Lors de la présentation de ses voeux, Nicolas Sarkozy a souhaité que l’on s’engage dans une « politique de civilisation »…
Avec cette expression, le président de la République fait référence à un concept développé dans un livre d’Edgar Morin, « Pour une politique de civilisation » (éd. Arléa, 2002).
Le lendemain de l’intervention du Chef de l’Etat, Edgar Morin s’interrogeait dans LE MONDE au sujet de la « politique de civilisation » prônée par Nicolas Sarkozy dans ses vœux télévisés.
« M. Sarkozy a repris le mot, mais est-ce une expression ou une référence à mes idées ? « Lorsque j’ai parlé de ‘politique de civilisation’, je partais du constat que si notre civilisation occidentale avait produit des bienfaits, elle avait aussi généré des maux qui sont de plus en plus importants », poursuit le sociologue. « Je m’attachais à voir dans quelle mesure on peut remédier à ces maux sans perdre les bienfaits de notre civilisation. »
Edgar Morin explique encore qu’il avait fait des propositions concrètes aux candidats à la présidentielle en fonction de ce diagnostic, et « notamment sur le terrain du rétablissement des solidarités, de la création de maisons de solidarité ou d’un service civil ».
« Si sa reprise du thème de la ‘politique de civilisation’ pouvait éveiller l’intérêt, notamment de la gauche, non pour l’expression mais pour le fond, ce ne serait que souhaitable. »
Un autre « sociologue » se posait les mêmes questions avec des mots différents, il s’agit de Pierre Dac qui disait : « Dans un monde en évolution vaut-il mieux changer le pansement, ou penser le changement ? »…
En parlant de politique de civilisation, me semble-t-il, Nicolas Sarkozy souhaite que l’on revienne au fondamentaux (penser le changement) au lieu d’en permanence jouer les pompiers (changer le pansement) !
Oui il nous faut nous engager dans une politique de civilisation sur le moyen et le long terme… Même si à court terme on ne peut pas faire autrement que de résoudre les problèmes du moment, c’est la politique du quotidien ! On ne peut pas opposer l’une à l’autre… On ne peut pas préférée l’une à l’autre… Mais il est dévastateur de faire l’une sans l’autre ! Il faut donc tout à la fois penser le changement, et changer le pansement !