Adieu à Jean-Claude Beaux le 23 novembre 2006.

La culture de l’échange, l’échange des cultures, voilà les deux moteurs de la vie de Jean-Claude Beaux.

Chers Amis,

La première fois que j’ai rencontré Jean-Claude Beaux, c’était au Super U de Sauveterre. Son fils Roger nous avait présenté. Jean-Claude m’a dit : « vous êtes Sarthois ? Pendant la Guerre, nous, les enfants de St Mâlo, nous allions en vacances dans la Sarthe… Oh, c’est un endroit que vous ne devez pas connaître : un petit village du nom d’Avoise »… Quelle ne fut pas, alors, ma surprise. Avoise est le village où habitent mes parents et où j’ai passé mon enfance…

Et puis nous avons fait la connaissance de Jean-Claude et de Margaret, de Roger et de Claudine, des autres membres de la famille. On peut dire que dans cette famille régne la sérénité.

Sérénité, c’est le mot auquel je pense le plus souvent pour qualifier Jean-Claude Beaux. La sérénité de l’homme qui, comme le dit le Philosophe, a réussi sa vie.

Revenons sur sa vie professionnelle. A 50 ans, cet homme sans emploi décide d’investir dans le commerce à Sauveterre-de-Guyenne. Pour ce faire, lui et son épouse décident de vendre leur maison à Bordeaux et d’emprunter de grosse sommes d’argents. En 1986, ils créent, à Sauveterre, un magasin UNICO qui emploie 10 personnes. En 1989, la surface double, en 1999 elle passe à 2200 m2 et s’y ajoutent des boutiques. En 2002 Roger, ayant repris le flambeau, le magasin, devenu Super U, compte 2600 m2 et emploie 50 personnes. On vient de 20 kms à la ronde pour faire ses courses à Sauveterre de Guyenne, et les retombées se font sentir sur tous les autres commerces de la bastide. Les nouveaux habitants de Sauveterre choisissent notre ville pour le dynamisme de ses commerces. Un équilibre existe aujourd’hui entre les commerces et les artisans de la bastide et le Super U. Ce pari n’aurait pas été possible sans l’aide des Maires successifs, Jean Lécussant, qui a accueilli Jean Claude Beaux et son projet, Michel Martin puis Pierre Teulet, qui l’ont accompagné dans ses mutations. Cela n’aurait pas été possible sans la foi, la pugnacité et le courage de Jean-Claude et de Margaret, puis de Roger et Claudine.
Jean-Claude Beaux a réussi sa vie. Il suffisait de croiser son regard pour le comprendre. Ce regard pétillant et profond sous des sourcils fournis. Ce regard que nous gardons tous en mémoire.

Cet homme courageux, fière de ses racines Bretonnes et de l’Entre Deux Mers, sa terre d’adoption, aimait aussi la Montagne. C’est à Chamonix que Jean-Claude et Margaret aimaient emmener leur couvée pour des semaines d’intensité familiale… Il aimait la mer et la pointe du Cap-Féret. Il aimait se retrouver à Blasimon avec ses petits enfants pour des séances de dressage de leur Berger Belge.

Jean-Claude aimait les voyages : un ami se souvient d’un voyage au Mali avec Jean-Claude et Elodie, un autre d’un voyage dans le Sahara, Josette de croisières musicales sur le Queen Mary où d’un voyage à Salzburg le village natal de Mozart…Et tous les amis voyageurs du bout du monde venaient retrouver Jean-Claude au Chemin Vert à Rimons pour quelques escapades dans les chais du bordelais. Grâce à Jean-Claude des bouteilles de vin d’ici ont parcouru le monde !

La culture de l’échange, l’échange des cultures, voilà les deux moteurs de la vie de Jean-Claude Beaux.

C’est le souvenir qu’il laisse ici, autour de lui, parmi ses amis.

C’est le souvenir que nous garderons dans notre cœur. Nous garderons aussi le souvenir de son regard bienveillant. Le regard d’un homme qui s’intéresse profondément à l’autre.

Un regard dans le quel transparaissait une grandeur d’âme. La grandeur d’une âme…désormais éternelle.

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