Pétition pour une politique européenne en faveur des énergies renouvelables qui reconnaît la réalité du rôle de la biomasse dans la décarbonation de nos usages et dans la préservation des forêts françaises
Engagés dans la transition écologique, les acteurs et les collectivités locales de la filière forêt-bois (*) dénoncent les contresens des orientations européennes envisagées sur le bois-énergie qui ignorent la réalité physique et pourraient saper les bases même de la gestion forestière durable en France, au moment même où les forêts ont plus que jamais besoin de leur intervention pour affronter les impacts du changement climatique..
Il en dépend notre capacité à conjuguer à la fois la préservation de notre puits de carbone, la décarbonation de l’économie par les différents usages du bois et la poursuite du développement de la chaleur renouvelable nécessaires à l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone en 2050.
Dans le cadre de la directive européenne sur les énergies renouvelables en cours de révision, des propositions remettent en question le caractère renouvelable du bois énergie issu des forêts à travers une définition hors sol et un plafonnement injustifié du bois prélevé en forêt (biomasse ligneuse dite « primaire »).
Faisons confiance aux nations et à leurs professionnels de la forêt dans la mise en place de règles adaptées à la singularité de leurs forêts.
L’UE voudrait imposer en Europe des mesures universelles de gestion forestière. Or, depuis des décennies, les prélèvements de bois en France sont soumis à un cadre légal très strict. Les professionnels de la filière défendent et promeuvent une gestion forestière durable, qui permet de protéger la forêt tout en préservant ses bénéfices, en matière d’atténuation du changement climatique et pourvoyeuse d’un matériau et d’une énergie renouvelables.
Les pratiques sylvicoles, très encadrées en France, ont pour objectif prioritaire la production de bois d’œuvre (produit et récolté pour construire nos maisons et nos meubles, fabriquer nos emballages, etc.) et de bois d’industrie (pour produire du papier, des panneaux etc.). La production de bois-énergie intervient quant à elle en bout de chaîne, valorisant les parties de l’arbre qui n’ont pas d’autres débouchés. Le débouché bois-énergie, indispensable aux actes de gestion sylvicole, apporte aux propriétaires forestiers un complément de revenu indispensable à l’entretien de leur patrimoine forestier.
Les prélèvements de bois en forêt (pour le bois d’œuvre, le bois d’industrie et le bois-énergie) sont très inférieurs à l’accroissement naturel des forêts, en témoigne la surface forestière et le volume de bois sur pied qui ont doublé en deux siècles en France, et qui continuent de s’accroître.
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie de l’UE en 2030 peut donc augmenter…
– … dans le cadre d’une approche vertueuse de l’utilisation de la biomasse forestière orientée vers les usages les plus performants,
– … et dans le cadre d’une complémentarité des usages du bois d’œuvre, du bois industrie et du bois-énergie .
Défendez la mobilisation des acteurs de la filière forêt-bois en faveur de la préservation de la gestion durable et des multiples usages complémentaires des forêts françaises en soutenant le bois-énergie : « je signe la pétition »
Consultez et relayez massivement :
– la tribune d’Antoine d’Amécourt président de Fransylva (Fédération des syndicats de forestiers privés de France), parue de le 6 février dans FigaroVox.
– la note de position des acteurs et collectivités locales de la filière forêt-bois, adressée aux parlementaires français et européens, qui alerte clairement sur l’impact de mesures telles que des restrictions liées à la définition de la biomasse ligneuse qui sont « extrêmement dommageables pour l’économie française ».
(*) Les acteurs de la filière forêt-bois et des collectivités locales françaises regroupent : Amorce, le Comité interprofessionnel du bois-énergie (CIBE), les Experts forestiers de France, la Fédération nationale du bois (FNB), la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR), la Fédération des services énergie environnement (FEDENE), la France Bois Forêt (FBF), la Fédération des syndicats de forestiers privés de France (FRANSYLVA), l’Union des coopératives forestières (UCFF) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER)
A ma connaissance l’ONF gère plutôt bien notre patrimoine forestier et doit être soutenu Nous n’avons nul besoin de directives européennes venant de pays qui laissent leurs forêts en piteux état.
PS M. d’Amécourt est-il originaire de Châteaudun ?
Antoine d’Amécourt est Sarthois, mais il est parent avec les d’Amécourt de La Chapelle du Noyer et de Châteaudun.
UE – Directive sur les renouvelables : les négociations en trilogue toujours bloquées sur la question de la bioénergie – Parlement et Conseil ne sont pas parvenus à trouver un terrain d’entente, le 14 février, sur le chapitre de la directive RED consacré à la bioénergie. D’après plusieurs participants, le Conseil présidé par la Suède refuse les tentatives de compromis autour du sort de la biomasse ligneuse primaire (bois, écorce…), faute de marge de manœuvre constatée, pour faire évoluer sa position. L’utilisation énergétique de la biomasse ligneuse primaire étant controversée, le Parlement européen en avait proposé une définition afin de limiter les subventions publiques et de plafonner son utilisation en tant que source d’énergie renouvelable. Mais le Conseil refuse pour l’heure tout statut spécifique pour ce type de biomasse. Stockholm demande aussi de clarifier le principe dit « de cascade », classant les usages de la biomasse selon un ordre de priorité. D’après le Conseil, les dérogations à ce principe, pour prioriser l’utilisation énergétique notamment, doivent être détaillées dans la directive (plutôt que dans un futur acte d’exécution édicté par la Commission). L’exécutif européen a promis de plancher sur une tentative de compromis pour préciser ce principe. Les négociations continuent au niveau technique. Les négociateurs politiques, eux, se réuniront le 6 mars pour un nouveau trilogue. L’agenda reste à définir. Une nouvelle date de trilogue, en avril, devrait par ailleurs être ajoutée par le rapporteur, Markus Pieper (droite, PPE). Le document « quatre colonnes ».