Le Comité régional d’INTERFEL Nouvelle Aquitaine est particulièrement attentif aux orientations qui pourront être prises au niveau régional lors de la prochaine mandature. Ainsi, nous nous permettons de vous contacter dès aujourd’hui afin de connaitre vos positions sur différentes thématiques importantes pour notre filière et sur lesquelles les entreprises de la filière des fruits et légumes frais sont mobilisées.
Avec une hausse en volume de 4,5% de la consommation de fruits et légumes en 2020 au détail, les Français n’ont jamais été aussi proches de répondre aux recommandations de santé publique, « Manger au moins 5 portions de fruits et légumes par jour ».
92,5% des Français citent les fruits et légumes comme étant leurs produits frais favoris !
C’est le résultat du travail de toute une filière, qui œuvre chaque jour au quotidien pour fournir aux consommateurs des fruits et légumes de qualité.
2021 a été promulguée par la FAO, Année Internationale des Fruits et Légumes. La communauté internationale se mobilise autour d’un même message : sensibiliser aux bienfaits nutritionnels des fruits et légumes et recommander une alimentation équilibrée et un mode de vie plus sains.
Dans ce contexte, INTERFEL a remis son plan d’actions de la filière fruits et légumes post Covid-19, aux pouvoirs publics en juillet 2020. Plusieurs des mesures proposées peuvent envisager un déploiement pertinent à l’échelle régionale, c’est le cas notamment des propositions :
– N°6: coopérer en régions
– N°7: favoriser une « culture » fruits et légumes auprès des enfants
– N°8: rendre accessible à tous la consommation de fruits et légumes
– N°9: (re)valoriser les métiers de la filière
– N°11 : attirer et fidéliser les saisonniers
– N°12 : être au fait de l’évolution économique et sociétale
– N°15 : rendre l’offre fruits et légumes plus lisible
Nous souhaiterions connaitre vos positions et mesures éventuelles de votre programme en faveur :
· De l’accessibilité pour tous à une alimentation saine et en particulier aux fruits et légumes frais, notamment en lien avec :
o le renforcement du dispositif européen « Lait et Fruits à l’école », actuellement en échec en France ;
o la création d’un système de financement de chèques fruits et légumes accessibles aux plus démunis ;
Notre inquiétude est grande car nous constatons aujourd’hui que 60% des fruits consommés en France sont importés ; 40% des légumes ; notre priorité va donc à l’aide à l’installation de producteurs en Nouvelle-Aquitaine qui est la 1ère région agricole de France et la seconde d’Europe ; Notre inquiétude est double lorsque l’on observe que dans certaines parties de notre région, des collectifs se montent pour empêcher l’installation des agriculteurs comme récemment à Saint Yriex sont la création d’un verger de de ha de pommes golden du Limousin …
Alors oui, nous sommes très favorables au programme « lait et fruits » à l’école et c’est le rôle des Régions de relayer ces programmes et de les permettre sur le territoire. Mais notre condition est que le lait vienne de nos exploitations et les fruits de nos vergers ! Aujourd’hui, 40% des éleveurs laitiers disent ne pas avoir de succession !
L’idée d’un chèque « fruits et légumes » accessible aux plus démunis est plutôt de la compétence des Conseils Départementaux. Nous nous engageons à les consulter pour les aider dans cette mise en place, comme cela se fait aux USA, à condition, une fois encore, comme l’a imposé Joe Biden, que ce chèque soit réservé aux fruits et légumes produits en France !
· De l’éducation à l’alimentation, en particulier dans les lycées, par exemple via la mise en place de cours de cuisine pour les lycéens ;
Cela est très intéressant et nous prenons cette idée à notre compte. Nous nous engageons à travailler avec les services académiques pour créer dans les lycées des cours de cuisines pour valoriser les produits locaux et la gastronomie régionale ; Pour apprendre à nos élèves à cuisiner eux-mêmes ; C’est une très bonne idée.
· Du développement des productions de fruits et légumes frais et des circuits de distribution des produits alimentaires en Nouvelle Aquitaine, notamment afin de permettre aux acteurs de la filière d’adapter l’offre aux segments produits privilégiés (SIQO dont bio, HVE,…), aux circuits de distribution recherchés (Drive, circuits de proximité,…) et à l’évolution des modes de consommation (vrac, préemballé, Fraîch’découpe et autres produits-services,…)
Par ailleurs, pourriez-vous nous préciser quelle est votre perception des enjeux que représentent les marchés de gros à l’échelle régionale ?
