Lundi soir à 20h, nous étions 160 à avoir bravé la tempête pour nous retrouver à Saint Macaire, Salle François Mauriac autour d’Alain Juppé, d’Isabelle Roy et de Florence Lassarade.
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Je remercie Alain Juppé pour sa venue dans notre Entre deux Mers, au cœur de la tempête. Il a pu voir à Gornac que nos communes étaient dans le noir…
Permettez moi de remercier aussi tous les élus présents, ils représentent ici les 10 cantons da la 9ème circonscription. Merci d’être venu ce soir malgré les conditions climatiques et le week-end que nous venons de passer.
J’excuse tous les élus et toutes celles et ceux que la tempête a retenu chez eux. Ils sont nombreux.
Permettez moi de remercier les organisateurs de cette réunion, en premier lieu, Isabelle Roy, notre secrétaire de circonscription et Florence Lassarade, qui représente notre mouvement dans ce joli canton de St Macaire, le canton qui voit plonger les terroirs de l’Entre Deux Mers, dans le lit de la Garonne ! Florence porte nos valeurs, au sein du conseil municipal de St Macaire où elle est adjointe au Maire.
Très bonne année 2009 à toutes et tous.
L’année 2008 s’achève dans une ambiance de crise. Et 2009 commence par une tempête…
L’année 2008 marque la fin d’une ère…
- Une ère où des organismes qui avaient la confiance de toutes et tous, la confiance des Etats, ont trahis cette confiance.
- Une ère où le bon sens a quitté de nombreuses entreprises. Des établissements financiers de renom se sont mis à investir dans des produits « bidon ».
- Une ère où les mêmes qui demandaient ici des garanties exorbitantes au petits épargnants, chez nous, investissaient sans le savoir, de l’autre coté de l’atlantique, dans des produits et des entreprises qu’ils ne connaissaient pas, dirigées par des gourous de la jet-set ou par des entreprises écrans, notées par des agences de contrôles d’opérette !
En 2008, une spéculation sur les produits pétroliers a généré des hausses de carburants et d’énergie sans commune mesure avec ce que nous avions connu jusqu’alors… Une hausse dont l’ampleur a été cachée par la valeur de l’Euro. Cette hausse, ajoutée aux coûts des NTIC (téléphonie mobile, Internet, …) a amputé notre pouvoir d’achat pour les autres produits, notamment ceux de première nécessité.
Dans notre région, dans l’Entre Deux Mers, en Gironde rurale, cette crise internationale, se double de crises agricoles graves (le vin, le lait, l’élevage, les céréales), alors que l’agriculture est notre poumon économique : crise sur les ventes, crise sur la production, hausse des intrants…
L’agriculture va mal, et tout le monde en pâtit : les répercutions sur l’ensemble du commerce et de l’artisanat se font sentir un peu plus chaque jour…
2008 a été l’année folle… Si nous n’y prenons pas garde, l’année 2009 sera terrible.
Alors, chers amis, en 2009, faisons le vœu que le monde réel reprenne le pas sur le monde virtuel et que le bon sens retrouve sa place dans la vie de tous les jours.
Pour cela, faisons partager autour de nous les valeurs de notre mouvement :
- mettons l’homme au cœur de toute chose. Nos organisations collectives doivent être au service de l’homme et non l’inverse, à commencer par la monnaie et l’économie. « Il n’est de richesses que d’hommes », c’est ce qu’écrivait l’économiste français Jean Bodin au seizième siècle, l’un des inventeurs de la monnaie. Ne l’oublions jamais : l’homme existait avant la monnaie.
- faisons confiance à la raison et au cœur de l’homme dans nos relations avec les autres et multiplions les occasions de mettre en place entre nous, les solidarités, petites ou grandes.
- faisons preuve de pragmatisme, faisons confiance à ce que nous comprenons et ne nous engageons pas dans l’inconnu… refusons de croire aux mirages que propose le monde virtuel… L’argent facile n’existe pas.
- Refusons l’idéologie ! Comme le dit si bien Jean-Pierre Raffarin : « l’idéologie, c’est quand la réponse arrive avant la question ».
- N’oublions pas qu’au fronton de nos mairies, au fronton de la république, il est écrit : « liberté, égalité, fraternité ». La fraternité républicaine est sans doute celle des trois valeurs de notre république dont nous aurons le plus besoin cette année 2009… La fraternité républicaine et le compagnonnage font partie de nos valeurs !
Cette crise remet en cause de nombreux sujets…Elle nous lance de nouveaux défis. Et il nous faut réfléchir pour trouver ensemble de nouvelles solutions à de nouveaux problèmes…
Tout devient si compliqué…
- Les plats cuisinés ont remplacé les fruits et légumes… Ainsi les yoghourts ne sont plus aromatisés à la fraise des bois ou à la framboise du jardin, mais à la tarte tatin ou a la crème brûlée… Petit à petit le plat cuisiné prend le pas sur les fruits et légumes… Et le goût des uns et des autres est formaté à des goûts brevetés…
- Les jeunes ne boivent plus de vin, mais des pré-mix : vodka-miel, rhum-orange, red bull, … Dès goûts brevetés…auxquels ils s’habituent petit à petit… loin du merlot ou du cabernet sauvignon.
