« Francis Bazzani était un personnage d’exception qui aura marqué Sauveterre » par Michel Martin, Maire honoraire de Sauveterre-de-Guyenne

Le 8 octobre 2016 Monsieur et Madame Francis Bazzani étaient mis à l’honneur par Jean-Pierre Dubedat, Président de la Ligue de football du Sauternais et des Graves à l’occasion de l’assemblée générale qui se tenait à Sauveterre de Guyenne.

C’est un personnage exceptionnel que nous accompagnons aujourd’hui pour sa dernière demeure.

Francis était un personnage d’exception qui aura marqué Sauveterre, tant sa personnalité aura été forte, et reconnue avec un charisme hors du commun.

Francis est né dans une famille d’émigrés italiens du sud, installée en France entre les deux guerres. De ces familles qui apportèrent beaucoup à la France par leur travail, leur énergie, leur sens de l’entreprise et leur réussite.

Dès l’école communale, Francis de distinguait de ses camarades par son caractère déjà bien affirmé, ses dons naturels de meneur. Il excella très vite dans le sport et notamment en football dans lequel il se distinguera toute sa vie, en tant que joueur, dirigeant ou supporter.

Après d’excellents études, comme c’était la norme à cette époque, il intègre avec son frère Pierre, l’entreprise familiale, déjà bien établie et prospère, dont la règle paternelle était avant tout le travail dans la rigueur (on ne parlait pas alors des 35 heures). Mais très vite, c’est le football qui permettra à Francis de s’émanciper du quotidien, d’étaler toutes ses qualités de sportif, de joueur particulièrement doué et de meneur de jeu.

Son ascendant sur le terrain était incontesté. SA voix puissante, son enthousiasme, son engagement et sa rage de vaincre, associés à une stature imposante, faisait de Francis un joueur brillant et redouté de ses adversaires.

Mais tout en gardant intacte sa passion pour ce sport, Francis, marié et père de famille, s’émancipait de l’entreprise familiale et devenait un chef d’entreprise qui exerçait son activité au-delà de la région de Sauveterre, entreprenant des chantiers, dans les Landes d’abord, puis dans toute la France, grâce à des contrats avec l’armée.

Une période de réussite et de prospérité qui n’empêchait pas Francis de rester proche de Sauveterre, de l’hôtel de la Croix Blanche, un établissement incontournable qui avait toujours été le siège du football et d’autres associations.

Son charisme faisait merveille et dominait l’assistance, aussi nombreuses soit-elle : des fêtes mémorables, les soirs de victoire du club ou en toutes autres occasions et c’est la voix de Francis qui dominait avec sa truculence et son sens inné de l’humour. Ses réparties étaient fulgurantes et de plus il savait chanter, il aimait la fête.

C’est durant ces années fastes que Francis marquera encore le football par sa générosité en faisant acte de mécénat : il n’hésitait pas à fiancer le club et fit installer à son compte les installation d’éclairage du stade. Et c’est tout naturellement que le nouveau stade de la plaine des sports portera le nom Bazzani (sans son prénom, car Francis voulait y associer son père, dirigeant du football avent lui et pour lequel il avait beaucoup d’admiration).

Ainsi beaucoup d’anecdotes pourraient être rapportées sur Francis qui aura marqué Sauveterre par sa personnalité forte et attachante.

Mais le temps de épreuves arriva bientôt : le décès de son fils qui travaillait dans l’entreprise, qui avait été lui aussi un brillant joueur de football, l’avait gravement affecté, lui, ét son épouse. Francis, amoureux de la vie, surmontait cette épreuve, même si plus rien n’était comme avant. Dans cette épreuve, il a été comblé par sa famille et ses petits enfants.

Les activités de Francis connurent quelques difficultés, mais par son énergie et son sens des affaires, le succès était toujours au rendez-vous jusqu’à une dénonciation calomnieuse qui mettait à mal son entreprise, laquelle du arrêter son activité. Une dénonciation qui reposait sur des faits absolument bénins, moi-même, ancien maire et chef d’entreprise, je peux l’affirmer haut et fort, et qui sans la résonnance médiatique aurait dû rester totalement inaperçus. Un jugement rendu plus tard le confirmera sans contestation possible, mais le mal était fait.

Francis vécu très mal ce coup du sort totalement injuste et dut prendre sa retraite (il en avait dépassé l’âge), entouré de sa famille et de beaucoup de ses amis, qui venaient le voir.

Sa passion pour le football était toujours intacte et , de part sa personnalité, il était devenu avec le temps un supporter proche du staff des Girondins, il ne manquait aucun match du championnat.

Mais la santé de Francis peu à peu se détériorait gravement et c’est dans l’établissement jouxtant sa maison d’habitation que Francis se retirait, et dans cette vie monotone, restait exubérant, il se prenait à chanter, quelques fois la nuit, et tout le monde l’écoutait.

Francis restait toujours Francis, un personnage d’exception !

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