Quatre facteurs de risques interagissent entre eux pour former des «cercles vicieux», selon une étude européenne
La commission européenne a rendu publique, dans le cadre de la conférence «combattre la pauvreté et l’exclusion sociale dans les zones rurales» qui se tenait la semaine dernière à budapest en Hongrie, une étude sur la pauvreté rurale, où elle définit quatre facteurs de risques:
- la démographie,
- l’éloignement,
- l’éducation
- le marché du travail.
Selon cette enquête, réalisée sur la base des données démographiques de 14 pays de l’Union Européenne, dont la France, auxquelles s’ajoutent celles de la Norvège, ces quatre facteurs de risques interagissent entre eux pour former des «cercles vicieux».
Par exemple, le «cercle de l’éloignement» trouve son origine dans «le manque d’infrastructures qui, en affectant la performance économique de la région, encourage l’émigration et, par conséquent, se répercute sur la situation démographique, tout en constituant un obstacle ultérieur au développement des infrastructures», expliquent les auteurs de l’enquête.
Ainsi dans ces zones, le taux d’emploi des hommes, des femmes et des travailleurs âgés a baissé sur la période 2000-2005, tandis qu’il a augmenté pour les mêmes catégories de personnes vivant en ville.
A noter que, selon l’étude, la «question de la disparité des sexes est particulièrement significative». les femmes connaissent notamment des problèmes d’absence totale d’emploi à la campagne.
Dans ces conditions, la seule possibilité de gravir l’échelle sociale pour les jeunes issus des familles pauvres en milieu rural est l’éxode. un choix individuel logique qui conduit au vieillissement de la population et à son appauvrissement, démontrent les auteurs.
L’enquête, qui se doit aussi de contribuer à la «construction d’une stratégie communautaire spécifique pour l’inclusion sociale dans les zones rurales», propose donc de concevoir des mesures politiques cherchant à résoudre les problèmes d’éloignement géographique ainsi que des mesures d’inclusion sociale.
Alors que de nombreux pays font le choix de politiques actives, le texte rappelle que les ruraux recourent moins aux prestations sociales que les urbains.
Plus attachés à des valeurs d’indépendance et d’autosuffisance, ils craignent le manque d’anonymat lorsquil s’agit d’encaisser leurs prestations et donc également les risques de stigmatisation sociale.
Pour y remédier, l’étude conseille aux pays de mieux faire connaître leurs politiques sociales dans ces zones et de décentraliser leurs organisations institutionnelles.
Enfin, pour améliorer le taux de croissance dans les zones rurales, l’étude prône un mode d’action action éprouvé: l’instruction et la formation, notamment professionnelle.
Télécharger la synthèse de l’étude
Cet article est paru sur Maire-info le 16/06/2009