les points d’arrêt éloignés, le recours au mobile. Il faut aller plus loin.
  • Le développement du NFC. Le NFC (Near Field Communication) ou sans-contact est relativement peu coûteux et applicable facilement du stationnement aux transports publics. Le téléphone mobile a l’avantage du paiement devant le terminal de paiement ; d’assurer la collecte, le traitement des données et la traçabilité. L’enjeu peut être que les collectivités territoriales créent des applications, et parviennent sur leurs compétences, à construire leur propre modèle.
  • La géolocalisation des stations de vélos, des navettes, des voitures en autopartage, en libre service est à conjuguer avec la géolocalisation du stationnement et son paiement. Le besoin est d’orienter l’usager afin qu’il puisse stationner facilement en surface ou non, par le biais de son smartphone et un couplage avec l’horodateur. Un organisme dédié à la circulation automobile existe de fait avec un PC circulation pour l’agglomération installé à GERTRUDE. Il doit être conforté avec la dynamique du secteur numérique privé (les logiciels gratuits de type WISE, Google, TomTom qui donnent en temps réel toutes les informations sur tablettes, ordinateurs et téléphones mobiles aux automobilistes qui en possèdent) pour diffuser les informations utiles.

5) CO-INVENTER LA MOBILITÉ INTELLIGENTE:
le cluster des PME locales

Les motivations de nos déplacements (travail, loisirs, école, achats…), leurs horaires, leurs modes (voiture, en transports en commun, à pied, à vélo) sont éclectiques. Les objectifs de développement durable et de fluidité demandent que ces pratiques individuelles et collectives évoluent. Il nous faut donc faire preuve d’innovation pour adapter au mieux les services de transports sur le territoire et favoriser les pratiques d’éco-mobilité.

Pour ce faire, le groupe Communauté d’Avenir souhaite lancer un appel aux PME de l’agglomération et de la région, afin de travailler avec elles sur des propositions de déplacements dans une logique de cluster et de mise en commun de leurs compétences. Le groupe Communauté d’Avenir s’adresse plus particulièrement aux start-up locales dont certaines d’entre elles sont déjà reconnues sur un plan international pour leur créativité et leurs innovations numériques.

A partir des données publiques de cartographie, des technologies web, il peut être possible de déployer de l’intelligence sur la mobilité. Leurs expertises, leurs savoir-faire, leur association avec des universitaires, peuvent mettre en place des projets utiles à la collectivité. La problématique des déplacements rencontre leur intérêt et donne lieu, notamment, à des créations d’applications nouvelles, utilisables ensuite par les usagers.

L’objectif est d’inventer, avec l’intelligence numérique présente localement dans les PME et l’Université, des moyens de mieux circuler.

6) MIEUX CIRCULER SUR LA ROCADE :
les opérations à mener

Même si la circulation des poids lourds pèse lourdement sur la congestion de la rocade, le trafic pendulaire, avec les déplacements domicile-travail, en a sa part de responsabilité. Sur la rocade est, il peut être dénombré 110 000 à 130 000 véhicules/jour et sur la rocade ouest 85 000 à 103 000 véhicules/jour.

La rocade ouest va être élargie de 2 à 3 voies, projet qui reçoit notre soutien et qui a fait l’objet de multiples démarches de la part du groupe Communauté d’Avenir. Notre groupe insiste sur le respect des délais de livraison et la tenue du calendrier opérationnel.

A présent, deux interventions peuvent être proposées à l’Etat dans le cadre du PDMI 2015-2019 (Programmes de modernisation des itinéraires routiers). Le Ministre des Transports devra trancher sur ces points :

  • la requalification d’un certain nombre d’échangeurs, dont l’échangeur E26 (sur la route de Libourne) par le biais d’un élargissement de la bretelle et d’un aménagement qui s’appuierait sur des feux de circulation. L’échangeur n°4 pour améliorer sa fluidité et son fonctionnement. L’échangeur n°16 est à réaménager en améliorant l’échange rocade-RN89.
  • le traitement autour du pont François Mitterrand qui connaît une réduction de la voirie de 3 à 2 voies puisque une voie est actuellement dédiée à la piste cyclable. Cette dernière enregistre une bonne fréquentation. En maintenant la piste cyclable et en la faisant passer de l’autre côté, en encorbellement, il est possible de regagner la 3ème voie.

Ces opérations sont estimées à 10 millions d’euros chacune.

Le groupe Communauté d’Avenir écarte tous nouveaux moyens de contrôle de la circulation (caméra sur drone ou dirigeable) qui se révèleraient extrêmement coûteux. Le développement des nouvelles technologies liées aux téléphones portables et à internet sont tout à fait en mesure de fournir les mêmes services pour un coût bien moindre.