- Les compositeurs ne composent plus… Aujourd’hui on fait de la musique grâce au « sampling » une méthode qui consiste à emprunter des séquences de musique à d’autres compositeurs et à les ré-harmonisées entre elles… Si bien que les nouveaux morceaux de musique marchent tout de suite, parce qu’il nous rappelle les anciens…
- Autrefois on investissait dans une entreprise familiale, puis on a investit dans des actions, puis dans des paniers d’actions (les SICAV). Aujourd’hui on investit dans des prémix de produits financiers…Contenant des produits pas très recommandables… C’est comme cela qu’on a fait investir dans des crédits douteux, des entreprises qui n’en mangeaient pas… Comme il y a quelques années on a fait manger de la farine animale à des herbivores…
Tout devient compliqué… Et comme c’est compliqué, on ne parle plus que de « traçabilité »… La traçabilité c’est la carte pour s’y retrouver dans les choses compliquées !
De la traçabilité nous en aurions besoin, aussi, pour savoir qui fait quoi dans nos collectivités territoriales… Les communes, les communautés de communes, les pays, les conseils généraux, les conseils régionaux, l’état, le parlement européen, la commission européenne…
Au fil des années des niveaux ont été ajoutés, sans jamais oser simplifier les rapports entre les uns et les autres… Des compétences croisées, des compétences partagées, des compétences à moitiés décentralisées, sans les revenus qui vont avec…
Dans cet enchevêtrement on comprend bien qu’il y a des solutions à trouver pour simplifier ce que Coluche aurait appelé le « schmilblick » !
Sur ce sujet, les conservateurs ont changé de camps ! Et pour cause, les collectivités territoriales sont aux mains des progressistes d’hier…
François Mitterand avec dit aux socialistes à Epinay : « celui qui n’accepte pas la rupture, ne mérite pas d’avoir sa carte au parti socialiste »… Et bien aujourd’hui, je ne sais pas, qui, à gauche, accepte la rupture… A part Eric Besson, qui est devenu, samedi, Secrétaire Général adjoint de l’UMP !
Philippe Madrelle lui-même, part en croisade pour sauver les départements… Comme si il était question de supprimer les départements ! Non, la commission Balladur parle de simplifier les rapports entre les Conseils Généraux et les Conseils Régionaux… pas de supprimer les départements… Mais depuis quelques semaines le Conseil Général de la Gironde a opéré un « glissement sémantique » ! On ne perle plus de Conseil Général, on parle de Département ! Il est très fort le Président !
Philippe Madrelle accuse La commission Balladur de manquer de pluralisme, soit dit en passant elle comprend un seul « Président de Conseil Général », il s’agit d’André Vallini, Président Socialiste du Conseil Général de l’Isère… Elle comprend aussi Pierre Mauroy… N’allez pas croire tout ce que dit Philippe Madrelle quand tremblant il parle du « couloir de la mort » dans lequel les départements seraient engagés…
Non, le fonds du problème, c’est qu’aujourd’hui face à toutes ces complexités, nous arrivons dans un virage… à un tournant de civilisation…
Soit nous refusons cette organisation…
- cette organisation complexe où personne ne sait plus si il peut compter sur les autres et parfois, compter sur lui-même …
- Cette organisation où tout le monde a le pouvoir de dire « non », mais pas grand monde n’a le pouvoir de dire « oui » !
- Cette organisation qui fait la part belle à la réunionite aigüe, où rien ne peut se faire sans une réunion, mais où il manque cruellement du monde pour travailler là ou il y en le plus cruellement besoin… Et où la solidarité est chose rare…
Soit nous l’acceptons, mais alors, il est urgent de rédiger pour nos enfants la notice de la terre et du monde que nous leur laisserons bientôt, afin qu’ils demeurent les acteurs principaux de leur destin.
Ce que nous proposent le Président de la République et le Premier Ministre, est de reconcevoir une organisation plus simple…
- Une organisation où chacun sait ce qu’il a à faire. Un peu comme dans nos communes et nos communautés de communes
- Une organisation où les responsabilités sont clairement établies.
- Une organisation avec beaucoup moins de réunions et beaucoup plus d’action…
Pierre Dac avait l’habitude de dire, « dans un monde en évolution, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement ! »
C’est bien de cela qu’il s’agit ! Penser le changement !
Pour cela, soyons fier de nos valeurs, soyons fiers de nos convictions,
- ne nous laissons pas voler nos valeurs, par des gens qui n’ont eu de cesse que de nationaliser la solidarité, avec les résultats que l’on sait !
- ne laissons pas dire que l’humanisme est une valeur de gauche ! On croit rêver…
- ne nous laissons pas donner des leçons par des socialistes bon teint qui on fait campagne pour le RSA, en 2007, et qui aujourd’hui, en Gironde, renâclent à le mettre en application sur le terrain pour des questions bassement politicienne.
- ne nous laissons pas impressionner par des députés qui veulent plus de discipline dans les écoles, mais qui mettent le désordre et le chahut à l’assemblée nationale, où mieux encore, qui n’y siègent pas !
Chers amis,
- Soyons ce que nous sommes et affirmons nos valeurs !
- Ayons confiance dans l’avenir, et dans les hommes qui nous guident !
- Mais, comme le Général de Gaulle, face au monde qui s’annonce, soyons vigilants et n’ayons pas peur de dire « non » !
Alors bonne année 2009, vive la Gironde, Vice la France !