Né en 1926 en Belgique, Henri de Moustier, s’est éteint le 3 septembre à Paris, à l’âge de 81 ans. Il était le douzième enfant de Léonel de Moustier, député et Président du Conseil Général du Doubs, l’un des rares parlementaires à avoir refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juin 1940.
Né en 1926 à Hornu, en Belgique, Henri de Moustier, le douzième enfant de Léonel de Moustier, l’un des rares parlementaires à avoir refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juin 1940, s’est éteint le 3 septembre à Paris, à l’âge de 81 ans. Ce résistant fut aussi un patron de presse et d’industrie.
En 1943, à 17 ans, Henri de MOUSTIER est arrêté avec son père. Relâché, il participe à la Résistance, combat en Alsace avec la 1ère armée, puis en Indochine avec le corps expéditionnaire. En 1949, il quitte l’armée pour diriger le journal La République de Franche-Comté à Besançon.
Il crée et dirige ensuite trois affaires industrielles dans l’est de la France dont en 1953 l’usine Plastival dans les anciennes fonderies de Clerval. Cette entreprise qui est devenue dès 1964 leader français de l’extrusion de profilés PVC. Henri de Moustier a revendu PLASTIVAL au moment de sa retraite, en 1986. PLASTIVAL a fêté son cinquantenaire en 2003 et comptait à l’époque 185 salariés.
Depuis la guerre, cette période dramatique de notre histoire n’a cessé de hanter ses réflexions et d’orienter ses lectures. En 2002, Henri de Moustier publie « 1940 L’armistice Trahison, ou le courage Politique de Léonel de Moustier », son père (aux éditions du cêtre)
« En 1940, après l’armistice conclu par Pétain avec Hitler, Léonel de MOUSTIER député du Doubs proclamait: » Pétain est un traître, il sera fusillé « . Renier nos alliances pour pactiser avec le diable, c’était pour lui la grande honte de notre histoire, elle nous disqualifiait dans le monde civilisé. »
En 2002, dans ce livre, Henri, le douzième enfant de Léonel, retrace, avant qu’elle ne tombe dans l’oubli, l’épopée militaire et politique de son père. Il évoque le combattant d’élite, le député intransigeant – Léonel de MOUSTIER, le 10 juillet 1940, a fait partie des quatre-vingt parlementaires qui, à l’Assemblée nationale, ont refusé d’accorder les pleins pouvoirs à Pétain (569 avaient voté pour) -, le résistant intrépide, le captif indomptable, le martyr transcendant, le » Compagnon de la Libération « .
En divulgant des documents peu connus, il s’appuie sur des faits incontestables pour démontrer la faute imprescriptible de Pétain qui a abusé de la confiance aveugle des hommes politiques et de ses concitoyens pour conclure l’armistice, abolir la République, s’octroyer des pouvoirs dictatoriaux et collaborer avec l’ennemi.
Dans ce livre, en écho à la colère de son père, il n’hésitait pas à affirmer à ceux qui doutaient encore de la culpabilité de Pétain dans l’armistice: « Le Maréchal Pétain qui prétendait, en 1940, incarner l’honneur de la France devint un traître en livrant son pays à Hitler. L’agneau qui prétendait s’immoler sur l’autel de la Patrie était un vieux Renard. Il est possible d’avoir été momentanément trompé. Peut-on rester éternellement ? »
La feuille de l’arbre, se dore au soleil et est bercée par le vent. Elle n’est pas toujours consciente qu’elle s’appuie sur des brindilles, qui tiennent à des branches plus importantes, que supporte un tronc séculaire… Tous puisent une partie de leur existence dans des racines communes et profondes, dont parfois, ils ne connaissent pas même l’existence.
Henri de Moustier, par son ouvrage, a permis à de nombreuse petites feuilles de connaitre -« naître avec »- leurs racines. Aujourd’hui, ces petites feuilles ne portent plus le même regard sur le soleil qui se lève, ni sur le vent qui souffle.
Les obsèques d’Henri de Moustier ont été célébrées hier, 7 septembre, à Chaumont-sur-Loir, dans le Maine-et-Loire, berceau familial de sa femme Françoise. Il repose dans ce havre de paix à coté de sa fille Ségolène.
tu devrais demandé à Sonia son discours et l’ajouter à ton papier à toi.
N’as tu pas la photo de la réunion de famille à la Chambre des députés. On pourrait ainsi voir le gros tas de feuilles dont tu parles …
Bravo pour ton blog, c’est vraiment sympa. A+
Bonjour et merci pour vos commentaires, décidément la Fontaine-St-Martin est à l’oeuvre ! J’ai proposé à Sonia de mettre son discours en ligne.
Yves