La coordination des chantiers (voirie, réseaux,…) est à réaliser avec une instance de pilotage qui associe la CUB, les entreprises et les entités intervenantes afin que le calendrier des chantiers, leur emprise, prennent en compte les impératifs du trafic et la fluidité sur les axes principaux.

Covoiturage

L’enjeu du covoiturage est la réduction du nombre de voitures sur les axes routiers et en ville. Le taux de remplissage des voitures sur la rocade est le suivant: 80% des véhicules transportent une seule personne.

Il faut donc faire en sorte que le taux de remplissage par voiture soit plus important en incitant fortement au covoiturage.

Ce dernier bénéficie déjà d’un soutien des collectivités, avec notamment des sites internet dédiés (moijecovoiture.com bientôt amélioré avec AUDACE). Grâce aux demandes récurrentes du groupe Gironde Avenir, le Conseil Général s’est lancé dans la création d’aires de covoiturage (60 prévues) en partenariat avec l’Etat et la CUB.

Le groupe Communauté d’Avenir propose de franchir une étape supplémentaire en instaurant des voies réservées au covoiturage sur la CUB. Cette opération peut être expérimentale, sur une période définie, limitée à certaines heures de la journée, aux heures de pointe, et sur des secteurs bien déterminés d’entrées et sorties de l’agglomération, contrôlées par cameras et appareils photographiques. Des aménagements légers, des travaux de peinture et de signalétique sont requis.

Des bretelles d’entrée de la rocade pourraient être consacrées aux covoitureurs, avec une signalisation forte et dissuasive.

Pour mémoire, Aliénor 2, qui assure l’information des usagers avant d’entrer sur la rocade (informations du trafic rocade, régulation de vitesses, informations en temps réel concernant le covoiturage, informations concernant les parkings poids lourds) va se mettre en place.

7) AMELIORER L’ACCÈS AUX TRANSPORTS
Actions immédiates

La CUB se doit de prendre en compte dans des délais courts la question de l’accès des personnes à mobilité réduite aux transports en commun. En effet, si l’accès au tramway a été pensé en concertation avec les représentants de ces usagers, le réseau de bus reste trop problématique voire accidentogène. Le groupe Communauté d’Avenir propose donc :

  • un plan d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite traitant le problème du passage du trottoir au bus ou du bus au trottoir, notamment,
  • un plan de dépressions charretières de trottoirs sur l’ensemble de la CUB,
  • la définition d’une ligne de bus “accessible” pilote (personnes à mobilité réduite, mal-voyants, personnes âgées…) afin d’expérimenter l’aménagement adéquat des stations de bus et les cheminements piétons aux alentours. Ce test permettra de valider les choix qui seront appliqués à l’ensemble du réseau.

Par ailleurs, des mesures simples telles que le comptage d’usagers pour les transports en commun permettant d’obtenir des chiffres de fréquentation et des pourcentages, à l’instar du vélo, sont des indicateurs à communiquer pour susciter une dynamique supplémentaire. La communication institutionnelle peut être mise à profit pour jouer un rôle d’émulation chez les usagers : “nous avons un défi commun à relever, voilà nos résultats, voilà nos objectifs, voilà notre progression…”

  • l’expérimentation d’un « bureau du temps et de la mobilité » interne

Les collectivités se doivent de donner l’exemple à la société civile dans son ensemble en mettant en œuvre de nouvelles pratiques. Cette exemplarité peut avoir un effet d’entraînement et être ensuite étendue aux entreprises et universités, grandes écoles. L’immédiateté de cette mise en œuvre peut inciter les autres entités à nous rejoindre.

Avec l’objectif de faire baisser la pression automobile aux classiques heures de pointe, la CUB, le Département, la Région, la Préfecture, ouvriraient une expérimentation de « bureau du temps » à leurs salariés. Ce « bureau du temps » rechercherait des réponses adaptées, s’appuyant sur des variantes horaires notamment, en concertation avec les administrations, salariés, syndicats.

La méthode pour s’éloigner des horaires classiques « 8h-12h, 14h-18h » conduirait à une réévaluation des heures de présence en vue d’une meilleure gestion de la mobilité urbaine. Elle s’appuierait sur une enquête préalable des déplacements des salariés.

La sensibilisation des salariés et la recherche de solutions innovantes constituerait une expérience grandeur nature. Si elle s’avère concluante, l’expérimentation s’étendrait aux grandes entreprises locales, CHU,…

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