Assemblée du GIPA à Sauveterre-de-Guyenne

Ce matin de groupement interprofessionnel des populiculteurs d’Aquitaine se réunissait en assemblée générale à Sauveterre. Au cours de cette assemblée j’ai compris que le peuplier était à bien des titres en proie à une vindicte «écologiste » (au sens extrémiste du terme). Encore une fois je m’aperçois que sur un sujet pourtant passionnant, la question est souvent mal posée et que la réponse « pour ou contre le peuplier », n’a que peu d’intérêt !

Quels sont les atouts du peuplier ?

En construction les anciens avaient coutume d’utiliser le peuplier pour le bois des voliges qui soutiennent les tuiles ou les ardoises. En effet, le peuplier est naturellement répulsif pour les petites bêtes : thermites, capricorne, vrillettes… C’est pour cette raison que très souvent le fond des bibliothèques est réalisé en Tremble (famille du Peuplier) car ce sont des zones proches du mur et souvent soumises à l’humidité et aux bestioles.

A l’heure où se développe l’agroforesterie, qui est une méthode pour cultiver mieux de façon conjointe, les céréales et les arbres, les peupliers ont un rôle à jouer. C’est d’autant plus prégnant le long des rivières. En effet, on s’aperçoit qu’en intercalant un alignement de peupliers entre une zone cultivée de céréales, et un cours d’eau, l’épuration des eaux d’irrigation s’opère au passage du peuplement.

Contrairement à ce qui est généralement répandu comme discours, le peuplier ne se plante pas dans ce qu’il est convenu d’appeler des « zones humides ». Il est souvent planté en bord de rivière soit en alignement, soit en peupleraies. Les peupleraies abritent parfois de l’élevage (bovin, oie, …). Ce ne sont pas les zones sans flore ni faune sauvage qu’on veut bien décrire dans certains exposés à charge !

Des études qu’il convient d’approfondir montrent que l’eau d’une rivière n’a pas la même qualité –eu égard aux nitrates notamment- en amont et en aval d’une peupleraie…

Les emballages bois, réalisés en peuplier (cagettes, boites de camembert, allumettes,…), ont un bilan carbone ainsi qu’un bilan eau très favorable comparé aux autres emballages. De nouveaux emballages adaptés au four micro-onde apparaissent. Au niveau de la compatibilité avec les aliments qu’ils contiennent, les emballages bois montrent toute leur qualité dans la conservation des aliments par notamment leur capacité à réguler le taux d’hygrométrie.

Enfin, et notre territoire expérimente cela, le peuplier peut entrer dans la filière bois-énergie grâce aux produits connexes d’exploitation. En effet, les têtes de peupliers peuvent être transformées en copeaux de bois pour alimenter les chaudières telles qu’à Gironde-sur-Dropt. Ainsi un chantier de coupe de peupliers laisse derrière lui un terrain propre et une bonne image. Le copeau quant à lui produit de l’énergie utile au lieu d’être brûlé sur place. Le copeau de bois de peuplier a un autre intérêt. Il permet de réaliser des paillages. Et comme le peuplier à un pH neutre, il ne change pas l’acidité du sol. Dans cette idée, nous sommes actuellement en train de faire des essais de paillage de plantier de vigne à Sauveterre-de-Guyenne.

Cet après midi le GIPA visitera le « populetum » de Monsieur François de la Rivière à Saint Léger de Vignague : un modèle du genre.

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