Hommage à Serge Duru, un homme de cœur.

Monique Duru, l’épouse de Serge, avec ses enfants et ses petits enfants, devant la plaque posée au Foyer d’Hébergement du Bon Pasteur.

Samedi avaient lieu les Portes Ouvertes sur le site du Bon Pasteur à Saint-Brice qui regroupe en un même lieu un EHPAD (Etablissement d’Accueil pour Personnes Agées Dépendantes), un ESAT (Etablissement Social d’Aide par le Travail) et un Foyer d’Hébergement.

A cette occasion l’ADGESSA, l’association qui gère ces établissements a souhaité rendre hommage à notre ami Serge Duru, ancien Maire de Saint Brice, ancien Président de l’ESAT et ancien administrateur de l’ADGESSA. Deux plaques ont été apposées. L’une dans le patio du centre administratif de l’ESAT qu’il a présidé de 2003 à 2020 et qui porte désormais son nom. L’autre dans le Foyer d’Hébergement qu’il a cofondé en 1990.

J’ai prononcé l’hommage qui suit en tant que nouveau Président de l’Association « Les Amis de Saint Jean » dont l’objectif est d’accompagner les résidents du bon pasteur dans leurs projets.

Serge Duru a été Maire de Saint-Brice pendant 30 ans et Vice-Président de notre communauté des communes de sa fondation jusqu’en 2020.

Serge ne s’était pas représenté au suffrage des électeurs en 2020 pour pouvoir combattre la maladie. Il l’a fait avec un courage et un sens du devoir qui force le respect, comme pour chaque chose qu’il entreprenait.

Lorsqu’il est parti le lendemain de noël, il avait le sentiment du devoir accompli, la sérénité de l’homme qui a réussi sa vie, en plénitude.

Serge était un élu comme on n’en fait plus. Il appliquait dans sa vie quotidienne avec merveille les valeurs cardinales de la République : la liberté, l’égalité et la fraternité.

Il avait compris que ces valeurs ne s’entendent et se comprennent que si on les embrasse toutes ensemble. Car la Liberté seule détruirait l’Egalité et ferait des maîtres et des esclaves de ceux qui ont de la chance et de ceux qui n’en ont pas. Mais s’il n’y avait que l’Egalité, elle dégénérerait en égalitarisme, étoufferait la Liberté, la créativité, et appauvrirait chacun. La Fraternité, elle, impose la réunion de l’Egalité et de la Liberté pour les concevoir ensemble, afin que livrées à elles-mêmes, elle n’entre pas en conflit l’une avec l’autre. 

J’évoque ici la FRATERNITE car elle est au cœur des œuvres qui se sont développées au fil des années au bon pasteur, et la raison de l’engagement de Serge et de nombre d’entre nous.

La fraternité est le socle commun de l’humanité, c’est ce qui nous différencie des animaux et de la nature, c’est la clef qui permet aux hommes de communiquer, de s’organiser, de débattre, de comprendre, de connaître, de se connaître… et au final, de choisir entre construire des ponts, ou construire des murs, de choisir entre la guerre et la paix, de choisir entre le développement durable et le développement qui oppresse l’homme et la nature, de choisir entre une économie au service de l’humanité ou une humanité au service de l’économie …

En 2004, voilà ce que Francis Naboulet écrivait : « Il faut aujourd’hui beaucoup de courage pour affronter un monde où l’on ne parle plus que de solidarité, alors qu’elle n’a jamais été aussi absente. Or la solidarité requiert, au-delà même des convictions, l’écoute de l’autre, écoute intelligente et discrète. Comment aider en effet, si l’on n’est pas pénétré du problème à résoudre et de la démarche à faire. ». La solidarité est une des composantes de la fraternité. C’est un indicateur d’humanisme.

Serge avait le souci de l’autre et ses engagements multiples ici au Bon Pasteur dans les différentes œuvres, à la mairie de Saint Brice, au Syndicat des Eaux, au Conseil d’Administration de l’association des Maires de gironde, au sein même de sa famille, sont autant de preuve concrètes de sa philosophie de vie.

Il avait le souci permanent du bien commun. La recherche du bien commun permet de s’élever au-dessus des intérêts individuels, de voir au-delà même de l’intérêt collectif, de s’intéresser aux générations futures tout en respectant l’héritage des générations passées. La recherche du bien commun, était le moteur dans la vie de Serge.

Serge était un homme de consensus. Il aimait, plus que tout, la convivialité et le respect mutuel qui permettent aux gens de faire connaissance pour ensuite cheminer ensemble vers l’avenir. Serge n’aimait pas la controverse. Ses actions s’inscrivaient dans le temps long, ce qu’aujourd’hui on nomme le « développement durable ». Elles étaient pétries de bon sens quand notre civilisation s’en écarte un peu plus chaque jour.

Serge suscitait l’admiration de ses proches. Nous étions tous sensibles à la force de son engagement, à la sincérité de ses sentiments et à la fidélité de son amitié.

Serge avait deux guides pour agir : son intuition d’une part, héritée de son éducation et de son expérience, des enseignements glanés tout au long de sa vie, et d’autre part, l’avis et la sagesse de celle qui a partagé sa vie, sa très chère Monique.

Cet hommage que vous rendez à Serge aujourd’hui, vous le rendez aussi à Monique qui l’a accompagné, dans chacune de ses actions avec sagesse et discrétion, avec sérénité, admiration et avec beaucoup d’amour. Serge était porté par cette relation intime qui force le respect de tous.

Merci Serge pour tout ce que tu as fait pour notre territoire. Pour tout ce que nous avons fait ensemble.

Merci à vous tous de lui rendre hommage aujourd’hui. Car Serge est passé sur la terre en faisant le bien et il est important que les générations futures s’en souvienne. Que des enfants fassent le choix, un jour, de s’engager comme lui au service des autres, de vouloir lui ressembler. Ce sera le plus beau des hommages qu’on puisse lui rendre.

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