Le revenu de solidarité active (RSA) sera expérimenté dans 17 départements… Malheureusement, contre toute attente, après avoir fait campagne pour le RSA avec Ségolène Royale, il est probable que la majorité départementale de la Gironde ne fasse pas acte de candidature… Dommage, voilà une occasion manquée ! Mais comme le dit souvent Philippe Madrelle : « Entre dire et faire il y a la place pour la sincérité… » dont acte!
Le haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, a annoncé jeudi dernier que le revenu de solidarité active (RSA) sera expérimenté dans 17 nouveaux départements à partir de début novembre.
Le RSA concerne 100.000 allocataires du revenu minimum d’insertion (RMI) ou de l’allocation parent isolé (API). 25 autres départements devraient mettre en place ce revenu «tout début 2008». Les départements concernés seront retenus «au plus tard à l’automne», a précisé Martin Hirsch lors d’une conférence de presse à Paris.
D’autres programmes sont expérimentés toujours dans l’idée que, pour renouveler la politique sociale, «il faut prouver sur le terrain que d’autres pistes marchent», a ajouté le haut commissaire, «en mobilisant à la fois des collectivités locales et des chercheurs pour pouvoir évaluer les résultats» de cette nouvelle politique.
Il y a quelques semaines j’avais écris à Philippe Madrelle et à Gilles Savary pour leur demander de présenter la candidature de la Gironde à cette expérimentation. Je n’ai pas reçu de réponse de la part de Philippe Madrelle, mais Gilles Savary avec qui j’entretiens des relations très cordiales m’a envoyé une longue lettre.
Dans cette lettre Gilles Savary reconnais que « le dispositif proposé par Martin Hirsch figurait dans la programme de Ségolène Royal et qu’il adhère totalement au concept qui vise à supprimer les « trappes à inactivités » du RMI ». Il précise que le Conseil Général « a dores et déjà mis en place un dispositif qui poursuit le même objectif que la RSA » -je ne vois pas de quel dispositif il veut parler-, et que « il ne lui semble pas impérieux que notre département s’engage dans une expérimentation avant d’avoir évalué les dispositifs qu’il a mis en place ».
C’est bien dommage car quelques 6 millions d’euros sont mobilisés par le Haut Commissariat pour ces nouveaux projets…
Je ne comprends pas comment on peut faire campagne pour une idée et ne pas être candidat à son expérimentation ensuite… Ou plutôt, je comprends trop bien…Comme le dit Philippe Madrelle si souvent : « Entre dire et faire il y a la place pour la sincérité »… Et en Gironde la sincérité prend tellement de place, qu’elle empêche les discours de rejoindre les actes!!!
L’exemple de l’Eure et de la Côtes d’Or(article paru sur Maire-info)
»Ainsi que le prévoit la loi organique du 1er août 2003 relative à l’expérimentation par les collectivités territoriales, le Journal officiel publie une délibération d’une collectivité territoriale. En l’occurrence, celle du conseil général de l’Eure du 20 juin 2007 sur la mise en oeuvre opérationnelle du revenu de solidarité active (RSA) sur l’unité territoriale d’action sociale (UTAS) de Louviers et les expérimentations en cours avec l’Agence nouvelle des solidarités actives (ANSA).
L’Eure est, avec la Côte-d’Or, le premier département à avoir été autorisé à expérimenter le RSA par un décret du 4 mai 2007. Le Conseil général a adopté un «règlement d’application», détaillant les conditions générales de mise en oeuvre du RSA et précisant les personnes éligibles: les allocataires du RMI reprenant une activité salariée, augmentant leur nombre d’heures travaillées, créant ou reprenant une entreprise, ou entamant une formation professionnelle rémunérée.
Le règlement précise aussi la finalité du RSA : «encourager financièrement la reprise d’emploi et à aider le bénéficiaire du RMI ayant repris une activité à franchir le seuil de pauvreté à compter d’un certain nombre d’heures travaillées». Le montant de l’incitation financière varie en fonction de la composition familiale, des ressources perçues et du nombre d’heures effectivement travaillées. »
Comment se fait-il que dans les département de droite on sucre facilement le RMI à ceux et celles qui n’auraient pas fait des efforts suffisants ou considérés comme tels? Sans compter le peu de considération que ces hommes et ses femmes reçoivent de la part des services sociaux puisqu’ils sont "assistés" et "fainéants".Il est vrai que toucher un peu plus de 350 euros par mois ça se mérite! Et puis pour les moins méritants, il y a le fonds national de solidarité avec un peu plus de 200 euros… Le rêve quoi!
Cher Monsieur Baillet,
l’attribution du RMI est régit par la loi. Il n’y a pas d’un coté les départements de droite "qui sucre le RMI" et de l’autre ceux de gauche !!! J’en veux pour exemple le département de la Dordogne (de gauche donc) qui a fait un travail de fonds notamment auprès des publics anglais qui persevaient le RMI en France, et "oubliaient" de déclarer leurs revenus en Grande Bretagne ? La Dordogne a dénombré près de 600 cas.
Le RMI ne fait rêver personne, qu’il soit de gauche ou de droite !
Je pense que le RMI est trop souvent une impasse alors qu’il était conçu pour être un chemin vers l’insertion.