Notre souhait au-delà de l’installation de nouveaux agriculteurs, de l’aide à l’obtention de labels de qualité, est d’installer dans notre région des industries de 1ère et 2ème transformation des produits agricoles et forestiers ; et des outils logistiques pour permettre l’approvisionnement local ; Nous avons besoin de plateformes en Nouvelle-Aquitaine ; La Région donnera l’exemple en concevant, avec les organisations professionnelles, des plateformes d’approvisionnement des Lycées qui auront vocation à servir ensuite, les collèges, les écoles communales, et à terme les restaurateurs …
· Du développement de l’emploi et de la formation aux métiers du secteur des fruits et légumes frais qui recrutent, notamment en lien avec
o L’accompagnement, à tous les maillons de la filière, des initiatives de création de formation qualifiantes ou diplômantes, initiales et continuées, dédiées aux métiers de la filière fruits et légumes ;
o L’accompagnement de la découverte des métiers de la filière pour créer des « vocations » et démontrer en quoi cette filière peut être un véritable ascenseur social
o La mise en place des mécanismes d’attractivité et de fidélisation des saisonniers dans la filière fruits et légumes en recherchant notamment des complémentarités et des synergies avec des secteurs d’activité connexes.
Tous ces sujets nous intéressent et rentrent dans ce que nous avons appelé le diagnostic des besoins d’emploi et de formation du territoire. Car malheureusement, aujourd’hui, et vos questions le prouvent une fois encore, on forme les nouvelles générations, non en fonction des besoins du territoire, mais en fonction des enseignements disponibles. Ce que nous proposons est une véritable révolution et nous voulons la mener en nous appuyant sur les filières.
C’est immense gâchis tant du point de vue des formation initiales, que de celui des formations professionnelles ou qualifiante.
Il est curieux de constater la désaffection des familles pour l’enseignement agricole et plus largement l’enseignement professionnel. Mais lorsque l’on en recherche la cause on s’aperçoit que les consignes sont données dans les collèges pour forcer l’orientation des enfants vers l’enseignement général. En effet, les principaux de collèges sont notés en fonction du nombre d’élève qu’ils envoient en seconde générale. Les élèves qui partent vers l’enseignement privé, notamment les MFR, ne sont pas suivis. Ils aboutissent pour un certain nombre d’entre eux dans des impasses. Il y a des ruptures d’information. Mais, après le Lycée, voire même après des études supérieures, de plus en plus d’étudiants font le choix d’une formation qualifiante pour retourner vers les métiers de l’agriculture et de l’artisanat … Sans que personne ne remette en question notre système actuel !
L’Etat a toujours la compétence de l’orientation des élèves, malheureusement … Mais il a confié aux régions l’information sur l’orientation ! Sur cette base, nous pouvons commencer à construire avec les filières, pour créer des « vocations » et démontrer en quoi cette filière peut être un véritable ascenseur social, accompagner, à tous les maillons de la filière, des initiatives de création de formation qualifiantes ou diplômantes, initiales et continuées, dédiées aux métiers de la filière fruits et légumes ;
Le sujet de la mise en place des mécanismes d’attractivité et de fidélisation des saisonniers est un sujet qui nous préoccupe car nous constatons que la plupart des saisonniers viennent d’ailleurs alors que notre région compte de très nombreuses personnes qui touchent le RSA ; Tout cela n’est pas logique, c’est même inadmissible et choquant ; Nous travaillerons sur cette question avec les départements et l’Etat ;
· De l’amélioration des réseaux de transport sur le territoire
Nous avons effectivement un plan de développement des transports des très important. Nous souhaitons remettre des trains sur les rails. Transformer un certain nombre de TER en RER pour faire le lien entre les bassins de vie et les bassins d’emploi ; Nous souhaitons construire des routes pour désenclaver les territoires ruraux ; Nous souhaitons une liaison Limoges-Périgueux-Mont-de-Marsan-Pau, un projet développé par les Chambres Consulaires du territoire au sein d’association DEVELOP’SO.
Par ailleurs, considérez-vous que les femmes et les hommes œuvrant au sein des entreprises de la filière des fruits et légumes frais (de la production au point de vente) ont été en 1ère ligne en 2020 ?
Oui. Ils ont été en 1ère ligne et le gel qui a sévi ce printemps n’a pas été la récompense attendue … Aujourd’hui la situation économique est très compliquée et personne ne se préoccupe véritablement, au-delà des beaux discours, du manque de protection de nos productions. La PAC n’est bientôt plus ni une politique « agricole », ni-même une politique « commune » … L’assurance multi-périls basés sur la « moyenne olympique » n’est plus adaptée à la succession des aléas climatiques … Personne ne s’en offusque. C’est bien dommage, car, à la table des négociations à Bruxelles, c’est la Région Nouvelle-Aquitaine qui représente l’association des Régions de France !
Contact : comiteregionalna@interfel.com