par Fabrice Delorme, Président des 4 vérités sur le vin.
- Bernard Farges, président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur.
Il a d’emblée demandé à tous ceux qui en avaient le pouvoir d’arrêter de diffuser des images négatives sur le vin, d’arrêter de le stigmatiser et de le diaboliser, à l’inverse il faut développer l’éducation et l’initiation des jeunes, il faut trouver les moyens de relancer la diffusion du French Paradox où le vin en consommation modérée est bon pour la santé.
- Jean Robert Pitte, Président de l’Université Paris Sorbonne.
A la Sorbonne ont été créés des clubs de dégustation qui initient de parfaits débutants et où l’on essaie de montrer tous les liens culturels que le vin a avec d’autres matières comme l’histoire, la géographie, la sociologie ou encore l’économie. M.Pitte a insisté sur la nécessité d’éduquer même s’il y a un risque, car tout ce qui est consommable peut être dangereux si on en abuse, même l’eau .Le risque fait partie de la vie et le fuir à tout prix, c’est se mettre encore plus en danger, comme pour toute chose il y a un apprentissage du comportement raisonnable.
- Dr Louis Pizzaro, Médecin-Faculté de Médecine Cochin-Port-Royal ( Paris V- 1992-1999).
Il a organisé des dégustations dans les grandes écoles de France avec beaucoup de succès et d’intérêt pour le vin et la culture qui l’entoure de la part des jeunes. Les anglais ont créé un Master of Wine dans certaines grandes écoles pour valider des acquis à la fois de dégustation et de culture du vin, ne pourrait-on pas s’en inspirer ? On pourrait aussi introduire le vin dans les cours de géographie, biologie, histoire ou autre. Enfin une éducation au goût est un très bon vecteur pour une consommation raisonnée.
D’autre part le docteur a émis des doutes quant à la capacité de réception des jeunes au discours de santé et donc une certaine imperméabilité au French Paradox.
- Jean Paul Garraud, Député de la gironde.
Arrêtons les procès en diabolisation du vin et arrêtons de dire qu’une politique de sécurité routière et la valorisation du vin sont incompatibles. La prévention passe d’abord par l’éducation et il ne faut pas assimiler le vin à une drogue.
- Professeur Dominique Lanzmann-Petithory, Nutritionniste, Gérontologue ….
Mme Lanzmann a repris et continué les travaux du professeur Serge Renaud qui est à l’origine du French Paradox
Il y a toujours un French Paradox nous dit elle car nous avons toujours le 2ème taux le plus faible de mortalité cardio vasculaire des pays développés (le 1er étant le Japon). L’étude que Mme Lanzmann-Petithory mène aujourd’hui est le résultat d’enquêtes menées depuis des dizaines d’années sur 100 000 personnes de la région de Nancy sur des hommes et des femmes, et les résultats montrent qu’il y a 20 % de moins de mortalité chez les personnes qui boivent de façon modérée et régulière du vin , par rapport aux buveurs d’eau. Un autre résultat étonnant est que les buveurs réguliers de soda ont 15 % de plus de mortalité pour les hommes et 25 % pour les femmes, par rapport aux buveurs d’eau.
Une partie de ces études va être publiée sous peu mais il y a encore un gisement considérable d’informations favorables au vin que Mme Lanzmann-Petithory a du mal à exploiter faute de moyens financiers.
- Hubert Sacy, Directeur général d’Educ alcool.
« Educ Alcool », Ce programme qui a été dupliqué soit partiellement soit presque totalement dans plusieurs pays du monde. La fameuse maxime de ce programme : » La modération a bien meilleurs goût » Ce programme s’adresse aux très jeunes et un peu plus âgés avec des messages différents bien sûr.
M. Hubert Sacy paraît remettre en cause le French Paradox en disant qu’il n’y a pas de French Paradox mais plusieurs Paradox qui s’ajoutent les uns aux autres. C’est une façon amusante de remettre en cause les évidences et somme toute bien inoffensive car si les italiens, espagnols et d’autres peuples ont une faible mortalité cardio vasculaire, il n’en reste pas moins qu’il y a bien un paradoxe à manger gras et à avoir une faible mortalité cardio vasculaire en France, comme cela a été observé par Serge Renaud.
Peu importe le nom que l’on donne à ce phénomène qui maintenant est connu sous ce vocable, cela ne changera pas grand chose à sa réalité, favorable à la consommation du vin. Une petite remarque personnelle qui expliquera peut être l’allergie de M.Sacy à ce vocable, c’est que ce terme est en anglais, et nous connaissons tous l’attachement de nos cousins québécois au français.
