Le sixième rapport du GIEC ne comporte pas de nouvelles données scientifiques. C’est la synthèse des six rapports publiés depuis 2018. Il est tourné vers les solutions. Des solutions que les experts classent en fonction de leur coût de mise en œuvre et de leur efficacité pour atteindre l’objectif. Et l’objectif n’est pas de « sauver la planète » comme le prétendent certains, ni même de protéger le climat d’un prétendu « climaticide ». La planète et le climat en ont vu d’autres depuis le big-bang ! L’objectif aujourd’hui est bien de sauver l’humanité et de l’aider à s’adapter pour que les changements climatiques ne viennent pas chambouler ce que le Général de Gaulle appelait « l’ordre du monde », qui est l’autre nom de la civilisation. Antonio Guterres, a même qualifié ce rapport de « guide de survie pour l’humanité ». Hoesung Lee, en le présentant à la presse a indiqué que « ce rapport peut être résumé comme un message d’espoir ». Voilà qui tranche avec les discours des commentateurs, notamment celui des écologistes décroissants et altermondialistes, et des discours apocalyptiques des colapsologues !
Le rapport confirme que la température à la surface de la Terre a déjà augmenté de +1,1 °C depuis l’ère préindustrielle et qu’elle continuera à augmenter quoiqu’il arrive : le seuil de 1,5 °C devrait être atteint au cours des années 2030. « Quoiqu’il arrive » : il ne sert à rien de se mettre la rate au courbouillon.
Si l’homme n’agit pas pour réduire et atténuer les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement serait de 3,2 °C en 2100. Réduire et atténuer : les termes sont importants. Voilà les deux objectifs !
Pour réduire et atténuer, l’homme n’est pas le problème, il est la solution !
La France d’ailleurs, a -encore- une certaine longueur d’avance :
Elle produit une électricité en grande partie décarbonée grâce à la filière nucléaire. Il convient à l’avenir de relancer cette filière : prolonger la vie des centrales existantes, construire de nouvelles centrales et relancer la recherche sur le nucléaire de 4ème génération. Celui que Lionel Jospin et Dominique Voynet ont stoppé une première fois en 1995 en mettant fin à « Super Phénix » et qu’Emmanuel Macron a stoppé une seconde fois en mettant fin au programme ASTRID relancé par Nicolas Sarkozy. N’en déplaise à Ursula Von der Layen qui déclarait le 23 mars 2023 que pour décarboner l’Europe, le nucléaire n’était pas stratégique : « … seules les technologies à zéro émission que nous jugeons stratégiques pour l’avenir — comme les panneaux solaires, les batteries et les électrolyseurs, par exemple — ont accès à l’ensemble des avantages et des bénéfices »
A contrario, il faut se réjouir qu’après une énième volteface du Président Emmanuel Macron, le nucléaire soit redevenu stratégique pour la France …
Pour cela il convient de fusionner EDF, RTE et ENEDIS pour en refaire un champion Européen et mondial, de la production à la distribution. Il est curieux qu’au moment où toutes les entreprises cherchent à maitriser leur réseau de distribution, on ait choisi, pour faire plaisir à l’Europe, de démanteler EDF en plusieurs entités. Ce que la loi a défait, la loi peut le faire.
Il convient aussi de consacrer à la filière nucléaire les sommes que l’on entendait consacrer aux centrales éoliennes et photovoltaïques. Des énergies intermittentes qui ne répondent pas au besoin car elles ne sont produites ni au bon endroit, ni au bon moment. Les sommes actuellement engagées pour leur fonctionnement (145 milliards) et à leur raccordement (96 milliards) seraient mieux utilisée sur la filière nucléaire.
Pour cela il faut revenir sur le dispositif ARENH et tous les subterfuges qui ont été créé sur le marché de l’électricité avec un seul objectif : empêcher la filière nucléaire de s’imposer en Europe. Ces dispositifs sous couvert de « libéralisme » sont tout ce qu’il y a de plus anti-libéraux ! Il impose une concurrence contrainte et totalement faussée et empêche les champions de gagner des parts de marchés dans l’intérêt des consommateurs.
La France peut de nouveau produire l’électricité dont elle a besoin, celle dont elle aura besoin demain, et redevenir un pays exportateur d’électricité, notre balance commerciale en a grand besoin.
La France peut aussi installer des filières nucléaires dans d’autres pays du monde grâce à ses champions de la discipline. A chaque fois que l’on remplacera une centrale à gaz, au pétrole ou au charbon par une centrale nucléaire, ce sont des tonnes de CO2 que l’on n’enverra plus dans l’atmosphère. L’électricité nucléaire c’est l’équivalent de 6 grammes de CO2 émis dans l’atmosphère pour 1 kilowattheure, tandis que l’électricité produite dans une centrale à charbon c’est 1,06 kilogramme !
Souvenons-nous que c’est pour promouvoir la filière nucléaire que le GIEC a été créé à l’initiative de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Comme l’explique Ludovic Dupin dans un article du 4 janvier 2020, le Président américain avait pour motivation de ne pas laisser le sujet du climat à des groupements écologistes et de le mettre dans les mains de scientifiques. La Dame de fer de son côté avait des motivations plus complexes. Elle aurait été très tôt sensibilisée à la question climatique. Le 27 septembre 1988, dans un discours à la Royal Society, elle dit : « L’augmentation des gaz à effet de serre (…) a conduit certains à craindre (…) une instabilité climatique. On nous dit qu’un effet de réchauffement de 1°C par décennie dépasserait largement la capacité de notre habitat naturel« . Dans le même discours, elle évoquera la fonte des glaces, la hausse du niveau de la mer, le trou dans la couche d’ozone et la dégradation des sols.
Ainsi, lorsqu’en 2023, Emmanuel Macron a lâché en présentant ses vœux : « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » … Nous pourrions lui répondre : Margaret Thatcher, dès 1988 !
La France a une autre filière d’excellence en matière de production d’énergie, l’hydroélectricité. Autrement dit les barrages.
L’hydroélectricité est la première des énergies renouvelables en France et dans le monde. Elle représente 18,4 % du parc de production d’électricité. EDF exploite 427 centrales hydrauliques et plus de 600 barrages en France. La puissance installée de l’hydroélectricité en France métropolitaine est de 25,7 GW. L’hydroélectricité, avec 4444 TWh est la première des énergies bas-carbone dans le monde, devant le nucléaire 2698 TWh. Comme l’électricité nucléaire, l’électricité des barrages émet l’équivalent de 6 grammes de CO2 dans l’atmosphère pour 1 kilowattheure produit.
Il y a actuellement plus de 45 000 barrages dans le monde et il s’en ouvre 2 nouveaux chaque jour. Les trois quarts des grands barrages sont dans 3 pays : la Chine (46 %), les États-Unis (14 %) et l’Inde (9 %)
Il y a encore de nombreux barrages hydroélectriques à construire dans le monde. Leur intérêt est multiple : la production d’électricité est pilotable, ils permettent de stocker l’énergie, notamment les énergies intermittentes (éolien et solaire), et les réserves d’eau peuvent permettre aussi, d’alimenter en eau les populations, d’irriguer les cultures et d’entretenir et développer la biodiversité.
Face au réchauffement climatique, le GIEC plaide pour une action massive et urgente | Les Echos