Pour sortir de cette impasse, lorsque c’est possible, -dans certains cas ce n’est pas possible- le processus imaginé par Martin Hirsch est une idée qu’il convient de suivre. Il a pour objectif de voir disparaitre ce que Gille Savary (PS) appelle des "trappes à inactivité"…Il s’agit d’une idée, née à gauche, et mise en place par la droite.
Bien cordialement.
Yves d’Amécourt
Les "trappes d’inactivité" sont marginales parmi les bénéficiaires du RMI. Le RSA est une mesure louable certes, mais qui ne résoudra pas le problème de la grande pauvreté. Voici ce qui se passe en Lot-et-Garonne, département UMP "modèle" à deux pas de Sauveterre. De plus en plus de personnes sont évacuées de l’ANPE puis inscrites au RMI. Les anciens RMIstes sont soumis à des contrôles administratifs de plus en plus stricts voire à des pressions morales de plus en plus inacceptables. L’objectif est simple: priver de RMI le plus grand nombre possible d’anciens titulaires du revenu minimum pour "libérer des places" pour les "anciens" chômeurs. En fait, on assiste à une dégradation de la pauvreté…
Bonjour,
Je suis étudiante en journalisme et je travaille actuellement sur le RSA (à vrai dire, mon article -non publié au final – doit être terminé pour lundi prochain !).
Avez-vous eu depuis ce post plus de nouvelles pour savoir pourquoi la Gironde ne fait pas partie des départements expérimentant le RSA ?
Et pour vous, personnellement, quels sont les avantages et les inconvénients du RSA ?
Merci mille fois de me répondre dès que vous pouvez, cela m’aiderait beaucoup dans mes recherches.
Elodie
Chère Elodie,
Si la Gironde ne fait pas partie de l’expérimentation, c’est tout simplement que la Gironde ne s’est pas portée candidate…J’ai écris assez tôt à Gilles Savary afin de soutenir une candidature de la Gironde. Il m’ a répondu que « Il était convaincu de l’intérêt du RSA » mais que « La Gironde ne souhaitait pas servir de cobaye au gouvernement »…J’en suis désolé parceque le RSA est une vraie bonne idée, et que Gilles Savary en convient !!!
Le RSA doit permettre à un RMIste qui reprend le boulot de gagner plus qu’un RMIste qui reste RMIste… Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Un RMIste qui accepte un CDD ou un travail à temps partiel, va perdre du même coup une partie de ses « allocations » et des ses « avantages » (CMU, RESTO, …). Avec le RSA on globalisera ses revenus, et on lui assurera une continuité dans ses revenus et un minimum d’augmentation de ressource… Voilà le principe.
Comme ce n’est pas évident à mettre en place, Martin HIRSCH souhaite passer par l’expérimentation. C’est pour cette raison qu’il a demandé aux départements de se porter candidat.
La Gironde ne l’a pas fait… Philippe Madrelle dit souvent « Entre dire et faire il y a la place pour la sincérité »… Je remarque qu’en Gironde la sincérité est prend tellement de place qu’elle empêche les discours de rejoindre les actes…
Je reste à votre disposition pour parler du RSA. Votre article m’intéresse. Vous pouvez le publier sur ce blog.
Yves d’Amécourt
Merci pour votre réponse.
Une dernière question, cependant : une association avec laquelle j’ai parlé hier me disait que le RSA était une initiative dangereuse parce qu’elle va obliger les RMistes à accepter des emplois très précaires et finalement, ce n’est pas avec le RSA qu’ils vivront mieux (je reprends ses propos). Qu’en pensez-vous ?
J’attends de vos nouvelles.
Merci encore, et bon week-end à vous !
Elodie
C’est vraiment un discours « anti » ! Le RSA n’a pas prévu d’obliger qui que ce soit, à accepter quoi que ce soit ! Le RSA a comme objectif de garantir une augmentation des revenus (salaire + allocations + droits) en cas de reprise de l’activité. Le RSA est une proposition pour mettre en route le « I » de RMI… Lorsque le RMI devient une impasse, un cul de sac, et que celui qui est dedans ne vois aucun avantage à en sortir, comment voulez vous faire ? Le RSA est là pour garantir à celui qui veux sortir du RMI que sa situation en sera amélioré ! L’objectif est de faire que l’interessé soit le premier bénéficiaire de la reprise d’une activité, même précaire. Avec le RSA, même la plus petite reprise d’activité procurera un avantage à l’intéressé et l’engagera dans le processus de d’insertion par l’activité. Non vraiment, le RSA est une bonne idée. Les expérimentations mettront en évidence des difficultés. Mais rejeter l’idée de l’expérimentation, et juger le dispositif, sans l’avoir expérimenté… c’est vraiment dommage ! J’aimerais que la personne avec laquelle vous vous êtes entretenue vous dise ce que veut dire « vivre mieux » !!! Avoir une « activité », un « emploi » dans notre société est tellement important dans une vie. Bonne rédaction. Bon week-end. Yves d’Amécourt
Je ne sais pas ce que le RSA va donner mais ne tout cas les departements qui l’ont testé on deja ouverts des portes.
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Le RSA remplace le RMI mais il faut voir si toutes les conditions seront biens respectées.
Amicalement,
Claire