Hommages à Jean de La Rochethulon, maire de Talmont-Saint-Hilaire (Vendée)

L’ancien maire de Talmont Saint Hilaire est décédé ce vendredi 14 avril 2023. Maire de Saint-Hilaire de Talmont de 1965 à 1973, puis après la fusion de Talmont-Saint-Hilaire de 1974 à 2001. Conseiller général du canton de Talmont Saint Hilaire entre 1967 et 2004, vice-président du département de la Vendée entre 1988 et 1992 et Premier vice-président entre 1992 et 2004. Président de l’Office Public départemental des habitations à loyer modéré (OPDHLM) de Vendée de 1976 à 2004, aujourd’hui Vendée Habitat. Président fondateur du CAUE de la Vendée en 1979.

Jean de la Rochethulon était avant tout un homme profondément enraciné ! (Maxence de Rugy, maire de Talmont-Saint-Hilaire)

Son premier enracinement, le plus naturel et le plus immédiat, était bien évidemment sa famille. Aussi, je tiens à saluer chaleureusement son épouse, chère Henriette, Ses chers enfants, Ses petits-enfants.

A Pâques, vous étiez tous réunis, en famille, aux Granges Cathus, dans la joie des fêtes pascales. Aujourd’hui, nous sommes tous réunis autour de lui, dans l’espérance de l’aube nouvelle.

Au nom de tous les Talmondais, de tous ses fidèles compagnons de route, je tenais à témoigner notre immense gratitude et notre reconnaissance envers celui qui a été un grand serviteur de sa commune, humble et dévoué, durant 6 mandats. Son engagement hors du commun était d’abord le fait d’une disposition intérieure cultivée, une forme d’identité forgée à travers les générations qui l’ont précédées : son grand père, son père, sa mère. L’esprit de service était sa première nature.

Nous pouvons mesurer aujourd’hui encore à quel point son empreinte a marqué notre commune sur le temps long. Son esprit visionnaire conjugué à une audace de bâtisseur lui ont permis de transformer notre ville.

La fusion entre Talmont et Saint Hilaire, évidemment, qui a donné une ampleur nouvelle à notre commune lui ouvrant une fenêtre littorale !

Port Bourgenay, également, pour impulser une destination touristique et une vocation nautique à notre commune, avec l’appui d’un autre grand serviteur de l’Etat, enfant du Pays également : Philippe Mestre.

J’ai mesuré combien il était passionné par l’action publique. Jusqu’à la fin, il a suivi assidûment tous les événements de la commune, notamment les commémorations patriotiques auxquelles il participait fidèlement par affection
et par sens du devoir ! Pour preuve, quand je le croisais, avant même de pouvoir lui demander des nouvelles de sa santé, il me demandait des nouvelles de la commune.

Visionnaire et aménageur certes mais ancré dans le réel, les deux pieds enracinés dans sa terre talmondaise ! Conscient des trésors patrimoniaux et environnementaux à portée de main, il a, avec force et conviction, su préserver l’identité talmondaise. Du rivage au bocage !

Homme de terrain, Jean de la Rochethulon était avant tout un homme du terroir. Impliqué dans le monde agricole, amoureux de la nature et de la chasse, il aimait sa poésie, sa mélodie, sa convivialité. Il aimait les arbres, leur façon de puiser dans les tréfonds pour projeter au Ciel ce qu’ils attrapaient dans la terre. Il connaissait autant par intuition que par expérience l’équilibre des éléments et le rythme des saisons.

Observateur attentif du cosmos, il savait reconnaître le beau dans chaque paysage, dans chaque visage.

Pour tous les Talmondais, c’était « Monsieur Jean » !

Il était ambitieux pour la commune et humble pour lui-même ! Il incarne pour nous un amère comme l’on dit en navigation, c’est-à-dire un point de repère. L’alchimie entre la recherche du Bien Commun qu’il poursuivait toujours et le souci du bien de chacun, qui le souciait tout autant. L’intensité de sa vie, sa fécondité nous laisse un héritage immense, une leçon de vie.

« La Vendée perd l’un de ses grands serviteurs. » (Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée)

Chère Henriette, Chers enfants,

Vous m’avez demandé de prononcer quelques mots aujourd’hui. Ces mots sont avant tout des mots de reconnaissance. La nôtre. Celle des Vendéens. Celle de la Vendée, à laquelle Jean de La Rochethulon a voué tout une part de sa vie.

Une vie donnée, au nom d’une exigence reçue : servir.

Servir sa commune, comme son père, sa mère et même son grand père avant lui. Jean tissa son engagement municipal dans les fils invisibles de la fidélité filiale. Il était de cette lignée d’hommes enracinés qui honorent leur dette de sol, du prix de l’engagement.

Et quel engagement ! Jean de la Rochethulon fut Maire pendant six mandats successifs. Six mandats décisifs, qui auront transformé sa commune. Une commune qu’il aura élargie, à travers la fusion de Talmont avec Saint Hilaire, et même tournée davantage vers le large, puisqu’il fut l’artisan de la création du port de Bourgenay, qui fait l’identité et la fierté des Talmondais.

Serviteur et bâtisseur, donc. Pas seulement pour sa commune, mais aussi pour sa Vendée, comme conseiller général et Vice-Président du Département, impliqué très tôt sur des enjeux majeurs comme le développement, l’aménagement, le logement ou même encore les finances, lui qui avait le souci constant de la bonne gestion des deniers publics.

Pour nous, qui siégions à ses côtés au Département, Jean était l’une des chevilles ouvrières d’une ambition visionnaire, celle d’une Vendée renaissant à elle-même, par les chemins féconds de l’audace et de l’identité. Il fut assurément, avec d’autres, un précurseur et un initiateur de ce qui fera ensuite la réussite vendéenne.

Pour moi, qui n’était pas de sa génération, Jean de La Rochethulon n’était pas seulement un aîné, mais un repère. La marque d’une permanence, d’une continuité d’engagement qui, précisément, engageait les élus plus jeunes. Le signe d’un équilibre aussi, chez un homme qui aux postures privilégiait la mesure, qui à l’ostentation préférait la discrétion. Ses silences trahissaient une profondeur que son humilité ne parvenait à dissimuler. Et chacun sentait, à ses côtés, que cet homme de la terre était habité par de vastes paysages intérieurs, éclairés par la lumière d’une foi forte, mais qu’il voulait sobre.

La Vendée perd l’un de ses grands serviteurs. Mais ce que nous laisse Jean de la Rochethulon est aussi grand que le chagrin que son départ nous cause. Ce qu’il nous laisse, c’est le service et l’enracinement, deux exigences qui ont entrelacées sa vie, à l’image de notre double cœur vendéen, à l’image de sa Vendée qu’il aimait tant et qui lui doit tant.  Et de là où il se trouve désormais, il sait, j’en suis sûr, qu’à cette double exigence, nous resterons fidèles.

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