Sur le fond le programme d’Educ Alcool est en tout point remarquable, à mon humble avis, ainsi lorsqu’il dit : la relation des gens à l’alcool est affaire de culture elle n’est pas dans l’ADN, cela paraît tout à fait recevable. Ou encore lorsqu’il dit qu’il faut passer de la culture de l’ivresse à la culture de la dégustation, ou encore qu’implanter une culture du goût est une stratégie à long terme, n’y a t il pas là un terreau très favorable à l’éclosion de politiques d’éducation et d’initiation très fécondes pour arracher nos jeunes à tous ces comportements dangereux qui se répandent ?
Enfin lorsqu’il dit que l’attitude envers les jeunes adultes ou pré adultes doit avant tout les secouer ou les choquer, est ce que cela ne mérite pas réflexion ? Enfin selon ses observations et les faits rapportés il est pour lui indiscutable que les saouleries ou binge drinking ne se font pas avec du
vin.
Denis Saverot qui avait animé les débats a conclu qu’il y avait là plusieurs pistes de réflexion et de gisements d’idées dont certaines pourraient être extrêmement fécondes. Il a émis le souhait qu’il y ait d’autres rencontres comme celles ci et a remercié Bernard Farges de l’avoir organisé.
Enfin viennent les questions dans la salle et je n’en retiendrai qu’une : La mienne.
Voici en substance ce que j’ai dit : «l’association les 4 vérités sur le vin » a édité deux cahiers intitulés les 4 vérités sur le vin, le premier a été distribué à 120 000 exemplaires et le deuxième à 60 000 exemplaires.
Dans le premier nous faisions référence à une étude lancée à l’initiative de la Suède en 2004 et qui a concerné 95 000 personnes en Europe, il fallait que les jeunes de 16 ans répondent à la question : « Avez vous eu au moins 10 épisodes d’ivresse lors des 12 derniers mois ? »
La réponse a été oui à 2,8 % dans les pays où la culture de la vigne est prépondérante comme le Portugal, la France, l’Italie, et la Grèce, l’Espagne n’ayant pas voulu participer à cette étude; la réponse a été oui à 23 % dans les pays nordiques et Anglo saxons, soit 8 fois plus. Cette étude a corroboré une étude plus ancienne publiée en 1997 par Claude Got et Jacques Weill et qui montrent que les régions le moins touchées par l’alcoolisme sont celles qui sont des régions viticoles. En conclusion il y des informations concordantes qui pourraient nous amener à dire que l’éducation au vin est un bon rempart aux comportements excessifs avec le vin.
Inclure le vin dans son univers gastronomique et culturelle sont un excellent moyen de lutter contre les comportements excessifs avec l’alcool. »
par Fabrice Delorme, Président des 4 vérités sur le vin :www.les4veritesduvin.com
un autre compte rendu à ce sujet sur le site vinsurvin
Par de récents sondages, le consommateur potentiel de vin des 18-30 ans, dite génération "Loi Evin", montre qu’il consomme moins de vin que ses aînés et qu’il commence à le boire plus tardivement. Il recherche l’authenticité et rejette les packagings innovants, trop "marquetés jeunes", colorés et décalés, bouchons à vis, formats canette et autres pack. Il est surtout consommateur quand ses parents lui en ont donné le goût. Il y revient après l’adolescence mais veut vivre des expériences de consommation sans risque (besoin de conseils) et à prix raisonnable. Sa représentation du vin est basée sur les plaisirs de la table et la convivialité, recherchant avant tout le plaisir des sens. Consommation de vin en famille ou entre amis, elle est facilitée par l’héritage culturel, la gastronomie et toujours associée aux notions de partage. Les jeunes adultes sont plutôt séduits par des vins aromatiques, doux, des blancs frais et des rouges ronds et fruités. Production, commerciaux et marketing, à vous de jouer !
Le vin peut-être mais que dire du "binje drinking" alors, les jeunes s’alcoolisent toujours beaucoup je pense.
Il est possible que lorsqu’ils n’ont pas déjà commencé à boire des "prémix" à 12 ans, au point d’être accros d’une acoolisation de week end, si on leur propose du vin plus tard, vers 18 ans, ils sont plus raisonnables et savent l’apprécier avec mesure.
Chaque vendredi soir je peux observer à ma supérette de centre ville, des quantités de jeunes qui passent à la caisse avec vodka, whisky, jus de fruit et sodas. Un certain nombre ne sont même pas majeurs (ce qui pose un casse-tête aux caissières qui devraient en principe contrôler leur âge). On imagine les soirées qui s’en suivent !