Alors que chacun imagine que la viticulture sort de la crise dans laquelle elle était entrée il y a 5 ans, 2008 s’annonce comme une année bien difficile pour la filière : les prix stagnent trop, la production est trop en baisse, les charges augmentent trop…
Les prix stagnent, pourtant, en France la récolte 2007 avec 46,54 Mhl est en recul de 12% en volume par rapport à 2006, et est la plus petite récolte enregistrée depuis 2001 ! C’est à se demander pourquoi les douanes ont attendu si longtemps avant de publier les chiffres officiels de la récolte 2007 ? La confirmation d’une petite récolte aurait sans doute donné un coup de pouce à la hausse aux courts toujours désespérément bas… En reculant la publication des chiffres officiels les douanes ont laissé planer le doute sur la réalité des stocks. Les chiffres officiels ne seront publiés au JO que fin juillet..
En 2008 les prévisions de récolte sont très alarmistes. C’est au début de l’été 2007 qu’à eu lieu l’induction florale qui détermine la quantité de vendanges 2008. Le climat n’était pas propice à une récolte abondante. Ensuite vient le moment de la taille où le viticulteur corrige et adapte le nombre de bourgeons à sa perspective de récolte. Après la taille la nature a déjouer les prévisions : gel, grèle, mildiou, et coulure… 2008 sera un tout petit millésime en volume !
2008 c’est aussi l’année de l’explosion des charges : depuis septembre 2007 la hausse du prix des produits de traitement s’accélère : + 6% depuis la mi 2007, c’est-à-dire l’équivalent de 7 ans d’augmentations (entre 2000 et 2007)…Une augmentation du prix du verre comme on n’en a pas connu depuis des décennies. Le prix du carton suit cette tendance. Quant aux carburants, chacun en fait le constat tous les jours…
Les prix stagnent, la récolte diminue, les charges augmentent, comment sortir de cette spirale ?
Il n’y a guère que l’augmentation des prix qui puissent nous sortir de là. Mais le marché l’acceptera-t-il ?
Pour cela il faut que nous reprenions des couleur sur le marché Français où le pouvoir d’achat consacré au vin est désespérément bas : la téléphonie mobile, l’internet et le carburant pompent littéralement le pouvoir d’achat des français !
Pour cela il faut poursuivre nos efforts sur les marchés export. Poursuivre nos efforts de qualité engagés dès la fin des années 1990 et valoriser nos produits pour construire les indispensables marges qui seules permettent de renforcer nos circuits de distribution. Plus que jamais il faut défendre l’une de nos vitrines essentielle, pour présenter à l’export nos produits et notre modèle de production. Je veux parler d’internet.
Pour cela il faut surtout que cette année de « trop » ne soit pas pour les viticulteurs l’année de trop ! Car il y a de quoi être très inquiet sur notre capacité à endurer une année de plus, sans résultat !