Aujourd’hui, comme chaque année à la même période, nous honorions avec l’ANACR, les français des FFI, morts pour la France dans le canton de Sauveterre, à Blasimon, à l’Abbaye de Blasimon, à Mauriac, à Saint Martin du Puy, à Pénic (Saint Léger de Vignague), victimes de la barbarie Nazie et de la police de Vichy.
Comme nous sommes le 10 juillet, c’était aussi l’occasion de nous souvenir des 80 parlementaires qui ont voté « non » aux pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940, il y a exactement 70 ans.
Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
Permettez moi de remercier pour sa présence Pierre Teulet, mon prédécesseur, le Général Guichard, Daniel Barbe, le Maire de Blasimon et tout les élus et amis ici présents.
Nous sommes ici pour nous souvenir des évènements qui se sont déroulés à Pénic dans la nuit du 10 au 11 juillet 1944. Il y a 66 ans, exactement.
Je remercie Madame Brige qui représente la famille Bry, pour sa présence aujourd’hui. Cette présence nous honore.
La feuille de l’arbre, se dore au soleil et est bercée par le vent. Elle n’est pas toujours consciente qu’elle s’appuie sur des brindilles, qui tiennent à des branches plus importantes, que supporte un tronc séculaire… Tous puisent une partie de leur existence dans des racines communes et profondes, dont parfois, ils ne connaissent pas même l’existence.
Ici, chaque année, grâce à cette stèle de Pénic, grâce à la famille Bry et à ses souvenirs, grâce à cette journée organisée par l’ANACR, nous faisons connaissance avec le tronc qui nous porte, nous puisons dans nos racines, et nous nous retrouvons ensemble, face à notre raison d’être.
Cette journée nous engage. Chaque année, c’est une nouvelle promesse que nous faisons ensemble. La promesse, de faire en sorte qu’après nous, on n’oublie pas.
Permettez moi, puisque nous sommes le 10 juillet, d’évoquer ce qui c’est passé le 10 juillet 1940 au Casino de Vichy, il y a 70 ans.
Souvenons-nous que le 10 juillet 1940, il y a 70 ans exactement, le mercredi 10 juillet 1940, était soumis au vote du parlement, Députés et Sénateurs réunis, au Casimo de Vichy, une proposition de révision de la Constitution permettant d’attribuer les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain, président du Conseil.
Souvenons nous que 61 parlementaires communistes n’ont pas pu siéger car depuis le 16 janvier 1940, ils étaient déchus de leur mandat2 à la suite du décret-loi d’Édouard Daladier du 26 septembre 1939 interdisant le Parti communiste.
Souvenons-nous que le 10 juillet 1940, le parlement comptait 846 membres sur les 907 députés et sénateurs.
Souvenons-nous que 670 parlementaires prenaient part au vote. 176 parlementaires étaient absents dont 27 étaient à ce moment-là en mer vers Casablanca sur le paquebot Massilia. 17 parlementaires étaient décédés et un grand nombre se trouvaient, à cause de la guerre, dans l’impossibilité de rejoindre Vichy ou ne souhaitaient pas s’y rendre.
Souvenons nous que la séance était présidée par Jules Jeanneney qui ne prit pas part au vote en raison de sa fonction.
Souvenons-nous, enfin, que sur 649 suffrages exprimés:
- 80 parlementaires votaient « non »
- 569 approuvaient
- 20 autres parlementaires s’abstenaient
En ce jour anniversaire du 10 juillet 1940, permettez-moi de citer le nom des 5 parlementaires Girondins qui ont voté « non » aux pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. L’hémicycle du Conseil Général de la Gironde, à Bordeaux, porte leur nom :
- Jean-Fernand Audeguil,
- Gaston Cabannes,
- Justin Luquot,
- Jean Odin,
- Jean-Emmanuel Roy, le Maire de Nojan et Postiac, non loin d’ici.
Faisons le serment aujourd’hui, que nous poursuivrons l’entretien du souvenir, comme nous le faisons chaque année ici, à Pénic, et sur les routes du canton de Sauveterre. Le souvenir n’efface pas le pardon, il le porte.
Ensemble, entretenons le souvenir.
Vive l’Europe de la paix ! Vive la France en paix.
Bien qu’il ne put voter en ce funeste jour du 10 juillet 1940, on peut imaginer quelle aurait été son option alors.
Peut-être pouvons-nous avoir une pensée pour lui aujourd’hui : Geoges Mandel.
« qu’il ne pût », c’est mieux.
Merci.
Sans vouloir faire polémique ni offenser quiconque peut-on imaginer que les parlementaires actuels voteraient différemment des parlementaires d’alors ? Il y a fort à craindre qu’avec les « godillots » qui siègent sur les bancs de l’Assemblée nationale ou du Sénat le résultat serait le même. Hélas !
Remarquons que sur ces cinq parlementaires girondins, qui ont refusé les pleins pouvoirs à Pétain, tous étaient de gauche, quatre étaient membres de la SFIO, le cinquième Jean Odin était membre du parti radical. Parti radical qui n’avait accolé l’adjectif de gauche ou valoisien, mais qui portait les valeurs de gauche et se situait bien à gauche dans l’hémicycle. Tous les autres parlementaires qui représentaient la Gironde défendaient les idées de la droite.
Quelle serait l’attitude d’un J.P. Garaud, d’une Chantal Bourragué, d’une Marie Hélène des Esgaulx, d’un Xavier Pintat, d’un Gérard César s’ils se trouvaient devant pareille situation ? Mis à part ces deux derniers qui peut-être voteraient contre ces pleins pouvoirs, les autres sans nul doute les approuveraient.
Des 569 votants en faveur des pleins pouvoirs, 286 parlementaires avaient été élus avec une étiquette de gauche ou de centre-gauche et 283 avec une étiquette de droite, de centre-droite ou non inscrits.