Ce matin, le Président de la République a annoncé une nouvelle accélération dans la mise en place de la réforme territoriale.
Cette fois, il propose de reculer les élections cantonales et régionales en 2016, et de réformer les territoires d’ici là :
- fusion des régions métropolitaines pour n’avoir que 11 ou 12 régions ;
- suppression des Conseils Généraux (répartition des compétences entre l’Etat, les régions et les intercommunalités) ;
- renforcer l’intercommunalité ;
Le temps des débats est terminé ! Sur ce sujet, tout a été dit, bon nombre de commissions se sont réunies. Le temps de la décision et de l’action est venu.
Le Président de la République abandonne ipso facto le projet de redécoupage des cantons.
Disons qu’il sort par le haut de cette « non-réforme » qui avait de forte chance d’être invalidée par le Conseil d’Etat durant l’été. En effet, pas moins de 5000 recours sont en cours d’élaboration dans toute la France, y compris dans des territoires gérés par le Parti Socialiste. En Gironde, de multiples recours ont déjà été envoyés au Conseil d’Etat. Le recours du Groupe Gironde Avenir sera adressé au Conseil d’Etat la semaine prochaine.
Manuel Valls qui avait été à la manœuvre pour redécouper les cantons, alors qu’il était Ministre de l’Intérieur, va devoir annoncer la fin de ce redécoupage comme 1er Ministre !
Le gouvernement socialiste, après avoir tourné le dos à ses électeurs, après avoir tourné le dos à sa majorité, se tourne le dos à lui-même ! Le Président de la République, qui est à « ground zero » dans l’opinion publique joue là son va-tout : « pour réformer la France, disait-il ce matin, mon avenir n’a pas d’intérêt ». Il fait don de sa personne pour réformer la France, dans l’intérêt général !
J’en appelle au sens des responsabilités de mes collègues élus de la droite et du centre, afin que chacun soutienne cette réforme !
De quoi s’agit-il ? De mettre en place ce que les Français appellent de leurs vœux depuis de longues et nombreuses années ! La réforme du mille-feuille administratif !
Pourquoi faut-il le faire maintenant ?
- Parce que l’Etat a déjà fait sa part du travail sous le mandat de Nicolas Sarkozy, alors que François Fillon était 1er Ministre. C’est ce qu’on a appelé la RGPP (la Révision Générale des Politiques Publiques… de l’Etat !)
- Parce que l’Etat, avec les différentes lois de décentralisation (1982, 2001, 2003) a transféré de très nombreuses compétences aux départements et aux régions ;
- Parce que la façon la plus simple de mettre fin à la « compétence générale » et aux « doublons » dans les départements et les régions, c’est de les fusionner ;
- Parce que la moitié des effectifs de la fonction publique territoriale va prendre sa retraite dans les 10 ans qui viennent ; c’est donc le moment d’engager une réforme des processus et des usages, sans trop de heurts ;
Les collectivités locales qui réalisent 80% de l’investissement en France reçoivent, chaque année, pour le faire, des dotations de l’Etat. L’année prochaine, le 1er Ministre a annoncé une baisse de 20% de ces dotations. Si les collectivités veulent retrouver des marges pour investir, c’est aujourd’hui qu’il faut les réformer. Pas en 2021 ! Sinon , la baisse des dotations de l’Etat aura comme impact la baisse de la commande publique et l’asphyxie de notre économie.
La période qui s’annonce va être difficile, mais elle va être passionnante. Les hommes et les femmes de bonnes volontés doivent s’engager pour défendre la réforme territoriale. Il en va de notre avenir collectif.
Depuis 30 ans, la France recrute, la France décentralise, la France protège, la France dépense.
Mais depuis 30 ans elle accumule les déficits. La France pratique le « crédit renouvelable » : elle emprunte pour assurer le fonctionnement des institutions. Elle pratique « la cavalerie » : elle emprunte pour payer les intérêts de sa dette !
Ce que l’on présentait comme le « modèle social » n’est plus un « modèle »… il n’est même plus « social ». Car comme le dit François Fillon : « La meilleure protection sociale,c’est d’avoir un travail ».
En 2007, François Fillon avait dit : « Je suis à la tête d’un Etat en faillite ». Ce matin, François Hollande a dit : « La France peut déposer le bilan »… Le constat est désormais partagé ! Fini les discours sur « la crise qui n’existe pas ». Maintenant l’ensemble des élus de la République, à part les deux Fronts (le Front de Gauche et le Front National) sont d’accord sur le constat.
Ceux qui s’opposaient à la réforme hier, la proposent aujourd’hui… Alors ne les imitons pas et soutenons la réforme !
Ceux qui appelaient à l’union nationale lorsqu’ils étaient au pouvoir doivent tout faire pour la créer aujourd’hui, autour de la réforme territoriale. Elle n’est pas suffisante mais elle est nécessaire.
Les élus ne doivent pas oublier qu’ils sont avant tout les représentants du peuple. Ils ne doivent pas défendre leur statut d’élu, jamais, en aucun cas, quitte à perdre leur mandat.
Les « Conseillers Généraux » sont les héritiers des « Etats Généraux » ! Ils doivent montrer l’exemple !
Le déficit annuel de la France est de 75 milliards d’€ (je sais, ça fait moins peur lorsque l’on compte en « % du PIB »). Alors acceptons la réforme et retroussons-nous les manches.
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