Commémoration de l’appel du 18 juin 1940 : « Le destin d’une nation se gagne chaque jour contre les causes internes et externes de destruction »

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Ce 18 juin, nous accueillions à Sauveterre-de-Guyenne le Commandant Frédéric Richard et les chefs de brigade de gendarmerie de la Compagnie de Langon.

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Dépôt de Gerbe avec Guy Audouin et le Commandant Frédéric Richard.

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Lecture du Message du Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants par Pierre Tomada, adjoint au Maire de Sauveterre-de-Guyenne.

Après la cérémonie nous nous retrouvions à la Mairie de Sauveterre, salle Sottrum, pour un vin d’honneur.

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Mon Commandant,

Madame le Directrice de l’Ecole Maternelle,

Mesdames, Messieurs,
chers amis,

Nous nous retrouvons comme chaque année ici à Sauveterre-de-Guyenne pour commémorer le 18 juin 1940.

Nous avons saisi l’opportunité d’une réunion à Sauveterre-de-Guyenne du Commandant Frédéric RICHARD et des Gendarmes de la Compagnie de Langon et pour les associer à ces commémorations.

Merci à toutes et à tous, d’être ici aujourd’hui… pour honorer la mémoire d’un homme, et plus encore, la mémoire des hommes et des femmes, qui, à côté de lui, puis avec lui, ont dit « non », le 18 juin 1940, et dans les jours et les années qui suivirent…

  • Le Général de Gaulle, les résistants de la première heure, et ceux qui de plus en plus nombreux, au fil des annonces de « radio Londres » se sont engagés dans la résistance, dans les résistances, …
  • Les 80 qui ont dit « non » le 10 juillet 1940, dont 5 parlementaires Girondins, comme Jean-Emmanuel Roy, le Maire de Naujan et Postiac, non loin d’ici ;
  • Les 1038 « compagnons de la libération »,
  • les milliers de français qui ont bravé l’interdit, dont certains sont ici, à Sauveterre ,
  • Ceux qui ici et ailleurs ont abrité dans leur foyer, des familles, des enfants, des citoyens opprimés, parce qu’ils étaient juifs, tziganes, gitans, communistes, aristocrates, franc-maçon, curé, parce qu’ils étaient homosexuels, parce qu’ils étaient chassés et pourchassés. Je pense en particulier à Georges et Jeanne Cadapeaud, de Cazaugitat , « Justes parmi les nations », dont le nom est inscrit pour toujours sur le mur du souvenir de Yadvashem;
  • Les milliers de françaises et de français qui ont mené des actions petites ou grandes, qui ont abouties, in fine, à détrôner le monstre qui occupait notre pays, qui occupait les âmes, qui occupait les esprits, … J’ai une pensée aujourd’hui pour deux d’entre elles : Simone Bry, épouse Barbe et Marie-Louise Chevassier, épouse Ducos ; Elles nous ont quitté cette année ;
  • Les 4 héros de la Résistance, qui incarnent désormais, par-delà la mort les valeurs de la République : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay qui ont fait le mercredi 27 mai leur entrée au Panthéon, où le Président de la République leur a rendu un hommage solennel.

A la date du 16 mai 1940, dans ses «mémoires de guerre» Charles de Gaulle écrit:

« Alors au spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire, au récit de cette insolence méprisante de l’adversaire, je me sens soulevé d’une fureur sans borne… La guerre commence infiniment mal. Il faut donc qu’elle continue. Il y a pour cela de l’espace dans le monde. Si je vis je me battrai où il faudra, tant qu’il faudra, jusqu’à ce que l’ennemi soit défait et lavée la tache nationale. Ce que j’ai pu faire par la suite, c’est ce jour là que je l’ai résolu.»

A la même période d’autres Français, qui avaient la confiance du peuple, choisissaient une autre voie. Celle de la collaboration : le Maréchal Pétain, Pierre Laval, Adrien Marquet, le Maire de Bordeaux, devenu Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement du Maréchal Pétain…

Sauveterre-de- Guyenne garde le souvenir de cette période… Le mois de juin 1940, où le gouvernement Belge d’Hubert Pierlot arrive sur la place de Sauveterre. Le Conseil des Ministre y siègera le 26 et Le 27 juin. Le 28 juin, le gouvernement apprend que les Allemands sont aux portes de Sauveterre. Le Conseil refuse le contact avec les troupes d’occupation et décide de quitter la ville sur le champ vers Pellegrue, puis Vichy, avant de rejoindre Londres. Le 31 octobre, ils reconstituaient à Londres, au cœur de la bataille, un gouvernement de 4 excellences qui plaça définitivement le Belgique dans le camp des vainqueurs !

Sauveterre garde le souvenir de cette période… La période où Sauveterre était sur la ligne de démarcation et où les actions de résistance et de solidarité se multipliaient alentour, à Blasimon, à Mauriac, à Saint Martin du Puy, à Saint Léger-de-Vignague… La bastide était en zone occupée et Saint-Romain, en zone libre. La ligne de démarcation passait sur le chemin de ronde, devant les portes Saint-Romain et Saint-Léger. Une photo nous rappelle cette période. Cette pancarte aussi, retrouvée intacte dans un fossé il y a quelques années.

Les familles se souviennent… Des actes de bravoures, des passeurs, de ceux qu’on a assassinés.

Aujourd’hui, nous honorons les martyrs de la résistance et de la déportation, les victimes civiles et militaires, les héros de guerre et leur famille, toutes celles et tous ceux qui ici, et ailleurs, ont contribuer à la victoire sur la barbarie, tout ceux qui ont permis que cette victoire ne se fasse pas au détriment de la nation française, tout ceux qui ont permis, avec le Général de Gaulle, avec Jean Moulin, avec le Conseil National de la Résistance, avec les Compagnons de la Libération, que la France à la fin des combats, soit assise à la table des négociations, et que la France pourtant partagée, taraudée, divisée, la France « libre » et la France « occupée », les résistants et ceux qui n’ont pas su résister, que la France se relève, une et indivisible.

La nation faisant sienne cette citation du Général : « Le destin d’une nation se gagne chaque jour contre les causes internes et externes de destruction ».

Fred Moore Chancelier de l’Ordre des Compagnons de la Libération, dans un bulletin en 2010, s’adressait ainsi aux descendants des « Compagnons de la Libération » disparus :

« La France Libre ne fut pas une parenthèse qui s’est refermée avec la victoire des Alliés sur le Nazisme. Elle fut avant tout un prodigieux effort pour préserver ce que le Général, dans son magnifique discours d’Oxford le 25 novembre 1941, appelait « l’ordre du monde », qui est l’autre nom de la civilisation. La France Libre est aujourd’hui un héritage qu’il importe de ne pas laisser en jachère. Cet héritage, les plus jeunes d’entre nous, en seront bientôt les seuls dépositaires! « 

Merci à toutes et à tous !

Vive Sauveterre !
Vive la France ! Vive l’Europe !

A propos du 18 juin 1940, sur ce blog

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